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diftes, T. 1. Julii, p. 349 (c). Voyez encore une JUILLET 2. autre Vie du même Saint, compofée par D. Anfelme Meiller, Abbé d'Enfdorf dans le Haut-Palatinat, fous ce titre : Mundi Miraculum, S. Otho, Epifcopus Bambergenfis, Pomerania Apoftolus, exempti Monafterii Enfdorffenfis præcipuus dota&c. Amberga, 1739• 4o:

tor

(c) D. Friépeis, Sous-Prieur | dechs, contre le P. Sollier, un d'Andechs, autrement appellé des Continuateurs de Bollandus, Heiligen Berg, ou la fainte que faint Othon étoit de la famontagne, prouve dans fon Hif-mille des Andechs. toire des anciens Comtes d'An- |

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111. JOUR DE JUILLET.

SAINT PHOCAS,
JARDINIER, MARTYR.

Tiré de fes deux Panegyriques, écrits l'un par faint
Aftere, & l'autre par faint Chryfoftome, T. 2.
p. 704, édit. Ben. Voyez Ruinart, p. 627.
L'AN 303.

SAINT Phocas demeuroit près de la porte de
Sinope, ville du Pont, & s'occupoit à cultiver JUILLET 3.
un jardin qui lui fourniffoit de quoi vivre & de
quoi faire aux pauvres des aumônes abondantes.
Dans cette profeffion, vile aux yeux du monde,
il imitoit la vertu des anciens Patriarches &
retraçoit en quelque forte l'état heureux où fe
trouverent Adam & Eve tandis qu'ils furent inno-

cents.

Le Saint joignoit la priere au travail des mains. Sa maison étoit ouverte aux étrangers & aux voyageurs qui ne favoient où loger. Après avoir affifté libéralement les pauvres durant plufieurs années, il fut trouvé digne de donner fa vie pour JefusChrift. Malgré l'obfcurité de fa profeffion, on le connoiffoit dans tout le pays à caufe de fa vertu & de fa charité.

On l'accufa d'être Chrétien durant une cruelle perfécution, qu'on croit être celle qu'alluma Dioclétien en 303. Son prétendu crime étoit fi notoire, qu'on n'observa point à fon égard les formalités ordinaires. Les bourreaux eurent ordre de l'exécuter en quelque endroit qu'ils le rencon

traffent. Arrivés à Sinope, ils s'arrêterent à la JUILLET 3. maifon de Phocas, qu'ils ne connoiffoient point, & fe rendirent à l'invitation que le Saint leur faifoit de loger chez lui. Ils furent fi charmés de fon honnêteté & de fes attentions, qu'ils lui découvrirent en foupant le fujet de leur voyage, & le prierent de leur dire où ils pourroient plus aifément rencontrer ce Phocas qu'on leur avoit ordonné de mettre à mort. Le ferviteur de Dieu, fans témoigner la moindre surprise, leur répondit qu'il le connoiffoit bien, & que le lendemain matin il leur donneroit toutes les inftructions dont ils avoient befoin.

S'étant retirés pour aller fe coucher, le Saint creufa un tombeau, prépara tout ce qui étoit néceffaire pour enterrer fon corps, & employa le refte de la nuit à fe difpofer à sa derniere heure. Quand le jour fut venu, il alla trouver fes hôtes, & leur dit que Phocas étoit en leur puiffance, & qu'il ne tenoit plus qu'à eux d'exécuter la commiffion dont ils étoient chargés. Comme ils lui demandoient où il étoit, il répondit avec tranquillité : « Le voici devant vous;

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c'est moi-même ». Frappés d'une pareille réponse, ils refterent quelque temps immobiles ne pouvant fe réfoudre à tremper leurs mains dans le fang d'un homme qui montroit tant de vertu, & qui les avoit reçus dans fa maison avec une fi grande cordialité. Phocas les encourageoit indirectement, en leur répétant qu'il ne craignoit point la mort, puifqu'elle devoit lui procurer les plus précieux avantages. Revenant à la fin de leur furprise, ils lui couperent la tête. On bâtit depuis une Eglife de fon nom, qui devint célebre dans tout l'Orient, & on y dépofa la plus grande partie de fes Reliques.

