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NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR LE ROI RENÉ (1).

RENÉ D'ANJOU, fils de Louis II, et frère de Louis III, naquit le 15 janvier 1408. Il épousa Isabelle de Lorraine, troisième fille de Charles, duc de Lorraine ; ayant tenté, après la mort du duc, de prendre possession de la Lorraine, il fut défait, en 1431, par le comte de Vaudemont, oncle de la reine Isabelle, qui le fit prisonnier avec Jean, duc de Calabre, son fils.

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Il était bon peintre pour son temps; on dit qu'il peignit des oublies dans sa prison, où il se crit entiè→ rement oublié.nochro 1

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Jeanne II, reine de Naples, l'institua son héritier, quoiqu'il fût prisonnier et au pouvoir du duc de Bour

gogne, à qui il avait été remis. Ce nei fut qu'à des con‚à ditions dures, et moyennant une forte rançon, qu'il recouvra, la liberté, en 1437 Les Provençaux, heu

(1) Extrait de l'Explication des cérémonies de la Fête-Dieu d'Aix, et de l'Histoire des comtes de Provence, par Antoine Ruffi, de Marseille, 1655.

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reux de voir leur prince libre, lui firent présent de 100,000 florins d'or pour subvenir à sa dépense, et le mettre en état de recouvrer ce que son ennemi lui retenait.

René alla, en 1438, à Naples, où il fut reçu avec la plus grande magnificence et l'empressement le plus marqué.

Alphonse d'Aragon fit d'abord des efforts inutiles pour l'en chasser; il y réussit enfin, dans l'année 1442, époque à laquelle René fut obligé de retourner à Marseille. Les Provençaux, qui avaient pour ce prince un attachement tendre et sincère, donnèrent encore à Jean, duc de Calabre, son fils, 25,000 florins pour achever de payer sa rançon au duc de Bourgogne, buong ob 2006 db trong d

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«Ils le surnommèrent le Bon, titre qu'il méritait «par sa douceur et déborinaireté naturellealu Aussi << traita-t-il ses subjets en pasteur et en père: et en effet, « on a remarqué que quand les thrésoriers lui por«staient la taille, il s'informoit particulièrement de la «< fertilité ou de la stérilité de la saison; et lorsque le << vent de bise avoit long-temps soufflé, il en quittoit

la moitié, et quelquefois le tout.eing All Tupioup - Suivant l'histoire de Provence, il fut reçu chanoine d'Aix en sa qualité de monarque, et parce qu'ancien nement les rois étaient réputés membres des chapitres de fondation royale.

Il se promenait volontiers, en hiver, aux endroits qui étaient à l'abri de ce vent de bise dit lou mistraou, dans le dialecte du pays. De là vient que les

Provençaux nomment encore aujourd'hui ces promenades les cheminées du roi René

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Il se réndit, en 1444, près de Charles VII. Son beau-frère se joignit au dauphin, fils du roi, contre les Allemands, qui occupaient Metz et Toul, les chassa de ces lieux, et reçut 200,000 florins pour Charles, et lui.

100,000 pour

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Après diverses expéditions en Normandie et en Italie, René ayant perdu Isabeau, sa femme, qu'il aimait beaucoup, se remaria en 1455. Il épousa à Angers Jeanne de Layal, fille de Gui XIV, comie de Laval, et seigneur de Vitré, et d'Isabeau dé Bretagne, à laquelle, par amour, il donna la baronnie de. Baux, en 1458 (1)98-7m

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Ce n'est qu'après son retour de Gênes, vèrs l'an 1462, que René institua sa Fête-Dieu d'Aix. On a toujours dit, par tradition, qu'il travaillait à ce régle ment lorsqu'on vint lui annoncer la triste nouvelle de la défaite du dúcade Calabre dans l'expédition de Naples, et qu'il répondit qu'il ne voulait point être interrompu qu'il n'eût fini, etc. On oroit à Marseille, et c'est un fait consigné dans la vie de ce roi', qu'il peignait alors une perdrix, et qu'il continua son ouvrage sans paraîtrenéma deola nouvelle qu'on lúi donnaitismo molio, il mq tulog voldas mih. An

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(1) On a remarqué dans la bibliothèque du duc de la Vallière, des fleures manuscrites que ce prince a enrichies de miniatures de sa main, et d'emblêmes qui sont autant de preuves de son amour, jo ob evitit el dichroq bus

On lui offrit, en 1468, le royaume de Portugal, qui lui revenait par Ioland, sa mère. Comme il était déjà d'un âge avancé, il y envoya le duc de Calabre, son fils, qui y fut battu, et qui aurait pu y demeurer prisonnier, si Rodrigo de Reboledo ne se fût fait prendre à sa place, pour lui donner le temps de se

sauver.

Le duc de Calabre eut sa revanche, et vainquit à son tour le roi d'Aragon : c'est alors que René lui donna les titres de prince de Gironne et comte de Servières, qu'il ne porta pas long-temps, étant mort à Barcelonne en 1470. Son fils Nicolas, petitfils de René, prit le nom de duc de Calabre, et mourut en 1473, à Nancy, âgé de vingt-cinq ans.

René fit son testament à Marseille, le 22 juillet 1474. Outre diverses donations, il laissa des pensions à la reine (Jeanne de Laval) et à Jean d'Anjou, son fils naturel. Après avoir fait prêter lui-même hommage à son neveu, il mourut à Aix, le 10 juillet 1480 âgé de soixante-treize ans, emportant les regrets aussi vifs que durables des Provençaux, qui l'avaient adoré pendant un règne de quarante-sépt ans. Il fut enterré dans une chapelle de l'église des Grands-Carmes, qui porte son nom, et qui est décorée d'un tableau peint par lui, où l'on remarque son portrait.

On croit pourtant que la reine fit transporter secrètement ses cendres à Angers, ainsi qu'il l'avait ordonné.

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René portait les titres de roi de Jérusalem et de

Sicile, d'Aragon, duc d'Anjou, de Bar, comte de Barcelonne et de Provence (1).

Outre la princesse Blanche, sa fille naturelle, qui avait été mariée avec Bertrand de Beauveau, baron de Pressigny, René avait encore une autre fille non légitime, Madeleine d'Anjou, qui épousa Louis-Jean de Bellenave, en Bourbonnais.

Voici l'éloge que fait Ruffi de ce bon roi,

« Il était magnifique, libéral, gracieux, éloquent, « fort versé dans la poésie française, italienne, et << surtout provençale; il a fait, dit-on, beaucoup << d'ouvrages, entre autres un traité appelé le Morti«fiement de la vaine Plaisance, et un autre en << prose, intitulé la Forme et la manière des tour«nois à Plaisance, selon ce qui se pratiquait en « France, en Allemagne, en Flandre et ailleurs; dé»

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(1) Ses armoiries sont 1o de Hongrie : face d'argent et de gueules, de huit pièces ;

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2o De Sicile: d'azur, semé de fleurs de lis d'or, au lambel 1.309961: ¿leta 699 )) de gueules;

3o De Jérusalem: d'argent, avec une grande croix, potencée d'or, accompagnée de quatre croisettes d'or,

4o D'Anjou d'azur, semé de fleurs de lis d'or, bordé de gueules;

5o De Bar: d'azur à deux barbeaux adossés d'or, semé de croix, pommées au pied fiché ;

6o Sur le tout d'Aragon d'or à quatre pals de gueules. Il y a un heaume ou casque, à ces armoiries, avec des espèces de grandes ailes de chauve-souris.

II. 3e LIV.

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