Oeuvres poetiques, Volume 1

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Garnier freres, 1883 - 706 pages

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Page 212 - Souffre un moment encor ; tout n'est que changement; L'axe tourne, mon cœur ; souffre encore un moment. La vie est-elle toute aux ennuis condamnée ? L'hiver ne glace point tous les mois de l'année. L'Eurus retient souvent ses bonds impétueux; Le fleuve, emprisonné dans des rocs tortueux, Lutte, s'échappe, et va, par des pentes fleuries, S'étendre mollement sur l'herbe des prairies. C'est ainsi que, d'écueils et de vagues pressé, Pour mieux goûter le calme il faut avoir passé, Des pénibles...
Page 19 - Ils versent à l'envi , sur ses genoux pesants , Le pain de pur froment, les olives huileuses, Le fromage et l'amande , et les figues mielleuses , Et du pain à son chien entre ses pieds gisant, Tout hors d'haleine encore, humide et languissant, Qui, malgré les rameurs, se lançant à la nage, L'avait loin du vaisseau rejoint sur le rivage.
Page 254 - Et ma main veut fixer ces rapides tableaux, Et frémit et s'élance et vole à ses pinceaux. Tantôt, m'éblouissant d'une clarté soudaine, La sainte poésie et m'échauffe et m'entraîne, Et ma pensée, ardente à quelque grand dessein, En vers tumultueux bouillonne dans mon sein. Ou bien dans mon oreille un fils de Polymnie, A qui Naple enseigna la sublime harmonie , A laissé pour longtemps un aiguillon vainqueur, Et son chant retentit dans le fond de mon cœur.
Page 209 - Un jour inexorable, Vénus, qui pour les dieux fit le bonheur durable, A nos cheveux blanchis refusera des fleurs, Et le printemps pour nous n'aura plus de couleurs. Qu'un sein voluptueux, des lèvres demi-closes, Respirent près de nous leur haleine de rosés; Que Phryné sans réserve abandonne à nos yeux De ses charmes secrets les contours gracieux.
Page 76 - J'ÉTAIS un faible enfant qu'elle était grande et belle. Elle me souriait et m'appelait près d'elle. Debout sur ses genoux, mon innocente main Parcourait ses cheveux, son visage, son sein, Et sa main quelquefois, aimable et caressante, Feignait de châtier mon enfance imprudente. C'est devant ses amants, auprès d'elle confus, Que la fière beauté me caressait le plus. Que de fois (mais, hélas ! que sent-on à cet âge ?) Les baisers de sa bouche ont pressé mon visage ! Et les bergers disaient,...
Page xxxvii - II s'admire et se plaît de se voir si savant. Que ne vient-il vers moi ? je lui ferai connaître Mille de mes larcins qu'il ignore peut-être. Mon doigt sur mon manteau lui dévoile à l'instant La couture invisible et qui va serpentant, Pour joindre à mon étoffe une pourpre étrangère.
Page 82 - Fille du vieux pasteur, qui d'une main agile Le soir emplis de lait trente vases d'argile, Crains la génisse pourpre, au farouche regard, Qui marche toujours seule et qui paît à l'écart. Libre, elle lutte et fuit, intraitable et rebelle; Tu ne presseras point sa féconde mamelle, A moins qu'avec adresse un de ses pieds lié Sous un cuir souple et lent ne demeure plié.
Page 225 - Humains, nous ressemblons aux feuilles d'un ombrage, Dont au faîte des cieux le soleil remonté Rafraîchit dans nos bois les chaleurs de l'été. Mais l'Hiver, accourant d'un vol sombre et rapide , Nous sèche, nous flétrit; et son souffle homicide Secoue et fait voler, dispersés dans les vents, Tous ces feuillages morts, qui font place aux vivans.
Page 70 - Puis de loin à grands cris appelant leurs compagnes, Et les Nymphes des bois, des sources, des montagnes, Toutes, frappant leur sein et traînant un long deuil, Répétèrent: «Hélas!» autour de son cercueil. Hélas ! chez ton amant tu n'es point ramenée. Tu n'as point revêtu ta robe d'hyménée. L'or autour de tes bras n'a point serré de nœuds. Les doux parfums n'ont point coulé sur tes cheveux.
Page 76 - D'HERCULE. Œta, mont ennobli par cette nuit ardente, Quand l'infidèle époux d'une épouse imprudente Reçut de son amour un présent trop jaloux, Victime du Centaure immolé par ses coups. Il brise tes forêts. Ta cime épaisse et sombre En un bûcher immense amoncelle sans nombre Les sapins résineux que son bras a ployés.

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