DES ACCOUCHEMENS, OU MÉMOIRES, ET OBSERVATIONS CHOISIES, SUR LES POINTS LES PLUS IMPORTANS DE L'ART; PAR M LACHAPELLE, Marie-Louise SAGE-FEMME EN CHEF DE LA MAISON D'ACCOUCHEMENT Publiés oine DE PARIS; par ANT. DUGÈS, son neveu, Docteur en Médecine, Les exemples persuadent bien mieux que les simples CHEZ J.-B. BAILLIÈRE, LIBRAIRE, RUE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, N° 14. CT ouvrage aurait dû, peut-être, paraître sous le nom seul de madame Lachapelle, puisqu'il lui appartient tout entier; mais ses occupations multipliées ne lui permettant pas de donner ses soins à sa publication, elle m'a chargé de tous ces menus détails, et m'a permis pour récompense de rapprocher mon nom du sien. Ce rapprochement ne doit donc point inquiéter le lecteur : c'est madame Lachapelle seule qu'il va entendre. Si, parfois, elle m'a adjoint à ses travaux en me confiant la rédaction de quelques observations, si elle a accueilli quelques développemens qui me semblaient utiles, n'est-ce pas également là son ouvrage ? C'est à elle, et je saisis l'occasion de m'en glorifier, c'est à elle que je dois toute mon instruction théorique et pratique. C'est dans ses leçons, et plus encore dans ses conversations, ou dans les opérations dont elle m'a rendu témoin, que j'ai puisé toutes mes connaissances dans l'art des accouchemens. Elle m'a transmis, comme un bien de famille, les excellens principes qu'elle avait reçus de sa mère (1) elle me les a transmis avec tout l'accroisse (1) Madame Dugès, mon aïeule, fut pendant vingt-cinq ans sagefemme en chefde l'Hôtel-Dieu. Madame Lachapelle lui a succédé immédiatement. Son habileté et son zèle dans l'exercice de ses fonctions ment, tout le perfectionnement que leur devaient donner sa longue expérience et ses lumières naturelles. Dans ce volume, madame Lachapelle a rassemblé la plupart des points sur lesquels ses opinions sont le plus différentes de celles qu'on a généralement aujourd'hui. Ces différences sont surtout relatives au nombre des positions du fœtus, aux indications qu'elles présentent, etc. C'est donc là-dessus qu'elle a cru devoir baser son travail. Le plan qu'elle a suivi lui a permis d'entrer dans des considérations assez étendues sur l'accouchement naturel et sur la manière d'opérer dans les divers cas qui requièrent l'emploi de la main ou des instrumens, choses de première importance. Quant aux observations particulières, chacune est suivie de réflexions théoriques et pratiques; c'est en quelque sorte une leçon clinique, et toutes ensemble composent un cours pratique d'accouchemens. Relativement à sa nomenclature des positions, une crainte est survenue à madame Lachapelle pendant l'impression des dernières feuilles : elle croit n'avoir pas as-sez fait entendre que les variétés n'en font pas partie essentielle (ce qui la rendait trop compliquée), que ces variétés ne sont, pour ainsi dire, qu'un commentaire abrégé, et qu'enfin ce commentaire serait également ont été assez reconnus pour lui avoir mérité une pension sur la cassette du Roi. Sollier de la Romillaie, autrefois médecin à l'Hôtel-Dieu, s'est plu à rendre à son dévoûment pour les malades toute la justice qui lui était due. C'est ce qu'on peut voir dans le Mémoire qu'il lut en 1782 à la Faculté de Médecine, et qui avait pour objet la maladie des femmes en couches, dite fièvre puerpérale. applicable à la nomenclature de Baudelocque, et qu'il nécessiterait même des développemens plus étendus. Elle craint aussi qu'on ne prenne le change sur quelques expressions dont elle s'est souvent servie. Ainsi, toutes les fois que la partie présentée par le fœtus est accompagnée des épithètes de transversale, antéropostérieure, horizontale, inclinée, etc., ces mots n'ont point un sens absolu, mais relatif au plan du détroit pelvien avec lequel la partie est en contact. Par conséquent la face transversale et horizontale au détroit supérieur, c'est la face dont le plan est parallèle à celui du détroit, et dont le grand diamètre est étendu d'un ilium à l'autre. Ce n'est là qu'une partie des matériaux qu'a recueillis madame Lachapelle; c'est un essai auquel elle donnera une suite assez étendue, si, comme il est probable, le public accueille favorablement cette épreuve. Les opinions d'une personne qui a vu et fait autant qu'elle obtiendront, j'en suis persuadé, la considération qu'elles méritent. A part toute considération personnelle, la source où ont été puisés ces faits et ces préceptes, suffirait seule pour les rendre recommandables. Nulle institution analogue ne peut, dans toute l'Europe, rivaliser avec la Maison d'Accouchemens de Paris. Cette maison, qui, grâces aux soins de M. Chaptal, de M. Camus; grâces à la bienveillance paternelle de M. Camet de Labonnardière, est devenue une des écoles les plus brillantes; cette maison, dis-je, reçoit tous les jours de nouveaux perfectionnemens, principalement dûs au zèle infatigable et à l'active philanthropie de M. Péligot. |