Images de page
PDF
ePub

fes vertus, & il l'invita d'une maniere très-preffante à venir le voir à Paris. Le Saint fe rendit JUILLET 1. aux inftances du Prince, qui le reçut, ainfi que la Reine Ultrogothe fa femme, avec de grandes marques de vénération. A fon retour, il apprit la mort funefte de Jona fon protecteur, que Conomor avoit tout à la fois dépouillé de la vie & de fa principauté. Il donna une retraite à Judual, fils du malheureux Comte, & le fit embarquer pour la Grande Bretagne, fans craindre les fuites de la colere du tyran. Judual revint enfuite, & recouvra les biens de fon pere.

Le Saint a le titre d'Evêque, quoiqu'il n'eût point de Siege. C'étoit alors une coutume établie dans l'Eglife Britannique d'honorer les principaux Abbés de la dignité épifcopale. On ignore en quelle année mourut faint Léonore. Son corps fut tranfporté dans une Eglife Paroiffiale, près de Saint-Malo, dite encore aujourd'hui de SaintLunaire. On y montre son tombeau qui eft vuide, & fes Reliques qui font renfermées dans une Châffe. On fait la fête de fa Translation le 13 d'Octobre; mais fa principale fête fe célebre le premier de Juillet, dans les différents Diocèfes de Bretagne. Ce Saint eft Patron de plufieurs Eglifes.

Voyez les leçons du Bréviaire de Léon, de celui de l'Abbaye de Saint-Meen, & de celui des autres Eglifes de Bretagne. Voyez auffi Lobineau, Vie des Saints de Bretagne, p. 91. le Martyrologe d'Ufuard, fous le 1 de Juillet, &c.

JUILLET 1.

SAINT CYBAR,
RECLUS A ANGOULÊ ME.

EPARQUE, vulgairement appellé Cybar, quitta
le monde malgré fes parents qui l'empêchoient
de fuivre fa vocation; puis s'étant retiré dans le
Monaftere de Sédaciac en Périgord, il y fervit
Dieu pendant quelque temps, fous la conduite
de l'Abbé Martin. Une rate fainteté, jointe au
don des miracles, l'eut bientôt fait connoître.
Il jugea que le moyen le plus efficace qu'il eût
de fe fouftraire au danger de la vaine gloire,
étoit de fortir de fon Monaftere pour aller vivre
dans une entiere folitude.

Étant arrivé près d'Angoulême, il s'y renferma dans une cellule, avec la permiffion de l'Evêque de Périgueux & de Martin fon Abbé. L'Evêque d'Angoulême, frappé de fes éminentes vertus, l'ordonna Prêtre.

Cybar étoit fort auftere dans fa maniere de vivre & de s'habiller. Il redoubloit encore fes austérités durant le Carême. Quoique reclus, il ne laiffa pas de recevoir des difciples; mais il vouloit qu'à fon exemple ils fuffent continuellement occupés de la priere. Il trouvoit dans les libéralités des Fideles de quoi fournir à ses befoins & à ceux de fes Religieux. Il fe vit encore en état de racheter un grand nombre de captifs. Il mourut le premier Juillet 581, après avoir paffé environ quarante ans dans fa cellule. Ses Reliques ont été gardées dans l'Eglife de l'Abbaye de fon nom, jufqu'en 1568, qu'elles furent brûlées par les Huguenots.

Voyez Mabillon, A&t. T. 1. p. 267. Bulteau,

Hift. de l'Ordre de Saint Benoit, T. 1. p. 235. — le Gallia Chrift. nova, T. 2. p. 978, 979. &c. JUILLET 1.

SAINT SIMEON, SURNOMMÉ SALUS (a).

CE

E Saint voulant s'établir folidement dans la pratique de l'humilité & du mépris de foi-même, fe réjouit de paffer pour infenfé aux yeux des hommes, & d'être réputé tel par un furnom flétriffant aux yeux du monde. Il étoit Egyptien de naissance, & naquit vers l'an 522. De Jérufalem, où il fit un pélerinage en 552, il fe retira dans un désert voifin de la mer Rouge, & y paffa vingt-neuf ans dans la plus auftere pénitence. Toujours il fe rappelloit qu'on ne peut être véritablement humble, fans aimer les humiliations; que nous devons recevoir au moins avec réfignation celles que Dieu nous envoie, & les regarder comme bien inférieures au traitement que nous méritons de la part des créatures; qu'il est même quelquefois avantageux de les rechercher ; qu'il ne faut pas toujours s'en rapporter fur cet article à la prudence humaine; qu'il est des circonftances où il faut fuivre les mouvements du Saint-Efprit, pourvu cependant qu'on foit affuré qu'on agit par fon impreffion. Quoique nous ne foyons pas obligés d'imiter en tout faint Siméon, & qu'il y eût même de la témérité à l'entreprendre fans une vocation particuliere, il n'en est pas moins certain que fon exemple confond notre répugnance à fouffrir tout ce qui révolte notre orgueil.

