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par mes soins pendant que je suis encore avec vous, et par les souvenirs que je vous laisserai quand je n'y serai plus!

Votre bonne grand'mère et grand'tante.

ISABELLE POLIER DE MONTOLIEU.

DU.

ROBINSON SUISSE,

CET

PAR L'ÉDITEUR.

ouvrage est principalement destiné aux enfans et aux amis de l'enfance : ce n'est pas cependant à tous les enfans, mais seulement à ceux qui sont en état de lire avec quelque discernement, qui possèdent déjà quelques idées générales de l'histoire naturelle et de la géographie, et qui ont les connaissances que l'on donne, de huit à quatorze ans, dans les bonnes écoles primaires de la ville, et même des campagnes.

Par les amis de l'enfance, l'éditeur n'entend pas ceux qui s'occupent de recherches philosophiques, de théories et de projets sur l'éducation ; mais plutôt les pères, les instituteurs, et tous ceux qui aiment à s'occuper de la jeunesse, qui

trouvent du plaisir à observer les actions et les discours des enfans, à réfléchir sans prétention et sans art sur leur caractère et sur leurs facultés morales, qui sont disposés à leur inculquer des connaissances utiles, en conversant avec eux, et qui ne dédaignent pas une simple et bienveillante indication sur la manière de les instruire, parce qu'elle n'est pas nouvelle, ni appuyée sur un long système hérissé de science et de métaphysique.

les

Les préfaces ne sont pas faites pour enfans; mais les amis des enfans trouveront peut-être dans celle-ci, qui contient le récit de l'origine de ce livre et de son but, quelques motifs pour lui accorder leur indulgence et leur approbation, ou du moins pour ne pas être trop sévères dans leur critique.

L'éditeur de cet ouvrage n'en est point l'auteur, et la part que chacun d'eux a prise à sa forme actuelle, est tout-à-fait distincte. Il y a vingt ans, à peu près, que l'auteur commença à l'esquisser par morceaux détachés son but était d'in

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struire en les amusant, et de rendre meilleurs quatre fils que sa digne épouse lui avait donnés ces enfans étaient peints fidèlement d'après les germes de leur caractère; on les faisait agir et parler exactement comme ils le faisaient dans le cours de la vie ordinaire; seulement le père de famille avait eu soin de faire ressortir davantage ce qu'il y avait de bon et de mauvais, et les représentait plutôt tels qu'ils devaient se développer dans l'avenir, que tels qu'ils existaient dans la réalité ; il employait des couleurs plus vives pour en laidir les défauts et leurs résultats, et pour rendre plus attrayans le bien et la vertu : le portrait de la mère y fut ajouté avec l'amour qu'elle inspirait et qu'elle méritait. D'un côté, il tenait à peindre sa famille en entier; de l'autre, on pouvait déduire de ses rapports avec ses enfans bien des leçons importantes, et rendre cet ouvrage utile aussi aux jeunes filles, en leur offrant un modèle de l'influence des femmes sur le bonheur de leur famille, et comme épouses et comme mères. Dif

férens motifs l'avaient empêché de placer dans son île des jeunes filles : le premier, c'est qu'il n'en avait point, et qu'il ne voulait peindre que ses propres enfans; les autres se comprendront facilement.

La vie des enfans est ordinairement bornée au cercle de leur famille : ce livre devait donc, pour être plus utile, représenter une seule famille séparée absolument du monde civilisé, mais le connaissant et faisant usage de ses inventions et de ses moyens. Pour éveiller l'intérêt des enfans, il fallait exciter leur curiosité et leur envie de s'instruire; il fallait entretenir leur attention, et leur faire lire avec plaisir les leçons de morale et d'instruction dont cet ouvrage se compose; il fallait, en un mot, les amuser et les intéresser. Une scène étrangère, une foule de petits incidens frappans, à la portée de leur âge, et auxquels ils prenaient une part active, ont paru ce qu'il y avait de plus convenable pour arriver au but qu'on se proposait d'atteindre.

De tous les ouvrages composés pour

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