Saint Aftere, qui étoit Evêque d'Amafée, vers l'an 400, prononça le Panégyrique du faint Mar- JUILLET 3. tyr dans une Eglife qui poffédoit une petite portion de fa dépouille mortelle. Il y dit (1) que << Phocas depuis fa mort eft devenu l'appui & la » colonne des Eglifes; qu'on vient de tous côtés » au lieu de priere dans lequel il a le bonheur » de parler; que le magnifique temple (de Sinope) >> qui poffede fon corps, procure de la confolation » aux affligés & la fanté aux malades; qu'il eft » comme un magasin public toujours ouvert aux » indigents; que tous les lieux où il y a une » portion de fes Reliques font célebres par des » miracles, & l'objet de la vénération des Chré» tiens; que les Romains, dont la capitale pof» fede le Chef du Saint, l'honorent de la même » maniere que faint Pierre & faint Paul ». Il ajoute que les mariniers de la plupart des mers chantent des hymnes à fa gloire; que fouvent il les a délivrés du danger; qu'ils réfervent pour les pauvres une partie du gain qu'ils font, & qu'ils l'appellent la part de Phocas. Il dit encore qu'un roi barbare lui avoit envoyé fon diadême tout garni de diamants, avec un beau cafque, afin qu'il les mît dans l'Eglife de faint Phocas, pour que le Martyr les offrît à Dieu, en reconnoiffance de ce qu'il l'avoit fait Roi.

Saint Chryfoftome reçut à Conftantinople (a) une portion des Reliques de faint Phocas. La ville, en cette occafion, fêta deux jours de fuite; & faint Chryfoftome prononça deux Sermons dont l'un fe trouve encore parmi fes Ouvrages (2).

(1) P. 178. edit. Combefis. (a) Et non à Antioche, comme Baronius l'a penfé, & comme Fronton-le-Duc & Bail

let le foupçonnent. Voyez le
P. Montfaucon, not. ibid. T. 2.
Op. S. Chryf. p. 704.

(2) T. 2. p. 704. edit. Ben.

Il y eft dit que les Empereurs quittoient leurs JUILLET 3. Palais pour venir honorer les Reliques du faint Martyr, & qu'ils tâchoient de participer aux graces que ce culte procuroit aux hommes.

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L'Empereur Phocas bâtit depuis à Conftantinople une belle Eglife fous l'invocation du Saint, & y fit transférer une partie confidérable de fes Reliques. Les Grecs appellent fouvent faint Phocas Hiéro-Martyr ou Martyr facré, épithete qu'ils donnent quelquefois aux illuftres Martyrs qui n'étoient point Evêques (b). Ce Saint eft honoré par les Grecs le 21 de Décembre, & par les Latins le 14 de Juillet; mais quelques Agiographes parlent de lui, fous le 3 de ce der

nier mois.

De tous les travaux, le plus utile, le plus naturel, le plus propre à maintenir dans l'homme la vigueur de l'ame & la fanté du corps, eft la culture de la terre en général; mais celle d'un jardin procure des charmes particuliers par le fpectacle qu'elle offre à tous les fens. Combien n'eft-il pas agréable de fe trouver fouvent dans un lieu qu'embelliffent des fleurs odoriférantes, des fruits auffi variés pour leur efpece, que pour leur goût & leur beauté, mille fortes de richeffes qui font admirer la fécondité de la nature. Quelle fatisfaction pour un Philofophe chrétien de se trouver au milieu d'une multitude d'objets qui par la vivacité de leurs couleurs, femblent le difputer en éclat à la voûte des cieux! de fe rappeller qu'un fimple lis éclipfe tout le luftre dont Salomon étoit environné dans le fein de fa gloire! Que de motifs d'amour & de reconnoiffance envers

(b) C'est ce que Ruinart a démontré contre Baronius.

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