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SAINT OU DO CÉE, TROISIEME EVÊQUE DE LAN DAFF, en Angleterre.

CE

E Saint fut confacré à Dieu dès fon enfance par fes parents, & élevé dans les principes du Chriftianifme, fous les yeux de faint Théliau, fon oncle, Evêque de Landaff. Il lui fuccéda fur le Siege de cette ville vers l'an 580 (a). Mauric, Roi de Glamorgan, avoit pour lui beaucoup de vénération, & le protégeoit dans toutes les circonftances où la gloire de Dieu étoit intéreffée. Ayant été excommunié par le Saint, pour avoir affaffiné un Prince nommé Cynedu, il fe foumit humblement, fit de dignes fruits de pénitence & fut enfin rétabli dans la Communion de l'Eglife. Saint Oudocée, mort vers la fin du fixieme fiecle, eft nommé dans les Calendriers d'Angleterre, fous le 2 de Juillet.

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Voyez Ufférius, Antiquit. Britan. p. 291 Wharton, Anglia Sacra, T. 2. p. 669. Alford, in Annal. & Lobineau, Vies des SS. de Bretagne, p. 89.

(a) Selon les Regiftres de Landaff, cités par Ufférius faint Oudocée étoit fils de Budic II, Prince de Cornouaille dans l'Armorique ; & il fut mis par fon pere entre les mains de faint Théliau, lorfque ce faint Evêque fit un voyage dans

l'Armorique. Mais Ufférius fe
trompe, lorsqu'il met ce voyagé
en 596. Nous apprenons de
faint Grégoire de Tours, que
Thierri, fils de Budic, fut fait
Prince de Cornouaille en 577,
& que fon pere étoit mort long-
temps auparavant.

JUILLET 2

JUILLET 2.

SAINTE MONÉGONDE,

RECLUSE A TOURS.

SAINTE

AINTE Monégonde, née à Chartres, fut honorablement mariée par fes parents. Elle eut deux filles qui firent fon bonheur dans le monde tant qu'elles vécurent. La mort les lui ayant enlevées, la douleur qu'elle reffentit fut d'abord exceffive. Son extrême fenfibilité lui fit comprendre que fon attachement n'avoit point été renfermé dans de juftes bornes, qu'il avoit affoibli dans fon cœur l'amour de Dieu, & cette difpofition où l'on doit être continuellement de fe foumettre en tout & par-tout à la volonté du Ciel. La crainte d'offenfer le Seigneur arrêta donc le cours de fes larmes ; & elle regarda le coup qu'elle avoit reçu comme un trait de la miféricorde de Dieu, qui avoit été obligé d'employer un remede violent pour guérir la plaie de fon ame.

Fortement réfolue d'abandonner un monde per fide, elle fe bâtit à Chartres, du confentement de fon mari, une cellule où elle fe renferma pour y fervir Dieu dans l'exercice continuel de la priere, & dans la pratique de toutes les austérités de la pénitence. Elle n'avoit d'autres meubles qu'une natte fur laquelle elle prenoit la nuit quelques heures de repos, & d'autre nourriture que du pain bis & de l'eau.

Elle fe retira depuis à Tours, & y continua le même genre de vie dans une cellule qu'elle fit bâtir auprès de l'Eglife de Saint-Martin. Plufieurs femmes s'étant jointes à elle, il se forma à l'endroit où étoit fa cellule, un Monaftere de Religieufes, dont on a fait depuis un Chapitre de Chanoines féculiers.

Sainte Monégonde mourut en 570, après avoir été long-temps un modele accompli de vertu & JUILLET 20 de fainteté. Elle eft nommée en ce jour dans le Martyrologe Romain. Elle eft Patrone de la célebre Collégiale de Chimay en Hainaut.

Voyez Saint Grégoire de Tours, Vit. Patr. c. 19. & de Glor. Confeff. c. 24. & les Bollandiftes, T. 1. Julii, p. 3o9.

SAINT OTHON,

EVÊQUE DE BAMBERG EN FRANCONIE,
APÔTRE DE POMERANIE.

SAINT

AINT Othon étoit de Souabe en Allemagne ; il prit l'état eccléfiaftique, dans l'intention d'y trouver plus de facilité pour l'exécution du projet qu'il avoit de fe confacrer entiérement au fervice de Dieu. L'Empereur Henri IV, inftruit de fa fcience & de fa piété, le donna pour Chapelain à la Princeffe Judith fa fœur, lorsqu'il la maria à Boleflas III, Duc de Pologne (a). Après la mort de Judith, il revint en Allemagne, & fut fait Chancelier de l'Empereur.

