Images de page
PDF
ePub

Servius, ad Æn., I, 269; III, 284; les Mém. de l'Acad. des Inser., t. XXIII, XLI, etc.

Pag. 79. Un corps de feu.... la forme circulaire.... Aristote, de Cal., II, 8; Cic., de Nat. d., I, 10; II, 18. « Le cercle est la plus belle de toutes les formes élémentaires, comme le rouge est la plus belle de toutes les couleurs primordiales. Je ne dirai point, comme quelques philosophes anciens , que cette figure est la plus belle parce qu'elle est celle des astres, ce qui au fond ne serait pas une si mauvaise raison; mais, à n'employer que le témoignage de nos sens elle est la plus douce à la vue et au toucher; elle est aussi la plus susceptible de mouvement; enfin, ce qui n'est pas une petite autorité dans les vérités naturelles, elle est regardée comme la plus aimable au goût de tous les peuples. » Bernardin de St.-Pierre, dixième Etude.

[ocr errors]

Le sentiment de l'ordre et l'amour du bien.... Opinion adoptée par Tatien, Apolog., p. 152; Origène, in Matth., t. XIII, p. 326, et condamnée ainsi par l'Eglise Que celui qui croit le ciel, le soleil, la lune, les étoiles, animés et raisonnables, soit anathème ! » Synod. V, anath. 6. « Platon, Aristote, Cicéron, ont compris et expliqué cette vérité, que l'âme est une substance qui a en elle-même un principe d'action, un mouvement continuel; et cette action, ce mouvement, sont l'intelligence et la volonté. Mais ils n'ont pas été plus loin; et frappés de la beauté du monde, et surtout des astres, ils leur ont attribué aussi une âme et une portion de la nature divine, sans s'apercevoir qu'ils contredisaient leurs propres principes sur la nature de l'âme; car assurément la matière n'a qu'un mouvement prescrit, comme on le voit par son invariabilité, et le mouvement de l'âme est libre. » La Harpe, chap. I de l'Apologie de la religion. Dans Milton, Parad. lost, III, 613, comme dans l'Apocalypse, XIX, 17, le Génie ou l'Ange de la lumière gouverne l'orbe du soleil. Ce sont des idées poétiques, et ici Platon est poëte.

Pag. 81. Les cinq autres mouvemens.... Il ne s'agit pás ici de ceux que Platon (Lois, X, 6) appelle d'altération, de diminution, d'accroissement, etc., mais plutôt, suivant Chalcidius, in Tim., c. 120, des mouvemens à droite, à gauche, en haut, en bas, en arrière : ces astres n'ont que deux mouvemens, en avant et sur eux-mêmes. Consultez

[ocr errors]

Proclus, de Motu, II, 17, etc. Platon, quelques lignes après le morceau du Timée que nous avons extrait, ne reconnaît que six mouvemens, τὰς ἓξ ἁπάσας κινήσεις. C'est qu'il ne parle que de ceux qui sont accordés à l'homme; il ne pouvait y comprendre le mouvement sur soi-même.

Pag. 81. La terre seule.... qui, par son mouvement de rotation autour de l'axe du monde.... Il faut étudier ici la note de Ruhnken et d'Hemsterhuys dans le Lexique de Timée, éd. de

[ocr errors]

1754, p. 50 sqq. Ces deux savans y discutent le sens et les variantes. Cicéron traduit, c. 10: Jam verò terram, altricem nostram, quæ trajecto axe sustinetur. Voilà donc la terre immobile, à moins qu'on ne trouve, comme Ernesti, ad Academ., II, 39, que le mot axis emporte nécessairement l'idée d'un mouvement circulaire. Peut-être Cicéron, dans ce chapitre même des Académiques, exprime-t-il mieux l'idée de Platon en rapportant celle d'Hicétas de Syracuse, qu'il croit retrouver dans le Timée : Quæ quum circùm axem se summa celeritate convertat et torqueat. Voy. Aristote, de Col., I, 4; II, 13; Plutarque, de Plac. phil., 11, 23; III, 13, 17; Quæst. Pl., VII; Diog. Laërce, III, 85; VIII, 85; Copernic, Prof. ad Paul. III Pontif., reconnaît ce qu'il doit à l'antiquité. Il est vrai que la mobilité de la terre n'était encore admise que par l'école de Pythagore; mais j'ai cru, avec Aristote, Plutarque et Diogène Laërce, que Platon, Pythagoricien dans le Timée, adoptait ici pour la première fois l'opinion d'Ecphantus, qui fut depuis celle d'Héraclide de Pont, d'Aristarque de Samos et de Séleucus le mathématicien. C'est Timée, c'est un disciple de l'école Italique, qui parle dans tout cet ouvrage; et il m'a semblé naturel que l'auteur lui fît répéter ce qu'il avait appris lui-même en Italie auprès d'Euryte et de Philolaüs. Si l'on trouve ici quelque contradiction avec le livre attribué à Timée de Locres, on ne doit pas s'en étonner : Socrate ne se plaignaitpas le premier des hardiesses de son jeune disciple? Enfin, suivant Diogène Laërce, VIII, 85, c'est d'un ouvrage de Philolaüs, et non pas de Timée, que Platon avait emprunté les principales opinions du sien: or, on connaît celle de Philolaüs sur le mouvement de la terre, Diog., ibid.; Plutarq., de Placit. phil., III, 13, etc. M. Letronne, dont les conseils ont été si utiles à cette nouvelle édition, est persuadé au contraire, Journal des Sav., juin 18:9, que la doctrine

