Argan. Je sens parfois des lassitudes par tous les membres. Toinette. Le poumon. Argan. Et quelquefois il me prend des douleurs par le ventre, comme si c'étoit des coliques. Toinette. Le poumon. Vous avez appétit à ce que vous mangez ? Argan. Oui, monsieur. vin ? Argan. Oui, monsieur. Toinette. Le poumon. Vous aimez à boire un peu de Il vous prend un petit som meil après le repas, et vous êtes bien aise de dormir? Argan. Oui, monsieur. Toinette. Le poumon, le poumon, vous dis-je. Que vous ordonne votre médecin pour votre nourriture? Argan. Il m'ordonne du potage. Toinette. Ignorant ! Argan. De la volaille. Toinette. Ignorant ! Argan. Du veau. Toinette. Ignorant ! Argan. Des bouillons. Toinette. Ignorant ! Argan. Des œufs frais. Toinette. Ignorant ! Argan. Et surtout de boire mon vin fort trempé. Toinette. Ignorantus, ignoranta, ignorantum. Il faut boire votre vin pur; et pour épaissir votre sang, qui est trop subtil, il faut manger de bons gros œufs, de bon gros porc, de bon fromage de Hollande, du gruau et du riz, et des marrons et des oublies pour coller et conglutiner. Votre médecin est une bête. Je veux vous en envoyer un de ma main, et je viendrai vous voir de temps en temps, tandisque je serai en cette ville. Argan. Vous m'obligerez beaucoup. Toinette. Que diantre faites-vous de ce bras-là ? Toinette. Voilà un bras que je me ferois couper toutà-l'heure, si j'étois que de vous. Argan. Et pourquoi ? Toinette. Ne voyez-vous pas qu'il tire à soi toute la nourriture, et qu'il empêche ce côté-là de profiter? Argan. Oui; mais j'ai besoin de mon bras. Toinette. Vous avez là aussi un œil droit que je me ferois crever, si j'étois en votre place. Argan. Crever un œil ? Toinette. Ne voyez-vous pas qu'il incommode l'autre, et lui dérobe sa nourriture. Croyez-moi, faites-vous-le crever au plutôt, et vous en verrez plus clair de l'œil gauche. Argan. Cela n'est pas pressé. Toinette. Adieu. Je suis fâché de vous quitter sitôt ; mais il faut que je me trouve à une grande consultation qui doit se faire pour un homme qui mourut hier. Argan. Pour un homme qui mourut hier? Toinette. Oui, pour aviser et voir ce qu'il auroit fallu lui faire pour le guérir. Jusqu'au revoir. Argan. Vous savez que les malades ne reconduisent point. (Exit Toinette.) Beralde. Voila un médecin, vraiment, qui paroit fort habile. Argan. Oui, mais il va un peu bien vîte Beralde. Tous les grands médecins sont comme cela. Argan. Me couper un bras, et me crever un œil, afin que l'autre se porte mieux ! J'aime bien mieux qu'il ne se porte pas si bien. La belle opération de me rendre borgne et manchot ! Beralde. Oh çà, mon frère, puisque voilà votre monsieur Purgon brouillé avec vous, ne voulez-vous pas que je vous parle du parti qui s'offre pour ma nièce ? Argan. Allons, je vois bien qu'il faut y consentir. Que Cléante se fasse médecin.... Je lui donne ma fille. FRENCH FIRST CLASS BOOK. PART THIRD. CHOICE PIECES IN VERSE. 1. The Powerful should support the Feeble. Un ormeau devint son asile........ Si par moi, disait-il, je ne porte aucun fruit, Je soutiendrai du moins une plante fertile. 2. Time never returns. Où va le volume d'eau Que roule ainsi ce ruisseau ? Sur cette rive si chère, -Non, mon fils; loin de sa source 3. The Bad delight only in Mischief. Je ne veux que les déchirer. 4. Empty Vessels ring the loudest. 5. A useful Burden may be light. Pauvre tortue, hélas ! s'écriait le lézard. 6. Merit an Offence to Envy. Un ver luisant errait sur de vertes charmilles ; 7. A Retreat not always an Escape. Pour échapper à la furie D'un loup dont elle est poursuivie, Le loup, mis en défaut, détale. 8. The Learner must be a Listener. A l'agréable et gai pinson, Qui chantait le printemps sur l'épine fleurie. A gens de votre espèce ! ah! je gagerais bien -Eh quoi! la raison, je te prie ? -Mais c'est que pour s'instruire et savoir bien chanter, Il faudrait savoir écouter, Et babillard n'écouta de sa vie, 9. To Cram is not to Feed. Combien de gens pensent bien faire Un père dit tenez, mon fils n'a que sept ans ; Il sait la fable, il sait l'histoire ; On tue, hélas ! le pauvre enfant, 10. Midway is the Safe Way. Certain poisson volant, mécontent de son sort, Je ne sais comment je dois faire De nos aigles marins je redoute la serre Et les requins me font la guerre Il faut tout doucement suivre un petit chemin, 11. The Highest are not the Tallest. Un enfant s'admirait monté sur une table. 12. Quel est l'enfant de cette fable? Unattainable Goods are worthless. Certain renard Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille Des raisins, mûrs apparemment, Et couverts d'une peau vermeille. Le galant en eût fait volontiers un repas. |