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tionné une sonde que l'on n'a pas besoin de retirer du trou, si profond qu'il soit, jusqu'à ce que le but soit atteint; toutes les matières produites par le perforateur sont extraites par un moyen prompt et simple, très-peu dispendieux, et qui n'est pas au-dessus de la force d'une femme ainsi disparaîtrait, dit-il, cette dépense de sondage tellement énorme qu'il faut presque toujours abandonner l'entreprise une certaine pro

fondeur.

Si l'auteur ne s'abust point et ne se fait pas illusion, il aura rendu un service dont il serait difficile de calculer les suites, tant pour la recherche des eaux que pour la découverte des minerais.

Dépenses approximatives.

Les dépenses d'un puits artésien sont soumises à la profondeur à laquelle on doit aller chercher l'eau et la nature des roches que l'on est obligé de traverser. Le sondage de NewBrunswick, qui n'a trouvé l'eau qu'à 399 pieds, a coûté 400 dollars, 2,100 fr.

Dans l'Artois, M. Garnier cite les exemples suivans:

La fontaine de la ville d'Ardres, qui a 145 pieds, a coûté 1,600 fr.

Si l'on était forcé de traverser 160 ou 200 pieds de sable mobile et de chasser des coffres dans toute cette épaisseur, la dépense pourrait bien s'élever à 10,000 fr.

Quand on s'enfonce de 120 à 130 pieds, et que l'on n'a besoin que d'un seul coffre de 30 pieds, l'établissement de la fontaine ne peut aller au-delà de 500 fr.

Enfin, si l'on trouve l'eau vive dans un terrain facile et à 80 pieds environ, quatre ouvriers peuvent en quatre ou six jours exécuter le travail qu'exige l'établissement d'une fontaine. Dans un pareil terrain la dépense n'irait guère qu'à 200 fr.

L'on voit combien le travail de la sonde est plus avantatageux pour la recherche des eaux que pour celle des minerais; mais si l'on parvenait à multiplier les sondeurs, à les former, comme M. Héricart de Thury en a donné l'exemple pour les environs de Paris, et si l'on réussissait à perfectionner la manœuvre, à la simplifier ou à la faire exécuter par un arbre tournant, garni de cames et mis en jeu par des chevaux, il est bien certain que ce moyen de recherche deviendrait aussi satisfaisant et beaucoup plus expéditif que tout

autre.

S'il est vrai que M. Baillet, professeur d'exploitation à l'école des mines, s'occupe d'un traité complet de l'art de sonder, nous devons espérer de voir perfectionner et l'instrument et la manière de s'en servir; car on a droit de tout attendre d'un homme d'un mérite aussi distingué, à qui l'art des mines en France est déjà si redevable, soit pour les connaissances pratiques et théoriques qu'il expose dans ses cours, soit par la justesse des vues qu'il a souvent développées dans ses savans mémoires.

Conclusion.

Je me résume, en disant que dans l'état actuel de l'art du sondeur, ce moyen de rechercher les minerais n'est applicable que dans certains cas, qu'il est imparfait dans beaucoup d'autres, qu'il n'est pas toujours plus économique que la recherche par puits et par galerie. Je pense tout différemment pour la recherche des eaux (1).

(1) M. Antiq, demeurant à Paris, rue d'Enfer no 101, a exposé au Louvre, en 1827, une sonde de mineur en fer et acier, dont toutes les pièces sont exécutées avec précision et qu'il établit à un prix fort modéré, dont voici le détail : 18 Outils, tels que tarières, trépans, tire-bourre, etc., du poids

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22 Alonges de 2 mètres, avec la tête, le tout assemblé par des boulons, du poids de 336 kilogr., pour

10 Pièces accessoires, telles que manivelles, clefs, curettes, forets, etc., pour

1 Bâtis en bois de hêtre, pour.

: TOTAL.

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fr. 1318 20

pour une sonde prête à travailler et pouvant s'enfoncer à 44 mètres. Si l'on veut pénétrer plus avant, on ajoute à la tige des alonges de 2 mètres, dont chacune coûte 24 fr. 20 c. D'après ce tarif, on peut faire son calcul pour une sonde d'une longueur donnée.

M. Billard, serrurier-mécanicien attaché à la direction des carrières sous Paris, exécute aussi des sondes avec le plus grand soin.

Explication des planches VII et VIII, qui sont consacréès à la sonde et à ses divers outils.

PLANCHE VII.

