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avait sans doute parmi les agitateurs beaucoup d'autres membres de cette Société qui sont inconnus à Sa Majesté. Ces raisons sont suffisantes aux yeux de Sa Majesté pour que la Société littéraire de Varsovie ne doive plus être considérée comme existante. Voyant en outre dans la requête du général Rautenstrauch que la bibliothèque de cette Société se compose des livres donnés par des particuliers qui croient avoir le droit de reprendre leurs dons, si cette institution est modifiée ou dissoute, n'importe par quelle raison, S. M. l'empereur permet bien à Votre Altesse de présenter à son suprême examen une liste des personnes qui ont fait à cette condition des dons à la Société, pour qu'on puisse juger à quel degré il est possible de faire droit à cette réclamation. Il a également plu à Sa Majesté que Votre Altesse communique à Sa Majesté des détails sur la maison et les capitaux appartenants à la Société, en signalant en même temps par qui et dans quel but ils lui furent donnés, quel est le montant de ses dettes et quel usage on pourrait faire de la maison qu'elle possède.

» Signé le lieutenant-général CZERniszeff, »

PIÈCE JUSTIFICATIVE O.

Leaze

CONCERNANT LA DÉFENSE DE PARLER POLITIQUE, ET L'INJONCTION FAITE AUX FONCTIONNAIRES D'ESPIONNER TOUS LES EMPLOYÉS ET TOUS LES HABITANTS JUSQUE DANS L TÉRIEUR DE LEURS FAMILLES.

L'IN

Extrait littéral de l'ukaze, concernant la défense de parler politique, publié par le gouverneur civil de Wilna, d'après l'ordre du général gouverneur, le prince Dolgoruki, en date du juin 1832, no 1460.

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« Son Excellence le général gouverneur de Wilna, ayant jugé qu'il était nécessaire de poursuivre et d'exiler tous ceux qui deviennent dangereux en promulguant des nouvelles et des opinions nuisibles, m'a ordonné en date du juin 1832, no 1460, d'annoncer à toutes les autorités que leur devoir le plus essentiel est de surveiller tous les employés qui leur sont soumis, nonseulement quant à leur conduite publique et privée, mais aussi quant à leurs liaisons de famille et d'amitié. Les présidents de toutes les autorités, dans leurs rap. ports fondés sur simple supposition, doivent pour m'éclairer énoncer leurs opinions et leurs remarques, pour que, conformément au degré de culpabilité des personnes accusées, on puisse les suspendre dans leurs

fonctions, ou les leur ôter; les faire juger, ou seulement les soumettre à la surveillance de la police; les arrêter, ou les enfermer dans les forteresses; les renvoyer au fond de la Russie, ou bien en Sibérie.

» Si Son Excellence M. le général gouverneur parvient à apprendre immédiatement la mauvaise volonté, les jugements téméraires en matières politiques, et la conduite suspecte d'un citoyen ou d'un employé, en ce cas les employés supérieurs des accusés et les présidents des autorités respectives seront examinés le plus sévèrement sur les causes qui les ont portés à se taire à ce sujet; ils seront destitués comme incapables d'occuper leurs postes, et subiront ensuite une punition exemplaire conforme au degré de culpabilité des accusés. Les mêmes règles doivent être observées à l'égard des citoyens, des propriétaires et des gentilshommes polonais.

» Le remplaçant du gouverneur.

» Signé DOPPELmeier. »

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« Je sais, Messieurs, que vous avez voulu me par»ler; je connais même le contenu de votre discours, et » c'est pour vous épargner un mensonge que je ne désire » pas qu'il me soit prononcé. Oui, Messieurs, c'est pour » vous épargner un mensonge; car je sais que vos sen>>timents ne sont pas tels que vous voulez me les faire >> accroire.

> Et comment y pourrais-je ajouter foi, quand vous >m'avez tenu ce même langage la veille de la révolu>>tion? N'est-ce pas vous-mêmes qui me parlicz il y a » cinq ans, il y a huit ans, de fidélité, de dévouement, » et qui me faisiez les plus belles protestations de dé>> vouement? Quelques jours après, vous avez violé vos » serments, vous avez commis des actions horribles.

» L'empereur Alexandre, qui avait fait pour vous plus » qu'un empereur de Russie n'aurait dû faire, qui vous » a comblés de bienfaits, qui vous a favorisés plus que > ses propres sujets, et vous a rendus la nation la plus » florissante et la plus heureuse, l'empereur Alexandre » a été payé de la plus noire ingratitude.

»Vous n'avez jamais pu vous contenter de la position » la plus avantageuse, et vous avez fini par briser vous» mêmes votre bonheur. Je vous dis ici la vérité pour » éclaircir notre position mutuelle, et pour que vous sa>> chiez bien à quoi vous en tenir, car je vous vois et » vous parle pour la première fois depuis les troubles.

» Messieurs, il faut des actions et non pas des paroles; » il faut que le repentir vienne du cœur; je vous parle >> sans m'échauffer, vous voyez que je suis calme; je » n'ai pas de rancune, et je vous ferai du bien malgré » vous. Le maréchal que voici remplit mes intentions, » me seconde dans mes vues, et pense aussi à votre » bien-être. »

D

A ces mots, les membres de la députation saluent le maréchal.

. Eh bien ! Messieurs, que signifient ces saluts? avant »tout il faut remplir ses devoirs, il faut se conduire en » honnêtes gens. Vous avez, Messieurs, à choisir entre » deux partis, ou persister dans vos illusions d'une Po»logne indépendante, ou vivre tranquillement et en su»jets fidèles sous mon gouvernement.

>> Si vous vous obstinez à conserver vos rêves de na>>tionalité distincte, de Pologne indépendante, et de » toutes ces chimères, vous ne pouvez qu'attirer sur yous » de grands malheurs. J'ai fait élever ici la citadelle, et

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