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m'est arrivé d'avoir besoin d'argent; je l'ai fait savoir à mon père au moyen de cet appareil, et une demiheure après l'employé du télégraphe m'a compté l'argent que j'avais demandé.

Vous parlez très bien, monsieur, et je vois que vous ne voudriez pas tromper Louis Durand.

Mais maintenant que j'y pense, donnez-moi un conseil. Mon fils Antoine, qui est maçon de son état, est allé travailler à Dijon. Il a oublié d'emporter des souliers neufs, qu'il avait achetés tout exprès pour être beau demain, dimanche.

J'ai reçu aujourd'hui une lettre dans laquelle il me dit de lui envoyer ces souliers tout de suite. Est-ce que vous pensez que je pourrais les faire partir là-dessus ?

— Mais certainement. Voici ce qu'il faut faire. Allez chercher les souliers; attachez-les ensemble, fixez-y un morceau de papier avec l'adresse de votre fils Antoine, et placez-les sur un de ces fils en grimpant à ce poteau.

Mon fils est maçon.-Contrairement à l'anglais, l'article indéfini (un, une, des) n'est pas employé, en français, devant les noms pris adjectivement qui expriment un titre, une profession, une nationalité.

Cet homme est baron; il a été riche, mais il est ruiné aujourd'hui et ses trois fils sont ouvriers : l'un est maçon, l'autre est menuisier (joiner), le troisième est serrurier (locksmith).

EXCEPTIONS.-L'article est employé si le pronom ce est joint au verbe être, ou si le nom est accompagné d'une qualification quelconque. Ces deux ouvriers sont français; ce sont des tapissiers (upholsterers) habiles.

Saint-Simon était duc ; c'était un écrivain très remarquable,

Retournez ensuite chez vous; vous pourrez revenir ici dans une demi-heure environ; les souliers seront partis, je vous en donne ma parole.

Et maintenant je vous dis bonjour et je vous quitte; je suis pressé de rentrer chez moi.

Durand remercie beaucoup cet ouvrier de sa com、 plaisance; il court chez lui, prend les souliers, revient les fixer sur un des fils du télégraphe et s'en va.

Le citadin, lui, n'était pas parti ; il s'était caché près de là, derrière un buisson, pour suivre tous les mouvements de sa dupe.

Lorsque le paysan est assez loin pour ne plus le voir, l'ouvrier quitte sa cachette, grimpe à son tour au poteau, prend les souliers neufs, ôte les vieux, qu'il avait aux pieds, et les place sur un des fils, avec l'adresse de Louis Durand. Puis il descend, met les beanx souliers neufs d'Antoine, et se dirige d'un bon pas vers la ville.

Environ 20 ou 25 minutes après, Louis Durand retourne; mais il n'était plus seul. Il avait parlé à

48e Exercice.-Copier l'anecdote du télégraphe.

Mais au lieu du paysan seul, regardant les fils du télégraphe, il faudra supposer que le paysan est avec sa femme. Par conséquent il parlera au pluriel, et l'ouvrier s'adressera à tous les deux aussi.

NOTA.-En français on dit, par politesse, vous pour tu, toi (de même qu'en anglais you pour thou). Nous disons aussi quelquefois, emphatiquement, nous pour je, moi. Dans ce cas le verbe seul se met au pluriel, les adjectifs et les participes se rapportant à nous ou à vous se mettent au singulier. Ex.: Etes-vous sur de cela, monsieur? Nous en sommes très sûr. (C'est un monsieur qui parle en son nom seul).

quelques voisins de ce qu'il avait fait, et comme les voisins étaient très incrédules, il avait tenu à leur montrer qu'on ne s'était pas moqué de lui.

A mesure qu'il approchait, cependant, sa figure s'assombrissait; il apercevait quelque chose sur les fils du télégraphe, et il commençait à croire que le citadin lui avait joué une mauvaise farce. Ses amis riaient de sa crédulité.