On apportoit alors à l'Empereur les anneaux & les croix des Evêques & des principaux Abbés, quand ils étoient morts. Le Prince s'en emparoit & les vendoit à ceux qu'il avoit lui-même choifis pour gouverner les Eglifes ou les Abbayes vacantes. Les Souverains Pontifes condamnoient une telle conduite comme fimoniaque & préjudiciable aux droits de l'Eglife. Henri ne fe foumit

(a) La mort de S. Staniflas, | Roi en Pologne depuis l'an affaffiné par Boleflas 11, fut 1979, jusqu'à l'an 1295. caufe qu'il n'y eut point de

JUILLET 2. point à cette condamnation; il la méprifa même & procura l'élection de l'antipape Guibert. Othon fit tous fes efforts pour lui infpirer des fentiments de repentir, & ne balança point à fe déclarer hautement contre le fchifme.

Malgré cette généreufe liberté, l'Empereur l'eftima toujours finguliérement, & il lui en donna des preuves en le plaçant fur le Siege Epifcopal de Bamberg en 1103. Le Saint s'adreffa à Rome pour être confirmé dans fon élection, & reçut le Pallium du Pape Pafchal II. Il s'employa de toutes les forces à éteindre le fchifme & à prévenir les maux qui en font les fuites ordinaires. Ce fut fur-tout à la Diete qui se tint à Ratisbonne en 1104, qu'il montra fa capacité, fon éloquence & fon zele pour le rétablissement de la paix dans l'Eglife.

Deux ans après, Henri V fuccéda à fon pere; & perfifta dans le fchifme. Il eftima le Saint autant que l'avoit fait fon prédéceffeur, quoiqu'il fût attaché au Pape légitime, & qu'il reçût les plus grandes marques de confidération de la part de tous ceux qui occuperent de fon temps la Chaire de S. Pierre. Tant il eft vrai que la vertu fe fait eftimer de ceux-mêmes qui ne la pratiquent pas, & que la douceur fait défarmer les caracteres les plus intraitables.

Saint Othon ne féparoit point les exercices de la vie intérieure, des fonctions du miniftere. Il fit de pieufes fondations, difant que c'étoit autant d'hôtelleries qu'il bâtiffoit fur la route qui conduit à l'éternité.

Boleflas IV, Duc de Pologne, fils de cé Boleflas qui avoit époufé la foeur de l'Empereur Henri IV, avoit fuccédé à Ladiflas II, fon frere aîné. Ayant fait la conquête d'une partie de la

Pomeranie,

Pomeranie, il pria le Saint de venir inftruire des vérités du Chriftianisme les Idolâtres de ce pays. JUILLET 2. Othon faifit cette occafion d'accroître le royaume de Jesus-Chrift. Il régla les affaires de fon Diocèfe, puis il fe mit en route avec un nombre confidérable d'Ouvriers évangéliques. Ayant traverfé la Pologne & la Pruffe, il arriva enfin dans la Poméranie orientale. Uratiflas II, Duc de la Haute Pomeranie, reçut le Baptême len 1124, avec la plus grande partie de fes fujets. Le faint Miffionnaire n'eut pas lieu de fe plaindre de l'inutilité de fes foins; fon zele produifit des converfions innombrables. Il établit des Prêtres partout où ces établiffements étoient néceffaires & pourvut avec fageffe aux différents befoins des nouveaux convertis. Il retourna l'année fuivante à Bamberg, afin d'y célébrer la fête de Pâques.

Les villes de Stétin & de Juliers étant retombées dans l'Idolâtrie, il fit un fecond voyage dans la Poméranie en 1128. Non-feulement il rétablit la profeffion du Chriftianisme dans ces deux villes, mais il porta encore la lumiere de l'Evangile chez plufieurs autres peuples barbares. De retour dans fon Diocèfe, il y mourut le 30 Juin 1139. On l'enterra le 2 de Juillet, jour auquel il eft nommé dans le Martyrologe Romain. Il fut canonifé par Clément III en 1189. La Châffe qui renferme fes Reliques fe garde à Hannover dans le tréfor de P'Electeur (b).

Voyez la Vie du Saint dans les dernieres édi tions de Surius, & dans le Recueil des Bollan

(b) Voyez le Thefaurus Re- | Luneburgenfis, imprimé à Han◄ liquiarum Electoris Brunfwico-nover en 1713, in-fol. Tome VI.

C

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