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» le fecret de nos cœurs. En effet, quand toutes. JUILLET 1.» les portes de nos fens font fermées aux créa»tures, & Dieu demeure avec nous, que » nous avec lui; quand affranchis du tumulte & » des distractions du monde, nous donnons toute »notre attention à notre intérieur, & que nous » nous connoiffons tels que nous fommes; nous » devenons alors capables de voir clairement le » royaume de Dieu établi en nous, par la cha»rité & par les défirs brûlants qui confument

toute la rouille des affections terreftres. Car le » royaume du ciel, ou plutôt le maître des cieux, » eft au-dedans de nous, ainfi que Jefus-Chrift » nous l'affure ».

LE MÊME JOU R. SAINT JULES ET SAINT AARON, MARTYRS EN ANGLETERRE.

CES

ES deux Saints qui paroiffent avoir reçu au Baptême, le premier un nom Romain, & le fecond un nom Hébreu, étoient Bretons d'origine. Ils glorifierent Dieu par le martyre à Caërléon fur l'Usk, dans le Comté de Monmouth, fous le regne de Dioclétien (a). Quelques Ecrivains repréfentent leur triomphe comme un des plus illuftres qui aient paru dans l'Eglife (1). D'au tres (2) difent qu'ils étoient d'abord venus à

(a) Ce fut vers l'an 287 felon Alford, qui confirme fon fentiment par l'ancienne tradition des Ecrivains d'Angleterre. Bollandus, ad 11 Januarii, & Sollier, ad Jul, mettent le

martyre des deux Saints en 303 ou 304.

(1) S. Gildas, l. 8. S. Bede, Hift. l. 1. c. 7. &c. (2) Léland & Bale.

par

Rome, & qu'ils s'y appliquerent à l'étude de l'Ecriture Sainte. Bede ajoute qu'ils ne furent pas les feuls qui fcellerent alors leur foi l'effufion de leur fang, & que beaucoup d'autres Chrétiens de l'un & de l'autre fexe parvinrent auffi avec eux à la béatitude célefte, par des tourments inouis,

Nous apprenons de Giraldus Cambrenfis, qu'on vénéroit autrefois à Caërléon les corps des deux Martyrs (b), & qu'il y avoit deux Eglifes dédiées, l'une fous l'invocation de faint Jules, & l'autre fous celle de faint Aaron. La premiere étoit deffervie par des Religieufes, & la feconde par des Chanoines-Réguliers.

Voyez Alford, ad an. 287. Godwin, de Epifcop.
Landay. Geoffroy de Monmouth, Giraldus Cam-
brenfis, Léland, Tanner, Bibl. Britan. p. 1.
Sollier, Jul. T. 1. p. 17.

SAINT THIERRI,
ABBÉ DU MONT-D'HOR,
près de Reims.

SAINT Thierri, né dans le territoire de Reims,
étoit fils de Marquard, homme livré à toutes
fortes d'excès. Son éducation ne pouvoit être
chrétienne, s'il fût demeuré dans la maifon
pa-
ternelle; en fuppofant même qu'on lui eût donné
de bons principes, les mauvais exemples de celui
dont il avoit reçu le jour, les auroient empêchés
de fructifier. Heureufement pour lui, faint Remi
fe chargea du foin de l'inftruire & de le former
à la piété.

(b) Giraldus Cambrenfis écrivoit en 1200.

JUILLET 1.

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Ses parents l'ayant engagé dans le mariage, il JUILLET 1. propofa à sa femme de vivre dans la virginité; ce qu'il obtint aifément. Il embraffa l'état monaftique, & fut fait Supérieur de l'Abbaye que faint Remi avoit fondée fur le Mont-d'Hor près de Reims. Le faint Evêque l'éleva depuis au Sacerdoce, & l'employa même avec fuccès au miniftere de la prédication. Thierri convertit un grand nombre de pécheurs, entr'autres fon pere, qui paffa le refte de fes jours dans la pénitence, fous la conduite de fon fils. Il travailla auffi conjointement avec faint Remi, à faire changer un lieu de débauche en un Monaftere de Vierges chrétiennes. La plus commune opinion eft qu'il mourut le premier Juillet 533. On affure que le Roi Thierri, fils de Clovis I, affista à fes funérailles, & qu'il fe tint honoré de porter lui-même fon corps en terre. Ses Reliques, que la crainte des Normands avoit fait enterrer, furent découvertes en 976, & fe gardent encore aujourd'hui dans une Châffe d'argent. Saint Thierri eft nommé en ce jour dans le Martyrologe Romain, dans le Bréviaire de Soiffons, imprimé en 1742, & dans celui de Reims de 1759.

