Images de page
PDF
ePub

coupable s'écartent des mœurs paternelles, gloire et hommages soient rendus à leur fermeté généreuse, pour avoir cherché loin du vice un asyle dans la vertu. Les biens ne seront pas confisqués; ils ne peuvent l'être dans un gouvernement où le même héritage est garanti pour jamais à toutes les familles. »

J'observe à ce sujet que les amendes ne seront prises que sur l'excédent du fonds légitime, et non sur le fonds même. Les Gardiens des lois, que les registres civils instruiront de la fortune d'un condamné, en feront leur rapport aux juges, afin que personne ne soit privé par amende de sa portion. héréditaire. Si pourtant on juge à-propos d'exiger davantage, et qu'il ne se trouve point d'amis qui répondent pour le coupable, ou le délivrent en payant une partie de sa dette, il sera soumis à une longue prison, à la honte publique, à l'infamie. Mais en général, l'opprobre ni l'exil ne suffisent pour aucun crime; il faut y joindre ou la mort, ou les chaînes, ou les verges, ou l'abandon du coupable à la risée du peuple, ou l'exposition aux autels de la frontière, ou l'amende avec ses restrictions. Ia mort ne sera prononcée que par les Gardiens des lois, et par le tribunal où siégeront les plus vertueux magistrats de l'année précédente. L'appel en justice, les citations, tous ces détails judiciaires, peuvent être réservés aux jeunes législateurs; mais je dois parler moi-même des suffrages.

« Aucun suffrage n'est secret. Les juges sont assis par rang d'âge en face de l'accusateur et de

ἑξῆς ἡμῖν ἐγγύτατα κατὰ πρέσβυν ἱζέσθω. Πάντες δ' οἱ πολῖται, ὅσοιπερ ἂν ἄγωσι σχολὴν, ἐπήκοοι ἔστωσαν σπουδῇ τῶν τοιούτων δικῶν. Λέγειν δὲ ἕνα λόγον, πρῶ τον μὲν, τὸν διώκοντα· τὸν δὲ φεύγοντα, δεύτερον· μετὰ δὲ τοὺς λόγους τούτους, ἄρχεσθαι μὲν τὸν γεραίτατον ἀνακρίναντα, ἰόντα εἰς τὴν τῶν λεχθέντων σκέψιν ἱκανήν. Μετὰ δὲ τὸν πρεσβύτατον, ἑξῆς ἅπαντας δεῖ διεξελθεῖν, ὅ τι ἂν παρ ̓ ἑκατέρου τὶς τῶν ἀντιδίκων ῥηθὲν, ἢ μὴ ῥηθὲν ἐπιποθῇ τινὰ τρόπον· ὁ δὲ μηδὲν ποθῶν, ἄλλῳ τὴν ἀνά κρισιν ἀποδιδότω. Τῶν δὲ ῥηθέντων ἐπισφραγισαμένους ὅσα ἂν εἶναι καίρια δοκῇ, γράμμασι σημεῖα ἐπιβάλλοντες πάντων τῶν δικαστῶν, θεῖναι ἐπὶ τὴν Ἑστίαν. Καὶ πάλιν αὔριον εἰς ταυτὸν ξυνελθόντας, ὡσαύτως τε ἀνακρίνοντας, διεξελθεῖν τὴν δίκην· καὶ σημεῖα ἐπιβάλλοντας αὖ τοῖς λεχθεῖσι, καὶ τρὶς δράσαντας τοῦτο, τεκμήριά τε καὶ μάρ τυρας ἱκανῶς παραλαβόντας, ψῆφον ἱερὰν ἕκαστον φέρον τα, καὶ ὑποσχόμενον πρὸ τῆς Ἑστίας εἰς δύναμιν τὰ δίκαια καὶ ἀληθῆ κρίνειν, οὕτω τέλος ἐπιθεῖναι τῇ τοιαύτη δίκῃ.