il

de Platon est ici la même que dans ses autres dialogues, et qu'il nous montre encore la terre immobile, comme dans le Phedon, p. 108, D, et les Lois, VII, p. 893, D; 899, D, éd. de Francf. L'autorité de cet habile critique doit avoir plus de poids que mes conjectures. Je vais donc, au lieu de les défendre, y joindre la traduction qu'il a faite de tout ce passage, après l'avoir discuté : « Dieu assigna deux mouvemens aux planètes; l'un (propre) les entraîne invariablement dans la même route autour du même centre; l'autre (diurne) les porte en avant, dominés par l'impulsion toujours constante et uniforme qui fait tourner l'univers.... Dans le même motif furent créées les étoiles fixes, êtres animés et divins; comme tels, ils se meuvent sans cesse dans une direction constante et uniforme, tandis les autres (les planètes) rétrogradent en suivant la route errante qui vient d'être décrite. La terre, notre mère commune, enroulée autour de l'axe du monde, productrice et conservatrice de la nuit et du jour, fut créée la première entre tous les corps que renferme l'univers. »

que

Pag. 81. Les terreurs, les prophéties.... « Les prophètes égyptiens craignent une étoile qu'ils appellent Ach, et qu'on n'a pas vue depuis plusieurs années. Lorsqu'elle paraît, elle annonce des fléaux aux peuples, et la mort aux puissans. Homère, qui était Egyptien, puisqu'on le fait naître à Thèbes, ville célèbre d'Egypte, fonde sur cette croyance le début et le plan de l'Iliade, qu'il commence par la colère d'Achille, funeste aux rois, aux peuples, aux animaux mêmes : il imagine ensuite une fable poétique. Mais il est un autre récit plus vénérable et plus sacré. On dit que l'apparition d'une étoile merveilleuse annonca jadis, non la contagion et la mort, mais un dieu qui venait sauver le monde. Des Chaldéens, hommes sages, et instruits des choses du ciel, cherchèrent, en suivant cet astre, le dieu nouveau-né; ils le trouvèrent, dit-on, et adorèrent l'enfance majestueuse d'un si grand dieu. » Chalcidius, in Tim., c. 125.

Non, croyons-en les premiers hommes.... Ironie Socratique. Velléius, de Nat. d., I, 12, la prend sérieusement, et accuse le philosophe de se contredire. Théodoret, 1 et 3 Discours, lui fait le même reproche. Proclus, in Tim., p. 287, est aussi dans l'erreur. Eusèbe, Prépar. E. II, 7; XIII, 1, ne s'y est pas trompé.

er

Pag. 81. Quand les fils des dieux.... nous content l'histoire de leur famille.... Cité aussi par Eusèbe, Prépar. Ev., II,11, et par saint Clément, Strom., V, p. 591; VI, p. 675. Pomponace fait un usage assez impie de cette phrase, de Fato, V, 6. On trouve dans les Evangiles : « Et nemo novit filium, nisi pater; neque patrem quis novit, nisi filius, et cui voluerit filius revelare. » Matth., XI, 27; Luc, X, 22, etc. Quelques auteurs ont abusé de ces rapprochemens, qui sont cependant fort simples.

ha

Et ceux dont la divinité est voilée.... Fragment de Varron, dans S.-Augustin, Cité de Dieu, VII, 6: « Entre le cercle de la lune et l'empire des vents et des nuages, bitent des esprits aériens, invisibles aux yeux du corps, visibles à ceux de l'âme, et qui s'appellent Héros, Lares, Génies. >>