Mais le voici tout près; il a vu distinctement les souliers qui sont pendus là; ses yeux rayonnent de joie. Il jette un regard de dédain sur ses amis, et leur montrant les vieilles savates qui se balançaient audessus de leurs têtes:

"Eh bien!" leur dit-il, "n'ai-je pas eu raison de suivre les conseils de ce brave garçon? Voyez-vous ces souliers? Ce sont les vieux souliers de mon Antoine; il a reçu ses souliers neufs, et il m'a déjà renvoyé les vieux pour que je les fasse raccommoder ici!"

Tous. L'histoire est excellente et bien imaginée.

M. MANUEL. Je vous demande la permission de vous quitter aujourd'hui quelques minutes plus tôt que d'ordinaire; nous rattraperons ces quelques minutes lundi prochain, en prolongeant un peu la leçon.

A lundi, n'est-ce pas ?

Tous.-Oui, monsieur, à lundi!

CHAPITRE VII.

A TRAVERS LES JOURNAUX.-EMPLETTES.

M. MANUEL.-Après nous être promenés à la poste, à la bourse et au télégraphe, nous pourrions entrer dans un de ces grands magasins de Paris, qui sont comme d'immenses bazars où se trouvent entassées des marchandises de toute sorte.

Mais lequel choisirons-nous?

Ouvrons quelques journaux français; probablement nous y trouverons l'annonce d'une vente extraordinaire, d'une occasion favorable dont nous pourrons profiter pour faire quelques emplettes.

Si nous y trouvons des nouvelles intéressantes, je vous prierai de les lire à haute voix, chacun à votre tour.

MME. FOX.-Ne lirez-vous pas, vous aussi?

Emploi du subjonctif.-Le subjonctif est le mode du doute, de l'incertitude; il est sous la dépendance d'un autre verbe.

En règle générale on doit l'employer:

1o Après les verbes qui expriment la volonté, le désir, le commandement, le doute. Ex.: Je veux, je désire, je commande, je doute que vous finissiez vos exercices aujourd'hui. (Après le verbe espérer il faut toujours employer l'indicatif.)

2° Après certains verbes impersonnels: Il faut, il convient, il importe, il est nécessaire que vous fassiez attention et que vous compreniez ce que vous lisez.

M. MANUEL.-Non, madame; je me contenterai de vous écouter, de vous expliquer les mots que vous ne comprendrez pas, et de corriger votre prononciation si vous faites des fautes.

J'ai ici deux journaux de Paris: l'un est un journal du matin, et l'autre un journal du soir; ils sont tous les deux du 6 août 1885.

M. Fox.-Vous avez er France, comme nous en avons ici, des journaux qui sont publiés tous les jours; d'autres plus rarement, une fois par semaine, une ou deux fois par mois. Comment désignez-vous ces divers journaux?

M. MANUEL.-Nous appelons journal quotidien (du latin quotidie, chaque jour) le journal, du matin ou du soir, qui paraît chaque jour; journal hebdomadaire, celui qui paraît une fois par semaine. (Ce mot hebdomadaire est tiré d'un mot grec qui signifie semaine).

Les publications de quinzaine, c'est-à-dire paraissant tous les quinze jours, et les publications mensuelles,

Subjonctif.-3° Il faut employer le subjonctif après certaines conjonctions, afin que, pour que, avant que, quoique, jusqu'à ce que (until), pourvu que, sans que, soit que, etc. Je sortirai avec vous pourvu que vous marchiez lentement. Parlez plus haut pour que je vous entende.

4° Le subjonctif est employé après qui, que, dont, où, après les mots le seul, le premier, le dernier, et aussi après un adjectif au superlatif, mais seulement lorsqu'il y a doute, incertitude.

Je cherche quelqu'un qui comprenne (subj. incertitude). Je cherche quelqu'un qui comprendra (futur, certitude). Allons dans un hôtel où nous soyons bien (incertitude).

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