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No 1147.

LE GÉNÉRAL VINOY AU GÉNÉRAL LE FLO, MINISTRE DE LA GUERRE, A BORDEAUX

(Télégramme).

Paris, le 4 mars, 4 h. du matin.

Si vous avez une division prête, envoyez-la moi, car un mouvement insurrectionnel sérieux s'organise publiquement. Les gardes nationaux de Montmartre, La Chapelle, Belleville, Mouffetard désarment les gardiens de la paix, pillent les munitions et canons de rempart. L'effectif est trop faible pour attaquer ou protéger efficacement.

Signé: VINOY.

No 1148.

M. THIERS A M. JULES FAVRE ET AU GÉNÉRAL VINOY.

(Télégramme.)

Bordeaux, le 4 mars 1871, 4 h. matin.

Le général d'Aurelles de Paladines est parti hier, et doit être à

Paris maintenant.

Trois divisions, représentant 35,000 hommes, sont en marche sur Versailles, les unes par Nantes, les autres par Chartres.

Obtenez l'évacuation de Versailles; l'Assemblée ne voulait pas revenir à Paris et ne le veut pas encore, mais elle ira, s'il le faut, à Versailles, tout en préférant Fontainebleau. Or nous ne pouvons pas nous séparer d'elle sans de grands périls pour elle et pour nous, et sans manquer à tous nos devoirs.

Lorsque les événements seront plus clairs, nous la ferons partir et nous la suivrons. Nous allons vous renvoyer Picard et un ou deux de nos collègues.

Signé: THIERS.

ARCH, DIPL. 1873. - 1.

N° 4149.

M. JULES FAVRE AU COMTE DE BISMARCK.

(Télégramme.)

Paris, le 4 mars, 14 h. matin.

Paris est menacé d'une grave collision. Les désordres de pillage de munitions et d'attaques de postes, qu'ont amené les excitations de quelques agitateurs, au moment de l'entrée des troupes allemandes, continuent et s'aggravent.

Le général Vinoy est impuissant, n'ayant qu'une division; il a fait demander du secours au ministre de la guerre à Bordeaux. Celui-ci lui répond qu'il lui envoie des troupes du Havre, de Cherbourg, de Laval, de Poitiers, de Châteauroux, de la Rochelle; elles parcourront les lignes de l'Ouest-Normandie, l'Ouest-Bretagne et l'Ouest-Orléans à Bordeaux et Agen.

Je prie Votre Excellence de vouloir bien donner des ordres pour que le passage ne soit pas refusé aux trains qui les portent. J'ignore au juste leur effectif; il ne doit pas dépasser vingt mille hommes, qui, avec les douze dont nous disposons, formeront une trentaine de mille, chiffre inférieur à celui qui est stipulé dans la convention pour la garnison de Paris

Je reçois un télégramme m'annonçant que le gros des troupes vient par Versailles; je serais reconnaissant si Votre Excellence pouvait obtenir de l'état-major des ordres immédiats pour leur passage.

Signé JULES FAVRE.

N° 1150.

LE COMTE DE BISMARCK A M. JULES FAVRE, A PARIS.

(Télégramme.)

Versailles, le 4 mars 1874, 5 h. soir.

En présence de la situation à Paris et de la nécessité de prévenir des désordres, l'état-major général, faisant abstraction des stipulations contenues dans l'article 3 du traité de paix, consent au passage des troupes françaises mentionnées par Votre Excellence, et donnera des ordres en conséquence.

Il est bien entendu que les troupes, passant par Versailles en chemin de fer, n'y stationneront point et ne pourront pas quitter leurs trains.

Signé BISMARCK.

CONVENTION

N° 1151.

MILITAIRE CONCLUE A VERSAILLES, LE 4 MARS 1871,

POUR L'ÉVACUATION DES FORTS ET DE LA RIVE GAUCHE DE LA SEINE.

Art. 1er. Les forts de lå rive gauche de la Seine seront évacués le 7 mars, à onze heures du matin. Un officier de l'armée allemande restera dans chaque fort et le remettra à un officier français qui se présentera pour en prendre possession avec sa troupe.

Art. 2. Toute la presqu'île de Gennevilliers sera évacuée en même temps que la forteresse du Mont-Valérien.

Art. 3. Jusqu'à l'évacuation complète des troupes allemandes qui sont à Versailles et aux environs, et pour permettre le transport du matériel d'artilierie, il sera tracé une ligne de démarcation que les troupes des deux pays ne pourront pas franchir: 1° de la Seine à Bougival, à Saint-Cloud, en passant par Buzenval; 2o du Bas-Meudon à la Seine, en laissant dans la zone française les villages de Meudon, Clamart, Châtillon, Bagneux, Cachan, Villejuif et Vitry. Les redoutes des Hautes-Bruyères et du Moulin-Saquet pourront être occupées par l'armée française.

Art. 4.

La ligne de démarcation sur la rive droite restera comme elle avait été fixée par la première Convention.

Art. 5. Tout le matériel de guerre qui se trouverait encore dans la nouvelle zone française qui vient d'être tracée sera enlevé par les soins des autorités allemandes, dans le plus bref délai et sans être inquiétées. Les autorités allemandes sont autorisées à établir un service de surveillance pour ce matériel.

Art. 6. Les troupes qui occupent Versailles, ainsi que les environs de Paris sur la rive gauche, auront complétement terminé leur mouvement d'évacuation sur la rive droite le 19 mars.

