-Tout cela n'eft qu'un grouppe de MENSONGES dans la bouche & les écrits de M. Robinet, M. Robinet n'eft qu'un pillard MENTEUR, &c, &c.

Quant au ftyle, celui du P. Richard n'eft ni pur, ni châtié, ni noble, ni brillant. Qu'est-ce que rire avec une exubérance de spontaneïté? Que fignifie l'homme doué de la bonté & de la fain teté réduplicative ut fic? Dit-on, en bonne prole, tout cela eft bel & bon en foi....Mettre la charrue avant les bœufs.

Lire dans les cœurs les plus hermétiquement bouchés..... Appercevoir fans lunettes des erreurs groffières..... Soutenir mordicus..... Répondre ad rem. Et encore ailleurs: Je foutiens que ce langage n'eft qu'un baragouin tout pur, & tout plein d'embrouillement..... Chapitre n'eft qu'embrouillement..... Donc M. Robinet brouille, &c, &c, &c, &c, &c, &c.

Je fuis, &c.

A Paris ce 22 Octobre 1773:

Ce

LETTRE IX.

Recueil des Arrêts du Parlement de Paris, pris des Mémoires de feu M. Pierre Bardet, avec les Notes & Differtations de M. Claude Berroyer. Avocat au même Parlement; nouvelle Edition, revue & augmentée de plufieurs Notes, Obfervations & Arrêts contenant de nouvelles décifions; par M. C. N. Lalaure, ancien Avocat au Parlement, & Cenfeur Royal; deux Volumes in - folio qui, brochés ou reliés, n'en forment qu'un; prix. relié 30 livres ; à Avignon chez Jofeph Roberty Imprimeur - Libraire de la Ville; à Paris chez Valade Libraire Tue Saint Jacques.

C

ETTE collection, qui renferme fept cens quatre-vingt-cinq 'Arrêts rendus depuis 1617 jufqu'en 1642 a été faite par M. Barden

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avec la plus fcrupuleufe attention. Peut-être le Public en eût-il été privé fans les foins de M. Berroyer qui les a raffemblés après la mort de M. Bardet, & qui les a enrichis de notes & de differtations d'autant plus précieufes, que n'ayant fait paroître cet ouvrage qu'en 1690, fes fages obfervations tombent fur les changemens que les Ordonnances de 1667, 1669, 1670 & 1673, les Edits & les Réglemens fubfequens, ont apportés à la Jurifprudence. Auffi cette première éd tion, quoique tirée à plus de 2000 exemplaires, a-t-elle été fi promptement enlevée qu'elle étoit, pour ainfi dire, épuifée dès 1700.

La rareté de ce Recueil demandoit une réimpreffion; mais il falloit un Jurifconfulte qui, en fuivant le plan de M. Berroyer, fit également des obfervations fur les changemens arrivés dans la Jurifprudence depuis 1690. M. Lalaure, déja connu par fon Traité des Servitudes, a bien voulu fufpendre la fuite de cet ouvrage, pour fe livrer à faire fur cette nouvelle édition de Bardet des notes &

une

une collection des Arrêts qui établiffent le changement que les Ordonnances, Edits & Déclarations ont opéré dans la Jurifprudence depuis 1690. Ces obfervations, qui compofent près de trente feuilles d'impreffion, font à la fuite des Arrêts qui en ont été fufceptibles.

S'il falloit les rapporter toutes, ce feroit fejetter dans un détail immenfe. Je me contenterai, pour vous mettre en état de connoître l'objet que M. Lalaure s'eft propofé de remplir, de yous citer un exemple auffi amufant qu'inftructif. Le Chapître 97° du Livre premier de Bardet renferme un Arrêt du 6 Mai 1622, par lequel il fut jugé que la qualité de Gentilhomme ne difpenfoit pas celui qui faifoit ceffion de biens de porter le Bonnet Verd. M. Lalaure fait, à l'occafion de cet Arrêt, des recherches très-curieufes fur l'ori gine, l'effet la durée & l'abolition de la peine du Bonnet Verd. Comme cette Differtation n'eft point longue, je vais vous la rapporter telle que la préfente le nouveau Commentateur de Bardet. » Autrefois l'on puniffoit ANN. 1773. Tome VI.

» de différentes manières ceux que leur » inconduite ou leur mauvaise foi » mettoient dans le cas de faire ceffion » de leurs biens. En Italie, on les obligeoit de fe frapper trois fois le derrière contre terre en préfence du Juge. Bouchel, dans fa Bibliothèque du Droit François, au mot ceffion » de biens, dit que l'on voyoit encore » à Padoue une pierre appellée Lapis » Vituperii (Pierre du Bláme), où ceux » qui étoient reçus à la ceffion, nu» datis natibus, ter lapidem percutiendo » (cul nud frappant trois fois la pierre)

difoient à haute voix, cedo bonis, »je cède mes biens, & que de ce il y » avoit couturne écrite. On m'a affuré, »dit M. Lalaure, qu'à Bordeaux, dans » la Place du Palais, il y avoit une » pareille pierre fur laquelle on fai» foit affeoir le Ceffionnaire avec un Bonnet Verd fur la tête; mais j'ignore » fi l'on en fait encore ufage.

Dans la ville de Luques, on »faifoit porter au Ceffionnaire un » Bonnet ou Chapeau oranger. Il paroît » qu'en France on adopta l'ufage de » faire paroître celui qui faifoit la