Et, puifque mes avis ont de quoi vous déplaire, Enfin, je veux fçavoir la chofe abfolument. Je ne réplique point à ce commandement; Sortons pour vous l'apprendre, &, fans rien embraffer, ACTE TROISÌÉME. SCENE PREMIERE. D. ELVIRE, ELISE. D. ELVIRE. LISE, que dis-tu de l'étrange foiblesse Que vient de témoigner le cœur d'une princeffe? Que dis-tu de me voir tomber fi promtement De toute la chaleur de mon reffentiment? Et, malgré tant d'éclat, relâcher mon courage Au pardon trop honteux d'un fi cruel outrage? ELISE. Moi, je dis que d'un cœur que nous d'un cœur que nous pouvons chérir, Une injure fans doute eft bien dure à fouffrir: Mais que s'il n'en eft point qui davantage irrite, Il n'en eft point auffi qu'on pardonne si vîte, Et qu'un coupable aimé triomphe à nos genoux De tous les promts transports du plus bouillant courroux, D'autant plus aifément, Madame, quand l'offenfe Dans un excès d'amour peut trouver sa naissance, Ainfi quelque dépit que l'on vous ait causé, Je ne m'étonne point de le voir appaifé; Et, puifque notre cœur fait un effort extrême Lorfqu'il fe peut réfoudre à confeffer qu'il aime, Et n'eft-il pas coupable, alors qu'il ne croit pas ELISE. Moi, je tiens que toujours un peu de défiance Et qu'il eft dangereux, qu'un cœur qu'on a charmé, Si.... D. ELVIRE. N'en difputons plus. Chacun a fa pensée. C'est un scrupule enfin dont mon ame est blessée; Et contre mes défirs, je fens je ne fçais quoi Me prédire un éclat entre le prince & moi, Qui, malgré ce qu'on doit aux vertus dont il brille... Mais, ô Ciel! en ces lieux, Dom Sylve de Caftille! SCENE II. D. ELVIRE, D. ALPHONSE crû D. Sylve, AH! ELISE. D. ELVIRE. H! Seigneur, par quel fort vous vois-je maintenant? D. ALPHONSE. Je fçais que mon abord, Madame, eft furprenant, Je viens vous dire donc que je rends grace aux Cieux Mais parmi les douceurs d'une telle avanture, Ce qui m'eft un fujet d'éternelle torture C'eft de voir, qu'à mon bras les rigueurs de mon fort |