Art. 7. Les troupes allemandes qui occupent Bernay, Nogent-leRotrou, Evreux, Dreux, Chartres et tous les environs, repasseront sur la rive droite de la Seine, entre Rouen et Paris, et elles auront terminé leur mouvement le 12 mars.

Art. 8. Les troupes allemandes qui occupent en ce moment Alençon, le Mans, Tours et les environs, repasseront sur la rive droite de la Seine, de la source jusqu'au confluent de l'Aube, et elles auront terminé leur mouvement le 28 mars.

Le même jour, les troupes allemandes, dans la partie méridionale de la Côte-d'Or, se retireront derrière une ligne qui partira de la source de la Seine et qui se dirigera vers la limite de l'arrondissement de Beaune, lequel sera complétement évacué par lesdites troupes.

Art. 9. Les autorités françaises auront toutes facilités pour faire venir à Paris, par les voies ferrées, les troupes qui sont destinées à composer la garnison de 40,000 hommes venant du Havre, de Cherbourg, de Laval, de Poitiers, de Châteauroux, de la Rochelle et de Saint-Amand (Cher).

Art. 10. Les mêmes facilités leur sont reconnues pour renvoyer dans leurs départements les militaires et marins désarmés qui se trouvent aujourd'hui à Paris. On pourra se servir, soit des voies de terre, soit des chemins de fer.

Fait à Versailles, le 4 mars 1874.

(L. S.) Signé: Général DE VALDAN.

(L. S.) Signé: Podbielski.

N° 1152.

CONVENTION COMPLÉMENTAIRE POUR L'ÉVACUATION DE VERSAILLES PAR LES TROUPES ALLEMANDES, CONCLUE A VERSAILLES LE 6 MARS 1871.

Dans le but de faciliter l'occupation de Versailles par l'armée française dans le plus bref délai possible, les dispositions suivantes ont été arrêtées d'un commun accord entre l'état-major général français et l'état-major général allemand :

Art. 1er. L'armée allemande s'engage à évacuer complétement Versailles et le territoire compris dans la ligne de démarcation qui va être indiquée ci-dessous, le 11 mars à midi.

Art. 2. La nouvelle ligne de démarcation partira du pont de Bougival sur la Seine, passera par Louveciennes, Bailly, Noisy, ReineMoulin, Bois-d'Arcy, Bouvier, en suivant le cours de la Bièvre jusqu'au Petit-Jouy, continuera par l'Hôtel-Dieu, Vélizy, Villebon et le Haut-Meudon, où elle rencontre la ligne de démarcation du 4 mars.

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Art. 3. Les lignes qui avaient été tracées entre Bougival et SaintCloud et de la Seine au Haut-Meudon sont supprimées.

Art. 4. — L'armée allemande se réserve la libre circulation et l'étatablissement d'un service de surveillance dans les villages de Clamart et de Vitry, où elle possédera du matériel jusqu'au 19 mars. Elle est autorisée à y maintenir les hommes et les chevaux nécessaires pour les transports du matériel; elle est également autorisée à circuler en toute liberté et à faire circuler du matériel de Vitry au port d'Ivry, et à établir un poste de surveillance à Port-à-l'Anglais, auprès de la gare de Vitry.

Art. 5.-Deux divisions de l'armée allemande et le quartier généra de la 3 armée, partant de Versailles pour se rendre sur la rive droite de la Seine aux environs de Saint-Denis, suivront le 10 et le 11 mars les routes qui traversent la presqu'ile de Gennevilliers, de Bougival à Saint-Denis, et occuperont, pendant ces deux jours, les villages de Courbevoie, Asnières, Colombes, Gennevilliers et Villeneuve la-Garenne. Ces troupes devront avoir évacué la presqu'île de Gennevilliers le 12 au matin.

Art. 6.- D'après la convention du 4 mars, la zone neutre doit continuer à exister sur la rive droite de la Seine entre les forts et l'enceinte.

Toutefois, cette zone n'ayant plus de raison d'être au nord-ouest par suite de la remise du Mont-Valérien aux troupes françaises, elle s'arrêtera à une ligne qui partira de la Seine, à l'endroit où l'ancienne ligne rencontre le fleuve en arrière de Saint-Denis, et qui passera à l'est de Saint-Ouen en se continuant jusqu'à l'enceinte de Paris.

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Art. 7. Il est bien entendu que, le 19 mars, tout le territoire de Versailles et des environs de Paris situé sur la rive gauche sera évacué par les troupes allemandes.

Art. 8.-La partie de l'armée allemande qui occupe en ce moment la ligne d'Alençon au Mans, et qui appartient au 4° corps d'armée, devant se replier sur la droite entre Paris et Rouen avec ce mêïne corps, est autorisée, en raison de la distance, à terminer son mouvement le 19 mars.

Art. 9.-Le 10° corps, faisant partie de l'armée du prince FrédéricCharles, cantonné en ce moment à l'ouest et au sud de Tours, est autorisé à exécuter le passage de la Seine le 1er avril au lieu du 28 mars, ainsi qu'il avait été arrêté pour toute cette armée par l'article 8 de la convention du 4 mars.

Fait à Versailles, le 6 mars 1871.

(L. S.) Signé: Général DE VALDAN.

(L. S.) Signé : PODBIELSKI.

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