ΙΙ. Μετὰ δὲ τὰ περὶ θεοὺς, τὰ περὶ κατάλυσιν τῆς που λιτείας. Ὃς ἂν ἄγων εἰς ἀρχὴν ἄνθρωπον, δουλῶται μὲν τοὺς νόμους, ἑταιρείαις δὲ τὴν πόλιν ὑπήκοον ποιῇ, καὶ βιαίως δὴ πᾶν τοῦτο πράττων καὶ στάσιν ἐγείρων παρανομῇ, τοῦτον δὴ διανοεῖσθαι δεῖ πάντων πολεμιώτατον ὅλῃ τῇ πόλει· τὸν δὲ κοινωνοῦντα μὲν τῶν τοιούτων μηδενί, τῶν μεγίστων δὲ μετέχοντα ἀρχῶν ἐν τῇ πόλει, λεληθότα δέ τε ταῦτα αὐτὸν, ἢ μὴ λεληθότα, δειλίᾳ δ ̓ ὑπὲρ πατρίδος αὑτοῦ μὴ τιμωρούμενον, δεῖ δεύτερον ἡγεῖσθαι τὸν τοιοῦ τον πολίτην κάκη. Πᾶς δὲ ἀνὴρ, οὗ καὶ σμικρὸν ὄφελος, ἐνδεικνύτω ταῖς ἀρχαῖς, εἰς κρίσιν ἄγων τὸν ἐπιβουλεύ

l'accusé. Tous les citoyens qui se trouvent de loisir, s'empressent d'assister à de pareilles causes. On entend d'abord l'accusateur; l'accusé répond; et le président du tribunal les interroge ensuite, les examine, et pèse leurs moindres raisons. Chaque juge, après lui, leur fait de nouvelles questions sur ce qu'ils ont dit, qu'ils ont dit, ou n'ont pas dit; celui qui n'a rien à demander, laisse la parole à son voisin. Le procès-verbal des réponses les plus décisives, arrêté par tous les juges, est déposé sous leur scellé dans le sanctuaire de Vesta. Le lendemain, on se rassemble encore, on poursuit la procédure, et l'acte du second interrogatoire est scellé comme le premier. Enfin, après une troisième audience, et l'examen complet des preuves et des témoins, chaque juge met dans l'urne le suffrage sacré, en déclarant aux pieds de Vesta qu'il décide ce qui lui paraît juste et véritable : le jugement est prononcé. »

II. Les crimes envers l'Etat suivent les crimes envers les dieux. Au premier rang des ennemis de la patrie, nous mettrons celui qui rend un homme souverain et les lois esclaves, soumet le gouvernement à des factions, triomphe par la violence et règne par la discorde; au second rang, plaçons le magistrat aveugle, qui, sans être le complice du rebelle, le sert par son ignorance, ou l'en-. hardit par sa lâcheté. Que tout homme, pour peu qu'il ait de cœur, dénonce aux chefs du peuple et traîne devant les juges l'audacieux qui conspire PENSÉES DE PLATON. 24

οντα βιαίου πολιτείας ματαστάσεως ἅμα καὶ παρανόμου. Δικασταὶ δὲ ἔστωσαν τούτοις, οἵπερ τοῖς ἱεροσύλοις· καὶ πᾶσαν τὴν κρίσιν ὡσαύτως αὐτοῖς γίγνεσθαι καθάπερ ἐκείνοις· τὴν ψῆφον δὲ θάνατον φέρειν τὴν πλήθει νικῶσαν· ἑνὶ δὲ λόγῳ, πατρὸς ὀνείδη καὶ τιμωρίας παίδων μηδενὶ ξυνέπεσθαι, πλὴν ἐάν τινι πατὴρ καὶ πάππος καὶ πάππου πατὴρ ἐφεξῆς ὄφλωσι θανάτου δίκην· τούτους δὲ ἡ πόλις, ἔχοντας τὴν αὑτῶν οὐσίαν, πλὴν ὅσον κατεσκευασμένου τοῦ κλήρου παντελῶς, εἰς τὴν αὑτῶν ἀρχαίαν ἐκπεμπέσθω πατρίδα καὶ πόλιν. Οἷς δ ̓ ἂν τῶν πολιτῶν υἱεῖς ὄντες τυγχάνωσι πλείους ἑνὸς, μὴ ἔλαττον δέκα ἔτη γεγονότες, κληρῶσαι μὲν τούτων δέκα, οὓς ἂν ἀποφήνῃ πατὴρ ἢ πάππος ὁ πρὸς πατρὸς ἢ μητρός· τῶν δὲ λαχόν των τὰ ὀνόματα εἰς Δελφοὺς πεμφθέντων· ὃν δ ̓ ἂν ὁ Θεὸς ἀνέλῃ, κληρονόμον εἰς τὸν οἶκον καταστῆσαι τὸν τῶν ἐκλειπόντων, τύχῃ ἀμείνονι.