Figure 1 et 3. Assemblage de deux alonges.
Fig. 2. Tête de la sonde portant son anneau.

Fig. 4 et 6. Le T et l'étrier servant à soulever et à tourner la sonde.

Fig. 5. Le tourne-à-gauche en fer.

Fig. 1. La tarière.

PLANCHE VIII.

Fig. 2. Le double tire-bourre.

Fig. 3. La curette.

Fig. 4. Le burin bonnet de prêtre ou batte à beurre.
Fig. 5. Le burin plat.

Fig. 6. Le burin courbe.

Fig. 7. La cloche d'accrocheur.

Fig. 8. Le burin hardi.

A tous ces outils il faut souvent en ajouter d'autres que les circonstances locales exigent et qu'il faut assortir à la nature des terrains; mais ceux que nous avons figurés ici, sont les plus ordinairement employés dans la recherche de la houille, par exemple. L'exécution des puits artésiens en demande plusieurs qui sont particuliers à cette belle opération, et qui sont décrits et figurés dans l'ouvrage de M. Garnier déjà cité.

CHAPITRE II.

EXPLOITATION PROPREMENT DITE.

1er. Des outils de mineur et de l'éclairage.

2. Consistance, entaille et abattage de la roche. — Tirage à la poudre, etc.

§3. Des divers moyens de descendre dans les mines. — Beines, échelles, escaliers.

$4. Exploitation des tourbières.

§ 5. Exploitation des carrières.

§ 6. Exploitation des mines en masses- en couches et en filons puissans en couches de moyenne épaisseur

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en

couches minces. - Exploitation en gradins. Triage du minerai dans les mines.

§ 7. Exploitation des minerais par lavage.

§ 8. Exploitation du sel gemme, des terres et des eaux salées.

S 1er.

DES OUTILS DE MINEUR.

Avant de décrire tous les moyens que l'on met en œuvre pour exploiter ou pour arracher les roches et les minerais qui font l'objet de l'exploitation des mines, des minières et des carrières, il est indispensable de faire connaître la série des outils dont on fait usage pour l'entaille et l'abattage de la roche, ainsi que ceux qui servent au tirage à la poudre, à l'éclairage et à la descente des ouvriers dans les puits; car nous serons obligés d'en parler à chaque instant, en décrivant les différens travaux de mine.

Je divise les outils du mineur en trois groupes; savoir : 1er groupe. Les pics, les coins, les battrans, les palfers, les pelles et les râcles.

2e groupe. Les masses, les pointes, les pointrolles, les pistolets ou burins, les curettes, les épinglettes, les bourroirs et les dragues.

3e groupe. Les lampes, les chandeliers, les lanternes et les briquets.

Le premier groupe est consacré à l'abattage de la roche;
Le second, au tirage à la poudre,

Et le troisième, à l'éclairage.

La charge se compose de la poudre, des mêches qui doivent y porter le feu et des étuis qui servent à les enfermer.

PREMIER GROUPE.

OUTILS QUI SERVENT A L'ABATTAGE DE LA ROCHE.

:

Les Pics.

Il y a plusieurs espèces de pics, qui diffèrent de force, de longueur et de forme, suivant l'usage auquel on les destine. Les uns sont forts et courts (pl. IX, fig. 4); ce sont les pics camards leur pointe est mousse, et ils servent plus particulièrement dans les carrières que dans les mines; ils doivent avoir l'œil large et très-épais, afin qu'on puisse leur donner un manche assez fort pour faire l'office de levier, lorsqu'il s'agit de soulever ou de disjoindre de la blocaille qui est solidement enchevêtrée. Dans certains pays l'œil est armé en arrière d'un contrefort (fig. 6), qui ménage beaucoup le manche en le soutenant sur une plus grande longueur, quand on fait levier avec lui. Les pics des charbonniers de l'Aveyron ont cet appendice, et sont emmanchés très-longs ils servent à abattre la houille. On se trouve assez bien des pics dont l'œil va en s'élargissant par dehors, de manière à permettre d'introduire le manche par le petit bout. Cette méthode d'emmancher évite les coins et m'a toujours paru fort solide. C'est ainsi que les terrassiers emmanchent leurs tournées.

Les petits pics (fig. 5), dont la pointe doit être trempée dur et fort effilée, servent particulièrement à l'abattage de la houille, ou plutôt à préparer les petites entailles que l'on fait à droite et à gauche des massifs, et qui permettent de détacher

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