Lettres de Madame de Maintenon, Volume 2

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Chez Rollin, fils., 1753 - 316 pages
 

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Page 214 - ... autre chose, parce qu'en tout cela rien ne satisfait entièrement. On n'est en repos que lorsqu'on s'est donné à Dieu, mais avec cette volonté déterminée dont je vous parle quelquefois; alors on sent qu'il n'ya plus rien à chercher, qu'on est arrivé à ce qui, seul est bon sur la terre; on a des chagrins, mais on a une solide consolation et une paix au fond du cœur au milieu des plus grandes peines.
Page 213 - Que ne puis-je vous donner mon expérience ! que ne puis-je vous faire voir l'ennui qui dévore les grands et la peine qu'ils ont à remplir leurs journées ! Ne voyez-vous pas que je meurs de tristesse dans une fortune qu'on aurait peine à imaginer, et qu'il n'ya que le secours de Dieu qui m'empêche d'y succomber...
Page 216 - N'ESPÉREZ pas un parfait bonheur : il n'y en a point sur la terre ; et s'il y en avait, il ne serait pas à la cour. La grandeur a ses peines, et souvent plus cruelles que celles des particuliers : dans la vie privée, on se fait aux chagrins : à la cour, on ne s'y habitue pas. Votre sexe est encore plus expose à souffrir, parce qu'il est toujours dans la dépendance.
Page 209 - Ayez la bonté de vous souvenir, Madame, combien de fois vous avez dit que la meilleure qualité que vous trouviez en moi, c'était une soumission d'enfant pour tout ce que l'Église croit et ordonne, même dans les plus petites choses.
Page 76 - On lui parle comme d'un prodige d'une ville que les Grecs prirent en dix ans : il n'a que sept ans, et il a déjà vu chanter en France des Te Deum pour la prise de plus de cent villes. Tout cela, madame, le dégoûte un peu de l'antiquité. Il est fier naturellement : je vois bien qu'il se croit de bonne maison; et avec quelques éloges qu'on lui parle d'Alexandre et de...
Page 57 - On n'est malheureux que par sa faute : ce sera toujours mon texte et ma réponse à vos lamentations. Songez, mon cher frère, au voyage d'Amérique, aux malheurs de notre père, aux malheurs de notre enfance, à ceux de notre jeunesse, et vous bénirez la Providence au lieu de murmurer contre la fortune. Il ya dix ans que nous étions bien éloignés l'un et l'autre du point où nous sommes aujourd'hui ! nos espérances étaient si peu de chose, que nous bornions nos...
Page 75 - En effet , madame , il vous doit une bonne partie de tout ce qu'il est. Quoiqu'il ait eu une naissance assez heureuse, et qu'il...
Page 103 - Montespan cesserait de me persécuter, et que je pourrais enfin faire paisiblement mon salut auprès d'une Princesse qui donne à toute la Cour un exemple bien admiré et bien peu suivi. Elle s'est raccommodée avec le Roi ; Louvois a fait cela. Elle n'a rien oublié pour me nuire ; elle a fait de moi le portrait le plus affreux. Mon Dieu ! que votre volonté soit faite ! Elle vint hier chez moi, et m'accabla de reproches et d'injures; le Roi nous surprit au milieu d'une conversation qui a mieux...
Page 80 - Je désire plus ardemment que jamais d'être hors d'ici , et je me confirme de plus en plus dans l'opinion que je n'y puis servir Dieu , mais je vous en parle moins parce qu'il me revient que vous dites tout à l'abbé Testu.

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