Expéditions de Constantine: accompagnées de réflexions sur nos possessions d'Afrique

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Roret, 1840 - 147 pages
 

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Page 131 - ... s'ils veulent faire un effort avec leurs mains, ils trouvent leurs mains brûlées; si , reconnaissant que le jour renaît et augmente autour d'eux , ils cherchent à distinguer ou ils sont , et ce qui les environne , ils s'aperçoivent que leurs yeux ne voient plus ou ne voient qu'à travers un nuage. Plusieurs ne font que passer des angoisses de la première secousse à celles de l'agonie. Quelques-uns , dépouillés...
Page 123 - Tantôt il l'enlevait des quatre pieds à la fois, tantôt il le faisait marcher sur les deux pieds de derrière ; plusieurs Arabes de sa maison tenaient les étriers, les pans de son burnous, et, je crois, la queue de son cheval.
Page 131 - A peine cet accident venait-il de s'accomplir , qu'un autre encore plus terrible éclata. Le feu des tirailleurs placés sur les toits et peut-être la crainte d'une attaque à l'arme blanche avaient dissipé la multitude d'ennemis ramassés d'abord dans la rue en arrière de la porte. On put bientôt songer à dépasser cet obstacle et à s'avancer dans la direction centrale...
Page 133 - Cependant cet officier n'était pas atteint ; ayant trébuché contre un obstacle , il avait plongé au-dessous de la direction des balles, et ceux qui étaient un peu en arrière essuyèrent le feu. Le capitaine fut frappé mortellement, et plusieurs soldats furent tués ou blessés. Ce fut à peu près en ce moment que le colonel Combes, qui veillait sur l'opération, fut atteint coup sur coup de deux balles, dont l'une avait frappé cil plein dans la poitrine.
Page 138 - ... travers ces pentes, sur lesquelles on ne peut plus s'arrêter: les premiers flots arrivant au bord de la cataracte, poussés par ceux qui suivaient, et ne pouvant les faire refluer, ni les contenir, roulèrent dans l'abîme, et il se forma une, effrayante cascade humaine. Quand la presse eut été diminuée par la mort, ceux des fuyards qui avaient échappé à ce premier danger crurent trouver un moyen de continuer leur route périlleuse en se laissant glisser le long de cordes fixées aux rochers...
Page 130 - ... Plusieurs de ces fuyards sont tués ; d'autres échappent et disparaissent comme s'ils eussent pu s'enfoncer en terre ou percer les murs. On avance, et, après avoir fait quelques pas , on se trouve en face d'une porte ; une arche de maçonnerie traversait la ruelle , et de solides battants en bois ferré en fermaient le passage. Rien n'avait fait soupçonner l'existence de cet obstacle, dont on s'explique difficilement le but; il paraît qu'une ligne continue de maisons, régnant le long et...
Page 134 - ... laquelle il semblait posé si solidement était minée sourdement et allait manquer sous lui. Une compagnie de Zouaves, appuyée de sapeurs du génie , avait abandonné la guerre des rues , qui est périlleuse et infructueuse pour l'assaillant, et avait commencé à faire la guerre de maisons , où les avantages sont à peu près égaux pour les deux partis. Une autre compagnie du même corps , se jetant absolument à gauche tout en débouchant de la brèche , avait poussé une attaque entièrement...
Page 140 - Les soldats, casernés dans les rues qui avaient été régulièrement assignées aux divers corps, s'occupaient à nettoyer leurs armes et leurs vêtements, comme dans les cours des quartiers d'Europe. La population , d'abord fort appauvrie en nombre par la fuite des cinq ou six mille individus que la crainte de nos armes avait successivement détachés de son sein , se reformait déjà , et s'arrondissait par les rentrées quotidiennes de nombreuses familles. On voyait les habitants, dans certaines...
Page 132 - ... de la mort. Les assiégés, qu'on venait d'écarter des lieux les plus voisins du cratère de cette éruption, eurent moins à en souffrir, et, profitant du trouble dans lequel les assaillants étaient restés sous le coup de cette catastrophe , ils revinrent dans la rue qu'ils avaient naguère abandonnée, lâchèrent plusieurs bordées de tromblons et d'autres armes à feu sur les groupes à demi brûlés...
Page 133 - Ils s'étaient embusqués presque en face de la porte , derrière un amas de débris et de cadavres qui formaient une espèce de barricade ; de là ils faisaient un feu meurtrier, et il devenait nécessaire de les expulser au plus tôt de cette position par un coup de vigueur. Le colonel Combes ordonne à une compagnie de son régiment d'enlever cette barrière , en promettant la croix au premier qui la franchira. La compagnie se précipite contre le retranchement , et déjà le lieutenant s'élançait...

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