Le ferviteur de Dieu, animé d'un défir ardent

(a) Salus eft un mot Syriaque, qui fignifie infenfè.

d'être méprifé par les hommes, fe retira à Emefe, JUILLET 1. où il vint à bout de fe faire paffer pour infenfé, en affectant de fe comporter à l'extérieur à la maniere de ceux qui ont perdu l'ufage de la raison. Il avoit alors foixante ans, & il en paffa fix ou fept à Emefe. Il y étoit lorfque cette ville fut bouleversée en 588 par un tremblement de terre. Son amour pour l'humilité ne fut point fans récompenfe; Dieu lui accorda des graces extraordinaires, & le favorisa même du don des miracles. On ignore l'année de fa mort.

Voyez Evagre, Auteur contemporain, l. 4. c.5. la Vie du Saint par Léonce, Evêque de Napoli en Cypre; celle de faint Jean l'Aumônier; & les Bollandiftes, T. 1. Julii, p. 129.

SAINT RUMWOLD ou RUMOLD,
ÉVÊQUE, MARTYR,
& Patron de Malines.

SAINT Rumold, Anglo-Saxon de naiffance (a),
quitta le monde dès fa jeuneffe, pour embraffer
la pauvreté volontaire. Convaincu que tout ce
qui excede les befoins de la nature, eft un far-
deau pefant & dangereux, il s'interdit l'usage de
tous les plaifirs. Par un détachement univerfel des
vanités mondaines, il fe procura ce plaifir folide

(a) Ceci a été démontré | blin. Ceux qui ont foutenu ce par Sollier, d'après les monu- fentiment n'en ont produit auments les plus authentiques.cunes preuves. Il peut arriver Le Saint n'étoit donc point du que faint Rumold ait été élevé Sang Royal d'Ecoffe comme dans quelque Monaftere parmi l'ont avancé quelques Martyro- les Scots d'Irlande, & qu'en logistes de Flandre. Il n'a point conféquence on ait imaginé de été non plus Evêque de Du-le faire Evêque de Dublin.

[ocr errors]

réfervé à ceux qui font affranchis de l'esclavage des paffions. Après avoir remporté fur lui-même JUILLET 1. une victoire complette, il recueillit les fruits précieux que produit l'exercice continuel de la priere & de la méditation; & en même temps qu'il fanctifioit fes études, il faifoit auffi chaque jour de nouveaux progrès dans les voies de la perfection.

Il fervit Dieu de la forte dans fa patrie pendant plufieurs années. Mais le zele dont il brûloit pour le falut des ames, le détermina à paffer dans la Baffe-Allemagne, pour prêcher la Foi aux Idolâtres. Il fit d'abord un voyage à Rome, afin de recevoir fa miffion du premier des Pafteurs. Lorsqu'il eut reçu la bénédiction du Souverain Pontife, il alla dans le Brabant, & il & il y convertit un grand nombre d'Infideles aux environs de Malines, de Lire & d'Anvers. Il s'affocia aux travaux apoftoliques de faint Willibrord, & fut facré Evêque Régionnaire, fans avoir de Siege fixe. Souvent il interrompoit les fonctions extérieures du miniftere, pour aller fe recueilir dans la folitude. Il y fut affaffiné le 24 Juin 775, par deux fcélérats, dont l'un, coupable d'adultere, avoit éprouvé les effets de fon zele. On jetta fon corps dans une riviere; mais il fut découvert miraculeusement & enterré par les foins du Comte Adon. On dépofa depuis les Reliques du Saint dans une Eglife de fon nom, qui eft à Malines, & que le Pape Paul IV éleva à la dignité de Métropole. La même ville honore S. Rumold comme fon Patron & fon Apôtre (b).

La plus ancienne Vie que nous ayons de ce

(b) On trouve dans les Bol- Voyez Joan. Solleri, Acta S. Rulandistes une longue Hiftoire moldi, Antuerpiæ, 1718, in-fol. des miracles de faint Rumold.

« PrécédentContinuer »