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de nous semblent appartenir aux tems que je décris.

L'indifférence à l'esprit public risquera toujours, de compromettre les corps politiques en possession de faveurs particulières. On le dédaigne cet esprit, on le prend pour un accident, et il est le résultat d'une longue suite d'impressions: on peut le combattre, et plus sûrement encore le modifier, lorsqu'il se forme, lorsqu'il commence à se signaler; mais quand il a pris tout son accroissement, lorsqu'il est au plus haut degré de la force, on doit nécessairement entrer en composition avec lui, et souvent une légère déférence suffit encore pour le calmer. L'autorité première elle-même aura toujours besoin de circonspection: on l'a vu triompher des plus grands obstacles, on l'a vu sortir victorieuse de ses différentes luttes; mais elle n'avoit pas alors l'opinion nationale contre elle. Ce genre d'opinion ne pouvoit pas même exister dans les tems d'ignorance, et bien moins encore sous le règne discordant de la féodalité. C'est une puissance de nos jours; aussi l'a-t-on traitée comme une inconnue; et l'on doit expliquer ainsi l'imprudence de la noblesse et cette grande faute de la cour, dont je dois parler dans la section suivante.

Fin du premier volume.

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