Pag. 83. Dieux des dieux......... Et non pas, Enfans des dieux, comme traduisent Dacier, Vie de Platon, et le P. Hardouin, Platon expliqué. Les hommes sont des dieux inférieurs. Voy. Bossuet, Serm. sur l'Ascension, et Or. fun, de Le Tellier, d'après les Psaumes XLVI, 10; LXXXI, 6, et S.-Jean, E., X, 34. Mosheim, in Cudworth., IV, 14, s'éloigne peu de cette explication, et je m'applaudis de m'être rencontré avec lui. Ce n'est pas qu'il n'y ait quelque erreur théologique dans cette idée de faire coopérer des dieux subalternes à la création de l'homme, qui devait être au-dessous d'eux. Dieu dit dans la Genèse, 1, 26 : Faisons l'homme à notre image. Les Egyptiens et les Pythagoriciens crurent que Dieu parlait aux intelligences qu'il avait créées, et qu'il leur disait: Faisons l'homme, vous en formant ce qu'il doit avoir de mortel, et moi, en créant ce qui sera d'une nature immortelle. De là, suivant Dacier, l'erreur de Platon. Philon la développe, de Mundi opificio; Malebranche la réfute indirectement, Rech. de la Vérité, 1. III, 2° part., c. 3; Bossuet s'en indigne, Disc. sur l'Hist., II, 13; Voltaire en plaisante: «Basilide, après les Platoniciens, prétendit, dès le premier siècle de l'Eglise, que Dieu avait donné potre monde à faire à ses derniers anges, et que ceux-ci n'étant pas habiles, firent les choses telles que nous les voyons.... L'ange qui présidait à l'atelier, est damné, disait un autre, pour avoir si mal fait son ouvrage. » Quest., Bien, tout est bien. Deslandes traduit tout ce discours que Platon fait tenir au

Moteur suprême, Hist. de la Philosoph., IV, 20, 7. On en trouve l'analyse dans S.-Justin, ad Gr., c. 20; S.-Augustin, de Civit. Dei, X, 51, et dans plusieurs autres Pères.

Pag. 83. O vous dont je suis le créateur.... Ici se trouve ce mot célèbre parmi les Néo-Platoniciens, Démiourgos. Th. Gale (Comment. sur lamblique, de Myst., V, 9, p. 266) voudrait le rétablir dans les scholies de Lactantius sur le 4 livre de Stace, au lieu d'un autre mot que les magiciens n'ont pas moins illustré, Démogorgon. En effet, celui-ci ne se trouve pas dans la haute antiquité; et le scholiaste dit qu'il parle d'après Pythagore, Platon et Tagès. Ajoutez qu'il définit ce dieu, cæterorum numinum ordinator. C'est le Kneph Egyptien, cité par Eusèbe, Præp. Ev., III, 11; Plutarque, in Isid.; Mosheim, in Cuda., IV, 18 et 32; Brucker, Hist. phil., t. I, p. 293, 300, etc.

Aussi, quoique nés pour mourir.... Timée de Locres, I, 10; Sénèque, Ep. 58; Arnobe, Adv. gent., II, etc. SaintAmbroise a dit, sans doute d'après le livre de la Sagesse, VI, 25: « Nec et angelus immortalis est naturaliter, cujus immortalitas est in voluntate creatoris. » De fide, 1. III. « Dieu aime les êtres créés, et c'est même son amour qui les conserve; car tous les êtres ne subsistent que parce que Dieu les aime. » Malebranche, Rech. de la Vérité, IV, 1. Le fait même philosophe, dans le chap. 9 de son dernier livre, une hypothèse fort embarrassée sur l'union des parties du corps humain. Descartes, plus sage dans sa curiosité, avait dit comme Platon : c'est la volonté de Dieu. Le P. Hardouin (Platon expliqué, Opp. varia) se sert bien étourdiment de ce que Platon dit ici pour prouver qu'il ne l'a point dit. On cite rarement avec fidélité, quand on fait un système.

Ma volonté est un lien plus fort.... « Les promesses sur la vie éternelle sont purement gratuites. La grâce ne nous est jamais due autrement elle ne serait plus grâce. Dieu ne nous doit jamais en rigueur ni la persévérance à la mort, ni la vie éternelle après la mort corporelle. Il ne doit pas même à notre âme de la faire exister après cette vie. Il pourrait la laisser retomber dans son néant comme de son propre poids : autrement il ne serait pas libre sur la durée de sa créature, et elle deviendrait un être nécessaire. Mais quoique Dieu ne nous doive jamais rien en rigueur, il a voulu

« PrécédentContinuer »