la vue! il voit bien qu'il a failli, le pendard. Ah! l'hypocrite, comme il fait le bon apôtre ! GROS-RENÉ. Monsieur, dites-lui un peu par plaisir qu'il fasse mettre son frère à la fenêtre. GORGIBUS. Oui-da, Monsieur le Médecin, je vous prie de faire paroître votre frère à la fenêtre. SCANARELLE1. Il est indigne de la vue des gens d'honneur, et puis je ne le saurois souffrir auprès de moi. GORGIBUS. Monsieur, ne me refusez pas cette grâce, après toutes celles que vous m'avez faites. SGANARELLE2. En vérité, Monsieur Gorgibus, vous avez un tel pouvoir sur moi que je ne vous puis rien refuser. Montre, montretoi, coquin. Monsieur Gorgibus, je suis votre obligé3. Hé bien! avez-vous cette image de la débauche"? GROS-RENÉ. Ma foi, ils ne sont qu'un; et, pour vous le prouver, diteslui un peu que vous les voulez voir ensemble. CORGIBUS. Mais faites-moi la grâce de le faire paroître avec vous, e de l'embrasser devant moi à la fenêtre. SGANARELLE 5. C'est une chose que je refuserois à tout autre qu'à vous; mais pour vous montrer que je veux tout faire pour l'amour de vous, je m'y résous, quoique avec peine, et veux aupara 1. SGANARELLE, de la fenêtre. (1819.) 2. SGANARELLE, de la fenêtre. (1819.) 3. Montre, montre-toi, coquin. (Après avoir disparu un moment, il se remontre en habit de valet.) — Monsieur Gorgibus, je suis votre obligé. (Il disparoit encore, et reparoit aussitôt en robe de médecin.) (1819.) 4. Hé bien! avez-vous vu cette image de la débauche? (1819.) C'est probablement la bonne leçon : le copiste doit avoir sauté le mot vu. 5. SGANARELLE, de la fenêtre. (1819.) vant qu'il vous demande pardon de toutes les peines qu'il vous a données. Oui, Monsieur Gorgibus, je vous demande pardon de vous avoir tant importuné, et vous promets, mon frère, en présence de M. Gorgibus que voilà, de faire si bien désormais, que vous n'aurez plus lieu de vous plaindre, vous priant de ne plus songer à ce qui s'est passé. (Il embrasse son chapeau et sa fraise 1.) GORGIBUS. Hé bien! ne les voilà pas tous deux ? GROS-RENÉ. Ah! par ma foi, il est sorcier. SGANARELLE 2. Monsieur, voilà la clef de votre maison que je vous rends; je n'ai pas voulu que ce coquin soit descendu avec moi, parce qu'il me fait honte je ne voudrois pas qu'on le vît en ma compagnie dans la ville, où je suis en quelque réputation. Vous irez le faire sortir quand bon vous semblera. Je vous donne le bonjour, et suis votre, etc.3. GORGIBUS. Il faut que j'aille délivrer ce pauvre garçon; en vérité, s'il lui a pardonné, ce n'a pas été sans le bien maltraiter “. SGANARELLE. Monsieur, je vous remercie de la peine que vous avez prise et de la bonté que vous avez eue je vous en serai obligé toute ma vie. GROS-RENÉ. Où pensez-vous que soit à présent le médecin? Il s'en est allé. GORGIBUS. GROS-RENÉ 6. Je le tiens sous mon bras. Voilà le coquin qui faisoit le 1. Son chapeau et sa fraise, qu'il a mis au bout de son coude. (1819.) 2. SGANARELLE, sortant de la maison, en médecin. (1819.) 3. Il feint de s'en aller, et après avoir mis bas sa robe, rentre dans la maison par la fenêtre. (1819.) 4. Il entre dans sa maison, et en sort avec Sganarelle en habit de valet. (1819.) 5. Eu (eú), sans accord, dans le manuscrit. 6. GROS-RENÉ, qui a ramassé la robe de Sganarelle. (1819.) médecin, et qui vous trompe. Cependant qu'il vous trompe et joue la farce chez vous, Valère et votre fille sont ensemble, qui s'en vont à tous les diables. GORGIBUS. Ah1! que je suis malheureux! mais tu seras pendu, fourbe, coquin 2. SGANARELLE. Monsieur, qu'allez-vous faire de me pendre? Écoutez un mot, s'il vous plaît: il est vrai que c'est par mon invention que mon maître est avec votre fille; mais en le servant, je ne vous ai point désobligé : c'est un parti sortable pour elle, tant pour la naissance que pour les biens. Croyez-moi, ne faites point un vacarme qui tourneroit à votre confusion, et envoyez à tous les diables ce coquin-là, avec Villebrequin. Mais voici nos amants. SCÈNE DERNIÈRE. VALÈRE, LUCILE, GORGIBUS, SGANARELLE. VALÈRE. Nous nous jetons à vos pieds. GORGIBUS. Je vous pardonne, et suis heureusement trompé par Sganarelle, ayant un si brave gendre. Allons tous faire noces, et boire à la santé de toute la compagnie. 1. Oh! (1819.) 2. GÉRONTE..... Ah! traître! je vous ferai punir par la justice. LUCAS. Ah! par ma fi, Monsieu le Médecin, vous serez pendu. (Le Médecin malgré lui, acte III, scène vIII.) FIN DU MÉDECIN VOLANT. |