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eux les tyrannies: car la soumission ou la liberté excessives font le malheur des hommes; leur bonheur est dans la mesure de l'une et de l'autre. Vous ne la trouverez qu'en obéissant à un dieu: obéir aux hommes, c'est être esclave, Or, si la passion est un dieu pour les insensés, la loi est un dieu pour les sages.

J'ose donc m'adresser aux Syracusains, et charger les amis de Dion de leur communiquer des conseils qui viennent de lui plus que de moi: vivant, il me confia ses vœux pour sa patrie, et c'est un héritage que je dois vous rendre. Eh bien, quels sont, allez-vous dire, les conseils de Dion sur l'état de la Sicile? Ecoutez, c'est lui qui vous parle :

O mes concitoyens, adoptez comme les meilleures lois celles qui ne tourneront vos esprits ni yers l'intérêt et la richesse, ni vers les plaisirs. L'âme mérite vos premiers soins; donnez ensuite au corps ceux qu'il demande, et qui sont toujours subordonnés à la culture de l'âme; l'argent ne doit avoir que le troisième et dernier rang; et la loi qui vous persuadera ces vérités sera la plus sage de toutes, le plus sûr garant de la félicité publique. Dire les riches sont les heureux, c'est un langage d'enfans et de femmes, erreur misérable, tourment de ceux qu'elle abuse. Pour moi, vous me reconnaîtrez vrai dans mes paroles, si vous essayez les lois que je vous conseille : l'expérience est un témoin qui ne trompe pas.

que

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Après avoir accueilli ces lois, comme la Sicile

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κίνδυνος Σικελίαν, καὶ οὔτε κρατεῖτε ἱκανῶς, οὔτ ̓ αὖ διαφερόντως κρατεῖσθε, δίκαιον ἂν ἴσως καὶ ξυμφέρον γίγνοιτο ὑμῖν πᾶσι μέσον τεμεῖν, τοῖς τε φεύγουσι τῆς ἀρχῆς τὴν χαλεπότητα ὑμῖν, καὶ τοῖς τῆς ἀρχῆς πάλιν ἐρῶσι τυχεῖν· ὧν οἱ πρόγονοι, τό γε μέγιστον, ἔσωσαν ἀπὸ βαρβάρων τοὺς Ἕλληνας, ὥςτ ̓ ἐξεῖναι περὶ πολιτείας νῦν ποιεῖσθαι λόγους· ἔῤῥουσι δὲ τότε, οὔτε λόγος, οὔτ ̓ ἐλπὶς ἐλείπετ ̓ ἂν οὐδαμῆ οὐδαμῶς. Νῦν οὖν, τοῖς μὲν ἐλευθερία γιγνέσθω μετὰ βασιλικῆς ἀρχῆς· τοῖς δὲ ἀρχὴ ὑπεύθυνος βασιλική, δεσποζόντων νόμων τῶν τε ἄλλων πολιτῶν, καὶ τῶν βασιλέων αὐτῶν, ἄν τι παρά νομον πράττωσιν.

Ἐπὶ δὲ τούτοις ξύμπασιν, ἀδόλῳ γνώμῃ καὶ ὑγιεῖ μετὰ θεῶν βασιλέα στήσασθε, πρῶτον μὲν, τὸν ἐμὸν υἱὸν χαρίτων ἕνεκα διττῶν, τῆς τε παρ ̓ ἐμοῦ, καὶ τῆς παρὰ τοῦ ἐμοῦ πατρός. Ὁ μὲν γὰρ ἀπὸ βαρβάρων ἠλευ θέρωσεν ἐν τῷ τότε χρόνῳ πόλιν· ἐγὼ δὲ ἀπὸ τυράννων νῦν δίς· ὧν αὐτοὶ μάρτυρες ὑμεῖς γεγόνατε. Δεύτερον δὲ δὴ ποιεῖσθε βασιλέα, τὸν τῷ μὲν ἐμῷ πατρὶ ταυτὸν νεκτημένον ὄνομα, υἱὸν δὲ Διονυσίου, χάριν τῆς τε κῦν βοηθείας καὶ ὁσίου τρόπου· ὃς, γενόμενος τυράν μου πατρός, ἑκὼν τὴν πόλιν ἐλευθεροῖ, τιμὴν αὑτῷ καὶ γένει ἀείζωον ἀντὶ τυραννίδος ἐφημέρου καὶ ἀδίκου κτώμενος. Τρίτον δὲ προκαλεῖσθαι χρή βασιλέα γίγ νεσθαι Συρακουσῶν, ἑκόντα ἑκούσης τῆς πόλεως, τὸν νῦν τοῦ τῶν πολεμίων ἄρχοντα στρατοπέδου, Διονύ στον τὸν Διονυσίου · ἐὰν ἐθέλῃ ἑκὼν εἰς βασιλέως σχῆμα ἀπαλλάττεσθαι, δεδιὼς μὲν τὰς τύχας, ἐλεῶν

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est dans un état de crise, où nul des deux partis ne semble avoir beaucoup d'avantage sur l'autre, il serait peut-être juste et utile de ménager à-lafois et les partisans de l'indépendance, et ceux qui veulent reprendre l'autorité. Cette famille a eu jadis la gloire d'arracher les Grecs aux mains des barbares, et vous lui devez de pouvoir maintenant parler de vos droits : sans elle, vous n'auriez aujourd'hui ni discussion ni espérance. Donnez donc aux uns la liberté sous un roi; et aux autres la royauté, mais une royauté soumise aux lois comme le dernier citoyen, et qui ne puisse rien d'illégitime.

