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motifs « L'attention continuelle que nous

avons à procurer à nos sujets, et en par» ticulier à notre bonne ville de Paris, l'a» hondance des choses les plus nécessaires » à la vie, nous a fait envisager l'avantage

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qui résulteroit d'obliger les communautés » de ladite ville, et celles situées près les » rivieres y affluentes, d'avoir toujours des provisions de bled au-delà de ce qui leur » est nécessaire pour leur subsistance; et » nous nous sommes portés d'autant plus > volontiers à établir une regle fixe et cer»taine sur un objet si important, que ces » sortes de provisions, en procurant aux » communautés, dans des temps de disette, » une ressource toujours assurée pour elles, » deviendroient aussi pour le public une » utilité réelle, soit parce qu'elles n'auront » aucun prétexte de dégarnir les marchés publics pour leur nécessaire, soit parce » qu'elles pourront, en vendant leur super» flu, secourir le peuple avec avantage pour » elles-mêmes».

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En 1737 (16 avril), cette précaution, sur laquelle nous n'exprimerons aucun préjugé, a été augmentée par une déclaration por tant établissement, en la maison de la Sal pêtriere, d'un grenier qui devoit contenir

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au moins dix mille muids de bleds pour l'approvisionnement de la ville de Paris: « Et considérant que cet approvisionne »ment, joint à ceux qui seront faits dans » les autres maisons et communautés sécu »lieres et régulieres, tant en ladite ville que » le long des rivieres au-dessus et au-dés » sous, pourra être d'un grand sécours pour » assurer la provision de ladite ville, nous » avons jugé que cet avantage pouvoit don »ner lieu aux prévôt des marchands et » échevins d'employer une somme par » née des deniers des octrois, dont ils ont » l'administration, pour la construction de » ce grenier sur le terrein dudit hôpital

I

an!

Il faut croire que ces déclarations n'ont pas reçu leur exécution d'une maniere sa tisfaisante, puisque, quelques années après, le gouvernement a eu de nouveaux sacrifices à faire relativement aux grains. La récolte de 1740 a été si reculée et si proche des travaux des semences, que la vente des grains en a été retardée; ce qui en 'a diminué l'abondance et surhaussé le prix. Ce sont les termes du procureur général dans le réquisitoire qu'il présenta au parlement, faire rendre un arrêt semblable à ceux

pour

qu'on avoit rendus en 1709 et 1725, pour contraindre les boulangers à ne plus fabriquer que deux especes de pain, le bis et le bis-blanc, ce qui consomme moins de farine.

C

Une déclaration, rendue un mois après Bet arrêt du parlement, attribue la chérté d'alors à une suite de mauvaises récoltes pendant plusieurs années. Au surplus, les précautions ont été les mêmes de la part du gouvernement; on a arrêté des rôles pour la nourriture des pauvres, et on a fait de grands achats pour le compté du roi, soit à Tétranger, soit dans l'intérieur des provinces..

Nous allons terminer ce que nous appellerons une premiere époque dans cette législation sans parler d'un privilege pour la culture du riz en France, qu'il a fallu révoquer après un certain nombre d'années, parce que nous avons à placer d'autres détails dans l'intervalle de 1740 à 1763, relativement aux soins de l'adminis tration sur les subsistances.

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Nous ajouterons cependant que nous avons remarqué une inexactitude dans le mémoire en forme de réponses à des queşi

tions, sur ce qu'il y est dit qu'il n'est pas sorti de grains du royaume depuis 1741 jus qu'en 1764.

La Bretagne, la province du Poitou et la généralité de la Rochelle ont obtenu en 1744 la permission d'exporter, jusqu'à ce qu'il en fût autrement ordonné, en se conformant aux réglemens. Cette permission a duré deux années entieres, et néanmoins nos armées étoient bien approvisionnées. Le ministre des finances la fit cesser en 1746.

Le roi étant informé que les quantités dé grains qui sont sorties du royaume, et qui > en sortent journellement, pourroient nuire à l'approvisionnement de quelques provinces du royaume où la récolte de la » présente année a été moins abondante, »sa majesté auroit jugé nécessaire de sus

pendre l'exécution desdits arrêts, en ce » qui concerne l'exportation des grains hors du royaume, et de restreindre la sortie » desdits grains par mer à ceux qui seront

chargés dans les ports desdites provinces » pour être envoyés dans d'autres ports du > royaume ». Cette derniere disposition ayant été une occasion de fraude qui a duré pendant dix mois encore, il a fallu en 1747 la supprimer absolument, et interdire la

sortie des grains, même par mer, sous quelque prétexte que ce fût.

Année 1750.

Nous croyons pouvoir placer à l'époque de 1750 l'origine des discussions sur l'éco, nomie politique qui ont donné lieu à une multitude d'ouyrages sur cette matiere dans l'espace de douze années.

C'est en 1749 que le mémoire favorable à la liberté, et dont nous avons donné l'analyse, a été composé. Le gouvernement ne pouvoit pas être indifférent aux moyens que l'on proposoit pour augmenter l'abondance des grains. Les papiers que nous avons eus entre les mains nous ont prouvé qu'il de voit désirer, indépendamment du bonheur du peuple, d'être débarrassé d'un travail bien pénible relativement aux approvisionnemens ; sa vigilance l'obligeoit à porter ses regards bien au-delà de l'étendue du royaume, et l'on auroit trouvé alors dans le cabinet du ministre des finances des états du prix des bleds, de leur quantité, de leur qualité dans tous les marchés des provinces de l'Allemagne qui nous avoisinent le plus. Ses sollicitudes étoient connues, et si elles

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