Κοινὸς δ ̓ ἔτι τρίτος εἷς ἔστω νόμος περί δικαστῶν τε οὓς δεῖ δικάζειν αὐτοῖς, καὶ ὁ τρόπος τῶν δικῶν, οἷς ἂν προδόσεως αἰτίαν ἐπιφέρων τὶς εἰς δικαστήριον ἄγῃ· καὶ περὶ μονῆς ὡσαύτως τοῖς ἐκγόνοις καὶ ἐξόδου τῆς πατρίδος εἷς ἔστω περὶ ταῦτα νόμος οὗτος τρισὶ, προδότη, καὶ ἱεροσύλῳ, καὶ τῷ τοὺς τῆς πόλεως νόμους βίᾳ ἀπολλύντι...

ΙΙΙ. Ἐὰν δὲ δὴ γίγνηται ἐφ ̓ οἷσι καὶ νομοθετεῖν δεινὸν, καὶ οὐδαμῶς προσφιλές, μὴ νομοθετεῖν δὲ ἀδύνατον, ξυγ γενῶν αὐτόχειρας φόνους, ἢ δι ̓ ἐπιβουλεύσεως γενομένους ἐκουσίους τε καὶ ἀδίκους πάντως, οἳ τὰ μὲν πολλὰ ἐν κακῶς οἰκούσαις καὶ τρεφομέναις γίγνονται πόλεσι γένοιτο δ ̓ ἄν πού τι ἐν ᾗ μήποτε τὶς ἂν προσδοκήσειε χώρα λέγειν μὲν δὴ χρεὼν αὖ πάλιν τὸν ἔμπροσθεν σμικρῷ ῥη

contre la paix et les lois. Les juges et les formalités seront les mêmes que pour les sacriléges; la pluralité des voix décidera la mort: mais, je le répète, que l'opprobre et le supplice du père ne retombent pas sur les enfans. Cependant si le père, l'aïeul et le bisaïeul ont mérité la peine capitale, dites à leur postérité d'emporter leurs biens, excepté l'héritage que leur avait donné la République, et renvoyez à leur ancienne patrie la race des coupables. Alors, dans les familles où se trouveront plusieurs fils, âgés au moins de dix ans, prenez ceux que le père ou l'aïeul auront désignés; choisissez-en dix par la voie du sort, faites porter leurs noms à Delphes; et que l'enfant élu par le dieu soit établi sous de meilleurs auspices dans l'héritage de l'exilé.

Une autre loi toute pareille armera les juges des mêmes formes et des mêmes châtimens contre ceux qui seront accusés de trahison à leur tribunal; et la loi sur les fils des condamnés s'appliquera aux traîtres, comme aux sacriléges et aux conspira

teurs.....

III. S'il arrive de ces crimes que le législateur ne prévoit qu'avec horreur, mais qu'il est obligé de prévoir; si l'on porte volontairement sur ses proches une main homicide, ou qu'on les livre à des assassins, forfaits communs chez les peuples corrompus et mal gouvernés, mais qui peuvent se rencontrer chez ceux même où l'on devrait le moins

« PrécédentContinuer »