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LE

LECTEUR FRANÇAIS, ETC.

RELIGION ET MORALE, ETC.

I.

LA BIBLE.

L'ÉCRITURE surpasse en naïveté, en vivacité, en grandeur tous les écrivains de Rome et de Grèce. Jamais Homère même n'a approché de la sublimité de Moïse dans ses cantiques, particulièrement le dernier, que tous les enfants des Israélites devaient apprendre par cœur. Jamais nulle ode Grecque ou Latine n'a pu atteindre à la hauteur des pseaumes; pas exemple, celui qui commence ainsi: "Le Dieu des Dieux, le Seigneur a parlé, et il a appelé la terre," surpasse toute imagination humaine. Jamais Homère ni aucun autre poète n'a égalé Isaïe peignant la majesté de Dieu aux yeux duquel: "Les Royaumes ne sont qu'un grain de poussière; l'univers qu'une tente qu'on dresse aujourd'hui, et qu'on enlève demain." Tantôt ce prophète a toute la douceur et toute la tendresse d'une églogue, dans les riantes peintures qu'il fait de la paix; tantôt il s'élève jusqu'à laisser tout au-dessous de lui. Mais qu'y a-t-il dans l'antiquité profane de comparable au tendre Jérémie, déplorant les maux de son peuple; ou à Nahum, voyant de loin, en esprit, tomber la superbe Ninive sous les efforts d'une armée innombrable? On croit voir cette armée, on croit entendre le bruit des armes et des chariots; tout est dépeint d'une manière vive qui saisit l'imagination; il laisse Homère loin derrière lui. Lisez encore Daniel, dénonçant à Balthazar la vengeance

A

de Dieu toute prête à fondre sur lui; et cherchez, dans les plus sublimes originaux de l'antiquité, quelque chose qu'on puisse leur comparer. Au reste, tout se soutient dans Î'Ecriture; tout y garde le caractère qu'il doit avoir, l'histoire, le détail des lois, les descriptions, les endroits véhéments, les mystères, les discours de morale; enfin, il y a autant de différence entre les poètes profanes et les prophètes qu'il y en a entre le véritable enthousiasme et le faux. Les uns, véritablement inspirés, expriment sensiblement quelque chose de divin; les autres, s'efforçant de s'élever au-dessus d'eux-mêmes, laissent toujours voir en eux la faiblesse humaine.

Fénélon.

II.

EXISTENCE DE DIEU.

IL y a une première puissance qui a formé le ciel et la terre; lumière infinie et immuable, elle se donne à tous sans se partager; vérité souveraine et universelle, elle éclaire tous les esprits, comme le soliel éclaire tous les corps. Celui qui n'a pas vu cette lumière pure est aveugle comme un aveugle né: il passe sa vie dans une profonde nuit, comme les peuples que le soliel n'éclaire point pendant plusieurs mois de l'année; il croit être sage et il est insensé; il croit tout voir et il ne voit rien; il meurt n'ayant jamais rien vu; tout au plus il aperçoit de sombres et fausses lueurs, de vaines ombres, des fantômes qui n'ont rien de réel. Ainsi sont tous les hommes entraînés par les plaisirs des sens et par le charme de l'imagination. Il n'y a point sur la terre de véritables hommes, excepté ceux qui consultent, qui aiment, qui suivent cette raison àternelle; c'est elle qui nous inspire quand nous pensons bien; c'est elle qui nous reprend quand nous pensons mal. Nous ne tenons pas moins d'elle la raison que la vie. Elle est comme un vaste océan de lumière; nos esprits sont comme de petits ruisseaux qui en portent, et qui, y retournent pour s'y perdre.

Le Méme.

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