Voyez Mabillon, Act. T. 1. p. 614. Bulteau, Hift. de l'Ordre de faint Benoit, T. 1. p. 287. Baillet, fous le premier de Juillet; & le Gallia Chrift. Nova, T. 9. p. 180.

JUILLET 1.

SAINT CALAIS,
PREMIER ABBÉ D'ANILLE,

dans le Maine.

SAINT
AINT Calais (a), né en Auvergne, étoit issu
d'une famille où la vertu fe trouvoit jointe à la
nobleffe. Ses parents le mirent dès fon enfance
dans le Monaftere de Menat (b), pour qu'il y
fût élevé dans les fciences & dans les principes de la
piété. Il s'y fit depuis Religieux, & y pratiqua
tout ce que prefcrivoit la Regle avec une grande
ferveur.

Quelque temps après, il quitta lé Monaftere avec faint Avi; & ils fe retirerent l'un & l'autre dans l'Abbaye de Micy, près d'Orléans. L'Evêque de cette ville les éleva tous deux au Sacerdoce. Les deux fervents Religieux qui vouloient mener la vie érémitique, fortirent encore du Monastere de Micy. Arrivés dans le Perche, ils fe féparerent l'un de l'autre.

Saint Calais, fuivi de deux perfonnes déterminées à ne le point abandonner, s'en alla dans le Maine, où il retraça la vie des anciens, Anachoretes de l'Orient. Mais comme il lui venoit tous les jours un grand nombre de difciples, il fut à la fin obligé de les recevoir. Le Roi Childebert lui ayant donné un emplacement, il fit bâtir un Monaftere qui s'appella Anifole ou Anille, de la riviere fur laquelle il étoit fitué, & qui depuis long-temps porte le nom de Saint-Calais, ainfi que la petite ville qui s'eft formée autour (c).

(a) En latin Carilephus.
(b) Au Diocèfe de Cler

mont.

(c) A 9 lieues du Mans. Childebert dans fa Charte dit que Templacement avoit déja

La vie du faint Fondateur fut un parfait modele JUILLET 1.de pénitence & de priere. Il montroit une grande exactitude à obferver les pratiques qu'il prefcrivoit aux autres. Il refufa de voir Ultrogothe femme de Childebert, parce qu'un des Statuts de la Regle interdifoit aux femmes l'entrée du Monaftere. Il mourut en 542. Son nom eft marqué au premier de Juillet dans le Martyrologe Romain. On garde une portion de fes Reliques dans l'Abbaye de Saint-Calais; mais la plus grande partie eft dans la Chapelle du Château de Blois, qui porte auffi le nom du même Saint.

Voyez la Vie de faint Calais, composée par Siviard, cinquieme Abbé d'Anille, avec les notes de Mabillon, & des Bollandiftes, T. 1. Julii p. 85. & Martene, ampliff. Collectio, T. 1. Præf. P. 4, &c.

4411

SAINT LÉONORE, ¡VULGAIREMENT SAINT LUNAIRE, ÉVÊQUE EN BRETAGNE.

SAINT Léonore, d'une famille illustre, embraffa l'état monaftique dans le pays de Galles, après avoir été élevé fous la conduite de faint Iltut. Etant paffé en France, dont la province de Domnonée faifoit partie, il fonda un Monaftere entre les rivieres de Rance & d'Arguenon. L'emplacement lui fut donné par Jona, Comte du pays.

Le Roi Childebert l'eftimoit finguliérement pour

été donné au Saint par Clovis | Ep. ad Epifc. Gallia; elle eft
fon pere (Martene ampliff. auffi infinuée par Siviard, dans
Collect, T. 1. p. 1.). La même fa Vie de faint Calais.
chofe eft atteftée par Nicolas,

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