Ces principes enfin établis, ajoute-t-il, que les dieux vous donnent un esprit impartial et sage pour choisir vos rois! Prenez mon fils, qui a un double titre à votre reconnaissance, et à cause de moi, et à cause de mon père. Mon père à délivré Syracuse des barbares, et moi, je l'ai délivrée deux fois des tyrans j'en atteste votre souvenir. Faites régner avec mon fils ce jeune prince qui porte le même nom que mon père, ce fils de Denys, dont vous connaissez les services et l'âme généreuse: né d'un tyran, il fait à sa patrie le présent de la liberté; il aime mieux pour lui et pour sa famille une gloire immortelle qu'une tyrannie injuste et passagère. Choisissez enfin pour troisième roi, de son aveu et de celui de Syracuse, Denys, fils de Denys celui même qui commande aujourd'hui l'armée des tyrans qu'il vienne, que la dignité de roi lui suffise, qu'il prenne en pitié sa patrie, les autels aban

δὲ πατρίδα, καὶ ἱερῶν ἀθεραπευσίαν καὶ τάφους, μὴ διὰ φιλονεικίαν πάντως πάντα ἀπολέσῃ, βαρβάροις ἐπί χαρτος γενόμενος.

Τρεῖς δ ̓ ὄντας βασιλέας, εἴτ ̓ οὖν τὴν Λακωνικὴν δύναμιν αὐτοῖς δόντες, εἴτε ἀφελόντες καὶ ξυνομολογήσαντες, καταστήσατε τρόπῳ τινὶ τοιῷδε, ὃς εἴρηται μὲν καὶ πρότερον ὑμῖν· ὅμως δ ̓ ἔτι καὶ νῦν ἀκούετε.

Ἐὰν ἐθέλῃ τὸ γένος ὑμῖν τὸ Διονυσίου τε καὶ Ἱππαρίνου ἐπὶ σωτηρίᾳ Σικελίας παύσασθαι τῶν νῦν παρόν των κακῶν, τιμὰς αὑτοῖς καὶ γένει λαβόντες εἴς τε τὸν ἔπειτα καὶ τὸν νῦν χρόνον, ἐπὶ τούτοις καλεῖτε, ὥσπερ καὶ πρότερον ἐῤῥήθη, πρέσβεις, οὓς ἂν ἐθελήσωσι, κυρίους ποιησάμενοι τῶν διαλλαγῶν, εἴτε τινὰς αὐτό θεν, εἴτε ἔξωθεν, εἴτε ἀμφότερα, καὶ ὁπόσους ἂν ξυγ χωρήσωσι. Τούτους δ ̓ ἐλθόντας, νόμους μὲν πρῶτον θεῖναι καὶ πολιτείαν τοιαύτην, ἐν ᾗ βασιλέας ἁρμόττει γίγνεσθαι κυρίους ἱερῶν τε καὶ ὅσων ἄλλων πρέπει τοῖς γενομένοις ποτὲ εὐεργέταις· πολέμου δὲ καὶ εἰρήνης ἄρχοντας, νομοφύλακας ποιήσασθαι ἀριθμὸν τριάκοντα καὶ πέντε, μετά τε δήμου καὶ βουλῆς· δικαστήρια δε, ἄλλα μὲν ἄλλων· θανάτου δὲ καὶ φυγῆς, τούς τε πέντε καὶ τριάκοντα ὑπάρχειν· πρὸς τούτοις τε, ἐκλεκτοὺς γίγνεσθαι δικαστὰς ἐκ τῶν νῦν ἀεὶ περυσινῶν ἀρχόν των, ἕνα ἀφ' ἑκάστης τῆς ἀρχῆς τὸν ἄριστον δόξαντ' εἶναι καὶ δικαιότατον· τούτους δὲ τὸν ἐπιόντα ἐνιαυτὸν δικάζειν ὅσα θανάτου καὶ δεσμοῦ καὶ μεταστάσεως τῶν πολιτῶν· βασιλέα δὲ τῶν τοιούτων δικῶν μὴ ἐξεῖναι

donnés, les tombeaux de ses pères ! Voudrait-il que sa funeste querelle perdit la Sicile, et fit la joie des barbares?

Soit que vous donniez à ces trois princes le pouvoir des rois de Lacédémone, soit qu'ils consentent à de moindres prérogatives, après ce que j'ai dit de leur élection, voici des conseils qu'on pourrait suivre encore.

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Que si les familles de Denys et d'Hipparinus, désirant votre salut et la fin de tant de maux, acceptent pour elles et leur postérité les honneurs qui leur sont offerts, vous les appellerez à ces premières conditions, et vous nommerez, avec leur agrément, des députés pour traiter de la paix; étrangers ou nationaux, n'importe, pourvu que l'on convienne du nombre et du choix. Ces députés assemblés commenceront par rédiger les lois, et fixer les limites des pouvoirs : les princes sont les maîtres des choses religieuses, et de tout ce que la patrie doit confier à ses bienfaiteurs : le droit de guerre et de paix appartient à trente-cinq Gardiens des lois, qui le partagent avec le sénat et le peuple : divers tribunaux sont institués; mais les trente-cinq peuvent seuls condamner à la mort ou à l'exil, conjointement avec les magistrats qui, après s'être le plus distingués dans chaque fonction par leur vertu et leur justice, forment, l'année suivante, un tribunal chargé de prononcer la mort, la prison ou l'exil des coupables; il n'est pas permis à un roi de ju

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