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છે.

rai cependant, à tout événement, mes armes à feu, pour être en état, en cas d'invasion, de bombarder l'ennemi depuis le haut. Nous nous livrâmes ensuite au repos, contens et en toute sûreté, et la fatigue générale nous fit jouir sans interruption du plus doux sommeil jusqu'à l'aube du jour.

CHAPITRE XII.

Le dimanche, et la parabole.

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Au réveil, tout le monde était reposé et plein de courage. «Eh bien, messieurs, dis je en riant à mes enfans, vous vous êtes accoutumés à coucher dans un hamac; je n'ai entendu cette nuit ni plainte ni gémissemens, et tout est resté tranquille. Ah! me dirent-ils en étendant les bras, nous étions hier si fatigués, qu'il n'est pas étonnant que nous ayons si bien dormi.

LE PERE. Eh bien, mes enfans, voilà encore un des avantages du travail, celui de procurer un sommeil doux et paisible.

LES ENFANS. Oui, oui, papa! c'est bien vrai; aussi nous voulons aujourd'hui nous mettre vaillamment à l'ouvrage qu'y a-t-il à faire? que faut-il faire?

LE PÈRE. Rien, absolument rien aujourd'hui, de toute la journée.

LES ENFANS. Oh! vous badinez, cher

papa;

nous le voyons bien, vous nous raillez de notre paresse, parce que nous nous sommes peut-être éveillés trop tard.

LE PÈRE. Non, mes enfans, je ne badine point. C'est aujourd'hui dimanche, et le Seigneur a dit: Six jours tu travailleras, mais le septième sera le jour de l'Eternel, ton Dieu; et nous voulons le célébrer, mes chers petits amis.

JACK. Dimanche! il y a donc aussi des dimanches par ici? Ah, que c'est charmant ! Alors je veux tirer mes flèches, me promener, m'amuser, et ne rien faire de tout le jour.

LE PERE. Crois-tu donc, mon enfant, que ce soit uniquement pour qu'on puisse s'amuser et faire le paresseux que Dieu s'est réservé le dimanche ? tu te trompes, mon cher Jack; c'est pour qu'il y ait un jour marqué pour le servir, l'adorer, le remercier, sans que rien puisse nous en détourner; et c'est à cela que nous devons trouver notre plus grand plaisir.

ERNEST. J'ai cru, mon père, que le service de Dieu consistait à aller à l'église entendre le sermon, à chanter des cantiques : nous n'avons

point d'église; comment pourrons-nous donc célébrer le dimanche?

FRANÇOIS. Nous n'avons point d'orgues non plus, et j'en suis fâché, car j'aime bien les entendre.

JACK. Vous voyez donc bien, papa, que nous ne pouvons pas célébrer le dimanche, comme vous le dites.

FRITZ. Vous parlez comme des enfans : est-ce que papa, qui faisait des sermons chez nous, ne peut pas nous en faire ici? Dieu n'est-il pas partout comme dans une église ? Ne peut-on chanter sans orgues de saints cantiques? Quand les soldats campaient chez nous, ils n'avaient ni église ni orgues, et pourtant on leur faisait des sermons nous avons un bon ministre, c'est l'essentiel.

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LE PERE. Votre frère aîné a bien raison, mes enfans; Dieu est partout où l'on pense à lui sincèrement et de cœur, où l'on réfléchit à sa sainte volonté, où l'on se propose de la remplir. Dans ce sens, chaque endroit du monde peut servir d'église, parce qu'on peut avoir partout ces bons sentimens; et cette majestueuse voûte du ciel,

ouvrage direct du Tout- Puissant, doit encore plus élever l'âme et toucher le cœur, qu'un édifice de pierres fait par la main des hommes. Nous allons donc ce matin faire un service divin; ce ne sera pas pour aujourd'hui un sermon, ceux que je sais par cœur ne conviendraient pas à votre âge; il faut vous parler de l'Être suprême selon votre intelligence, et non comme à un auditoire dont la raison et le jugement sont formés. A l'avenir, j'en composerai qui seront à votre portée; aujourd'hui donc nous ferons seulement la prière, nous chanterons un des beaux cantiques d'adoration que votre mère vous a appris, et puis je vous raconterai la parabole du grand Roi, que je crois propre à réveiller en vous des pensées et des sentimens pieux.

LES ENFANS. Une parabole ! une parabole ! comme celle du semeur dans la Bible? Oh oui ! mon papa, s'il vous plaît, nous voulons bien l'écouter; commencez vite, s'il vous plaît.

LE PÈRE. Tout dans l'ordre, petit peuple; allons d'abord faire notre dévotion ordinaire du matin, avec attention et respect; puis nous descendrons pour déjeuner et soigner

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