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Dieu, lorsqu'il confidere la fertilité de la terre, qui le dédommage de fes peines avec tant d'ufure, JUILLET 3. & qui lui rend au centuple les femences qu'il lui a confiées! Que de raifons de gémir fur fon infenfibilité pour le Seigneur, à la vue de cette même terre qui refteroit ftérile, s'il n'employoit pour la fertilifer une culture continuelle !

LE MÊME JOU R.
SAINT GUNTHIERN,
ABBÉ EN BRETAGNE.

CE

E Saint, qui floriffoit dans le fixieme fiecle, étoit un Prince du pays de Galles, qui ayant quitté dès fa jeuneffe le lieu de fa naiffance, fe retira dans l'Armorique pour y mener la vie d'un Anachorete. Il s'arrêta dans l'ifle de Groie, qui eft environ à une lieue de l'embouchure de la Blavet. Grallon, Comte du territoire où l'ifle étoit fituée, fut fi édifié d'une converfation qu'il eut avec lui, qu'il lui donna pour fonder un Monaftere la Terre qui eft auprès du confluent des rivieres d'Ifol & d'Ellé. C'eft pour cela que l'Abbaye eft encore appellée aujourd'hui Kemperlé (a).

Une année qu'une prodigieufe quantité d'in-, fectes mangeoit le bled & faifoit craindre la famine, Guérech I, Comte de Vannes, députa trois perfonnes de confidération vers le Saint afin de l'engager à prier Dieu pour obtenir la délivrance du fléau dont on étoit menacé. Gunthiern envoya de l'eau qu'il avoit bénite; on la répan dit dans les champs, & les infectes périrent.

(a) Mot Breton qui fignifie Confluent d'Ellé.

Le Comte, en reconnoiffance de ce bienfait, lui JUILLET 3. donna une Terre fituée auprès de la riviere de Blavet, qui fe nommoit Vernac (b). Il paroît que le faint Abbé mourut à Kemperlé. Durant les incurfions des Normands, on cacha fon corps dans l'ifle de Groie. On le découvrit dans le onzieme fiecle, & on le mit dans le Monaftere de Kemperlé, qui appartient aujourd'hui à l'Ordre de faint Benoît (c).

Saint Gunthiern eft Patron de l'Abbaye de Kemperlé, ainfi que de plufieurs Eglifes & Chapelles de Bretagne. Les anciens Calendriers le nomment fous le 29 de Juin. Mais les Modernes remettent sa fête au 3 de Juillet.

Voyez Lobineau, Vies des SS. de Bretagne P. 49.

SAINT BERTRAN,
EVÊQUE DU MANS.

SAINT Bertran (a) qui semble être né dans

le Poitou, fe confacra au fervice de Dieu dans la ville de Tours, & y reçut la Tonfure cléricale. Saint Germain, Evêque de Paris, le fit venir dans fon Diocèfe, le forma lui-même à la vertu, & lui conféra la dignité d'Archidiacre.

Après la mort de Baldégifile, qui avoit gouverné en Pasteur mercénaire l'Eglife du Mans, faint Bertran fut élu pour lui fuccéder en 586. Il éprouva d'abord quelques contradictions; mais il fut en triompher, & il ne penfa plus qu'à con

(Aujourd'hui Hervegnac, & à huit de Quimper.

Du Chervegnac.

(c) L'Abbaye de Kemperlé eft à trois lieues de Port-Louis,

(a) En latin Berti-Chramnus Bertrannus, & non Bertrandus.

duire fon troupeau dans les voies de la fainteté.————————— Sa prudence délivra l'Etat d'une guerre dont le JUILLET 3. menaçoient Waroc & Windimacle, Princes Bretons. Il fut appellé à la Cour de Gontran, Roi d'Orléans & de Bourgogne, pour terminer quel ques affaires qui regardoient le bien de l'Eglife. I bâtit & dota un grand nombre d'Hôpitaux, conftruifit & répara beaucoup d'Eglifes. Il fit en 615, un Teftament que nous avons encore, & qui eft devenu célebre dans l'antiquité eccléfiaftique. On y trouve plufieurs legs confidérables aux Eglifes & aux Monafteres. Ce qu'il y a de fingulièrement remarquable, c'eft qu'on y voit que Frédégonde favorifa & protégea le faint Evêque en toute occafion.

Bertran fut chaffé trois fois de fon Siege durant les troubles occafionnés par les guerres inteftines de la France. Aidé de la protection de Clotaire, qui réunit enfin à fon Royaume ceux de Bourgogne & d'Auftrafie, il répara les déferdres qui s'étoient introduits dans fon troupeau. On croit qu'il mourut le 30 Juin 623. On l'honore le 3 de Juillet, qui fut le jour de la translation de fes Reliques.

Voyez Saint Grégoire de Tours, Hift. 1. 8. C. 39. & l. 9. c. 18. le Teftament du Saint, publié avec d'excellentes notes, par Papebroch, ad 6 Jun. & Baillet, fous le 3 de Juillet.

JUILLET 3.

SAINT GUTHAGON,

CE

RECLUS.

E Saint, Ecoffois ou plutôt Irlandois de naiffance, étoit du fang royal. Il renonça au monde & mena une vie auftere, uniquement occupé des exercices de la pénitence & de la priere. Etant paffé depuis en Flandre, il y vécut en Reclus avec le B. Gillon qui s'étoit attaché à lui. Ils fixerent l'un & l'autre leur demeure au village d'Ooftkerk, fitué fur le canal de Bruges à l'Eclufe. Saint Guthagon mourut dans fa cellule, près de Knocken, du côté de la mer. On l'enterra dans le cimetiere d'Ooftkerk. Il s'eft opéré plufieurs miracles par fon interceffion. Le 3 Juillet 1059, Gérard, Evêque de Tournai, fit la tranflation des Reliques du Saint, en présence des Abbés de Dun, d'Oudenbourg & d'Ececkout. Elles furent encore vifitées le premier Octobre 1444, par Nicolas, Evêque fuffragant de Tournai.

Voyez la Vie du Saint, dans Colgan, M. Sanctor. Hibern. & Molanus, Nat. Sanct. Belgii ad 3 Julii.

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IV. JOUR DE JUILLET.

SAINT ULRIC,
ÉVÊQUE D'AUSBOURG.

Tiré de trois différentes Vies du Saint; la premiere,
écrite avec fidélité par Gérard d'Ausbourg, que
faint Ulric ordonna Prêtre; la feconde, par Gé-
béhard, Evêque d'Ausbourg, mais que l'Auteur
n'eut pas le temps d'achever. Mabillon les a don-
nées, Sec. 2. Ben. La troifieme Vie eft de Ber-
non, Abbé de Richenow, qui floriffoit en 1040,
& elle a été publiée par Surius. Velfer l'a donnée
auffi, avec un Catalogue des Evêques d'Ausbourg.
oyez Pinius, un des Continuateurs de Bollan-
dus, T. 2. Julii, p. 73.

V

SAINT

L'AN 973.

AINT Ulric ou Uldaric étoit fils du Comte JUILLET 4. Hubald & frere de Luitgarde, femme de Burchard II, Duc de Suabe & d'Alface. Il naquit en 893, & fut élevé dans l'Abbaye de faint Gal. Une pieuse Vierge, nommée Guiborat ou Wiborade, qui menoit la vie d'une Reclufe, près de l'Abbaye, lui prédit qu'il feroit un jour Evêque, & qu'il pafferoit par de rudes épreuves; elle l'exhorta en même temps à fouffrir les contradictions avec courage.

Le Saint étoit dans fon enfance d'une com< plexion fi délicate, que tous ceux qui le connoiffoient, étoient perfuadés qu'il ne pouvoit vivre. Mais un régime fage & foutenu fortifia fon tem

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