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On donne comme caractères de l'introduction des poisons dans le tube intestinal après la mort, 19 l'absence de lésions locales, 2o l'égale répartition du poison, par imbibition, dans les divers organes; tandis que dans les cas d'intoxication la quantité est proportionnellement bien plus forte dans le foie. Il faudrait donc faire une analyse comparative de cet organe et des autres viscères; ce qui a été peu fait jusqu'ici, ce qui serait impossible ou de nulle valeur lorsque la putréfaction fest un peu avancée; ensuite les lésions du tube les lésions du tube intestinal ne sont pas

constantes dans les cas d'empoisonnement.

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Il est maintenant démontré que les terres des cimetières peuvent contenir de l'arsenic, du cuivre, du plomb, etc.; mais il reste à savoir si elles cèdent ces poisons au cadavre, et vice versa. Il nous semble qu'avec le peu de faits, d'observations, même contradictoires, que nous possédons, par cela seul que le cadavre donnerait de l'arsenic et que le terrain n'en donnerait pas, il serait téméraire de conclure que le poisoni ne peut provenir du terrain. Ne peut-il pas se trouver, dans les deux cas, dans un état de combinaison différente et inégalement soluble dans l'eau de pluje? 5.9 13

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Nous nous bornons à signaler ces causes d'erreur, ces questions de toxicologie générale, parce que nous avons déjà indiqué celles qui sont relatives à chaque poison en particulier, et que d'ailleurs nous reviendrons sur ce sujet dans l'empoisonne ment considéré en général. It eût été plus convenable, afin d'éviter des répétitions, de ne traiter des généralités qu'à la fin de ce traité; mais les poisons organiques different tellement des poisons inorganiques sous le rapport de la toxicologie chimique, que, probablement, les faits, d'ailleurs si nombreux, sur lesquels elles sont établies auraient déjà été oubliés.

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Page 5, dans l'indication des divers 'procédés pour détruire les matières organiques, nous avons omis le procédé de carbonisation par l'acide sulfurique (voyez page 328).

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CHARBON (page 4). D'après M. Chevalier, le charbon employé comme décolorant aurait l'inconvénient d'enlever le poison aux liquides; avec l'acétate plombique dissous dans le vin, les eaux distillées, etc., l'oxyde de plomb est complétement entraîné par le charbon, et l'acide acétique reste dans la liqueur. Ce chimiste expérimente afin de savoir s'il en ainsi pour les autres poisons minéraux. Graham avait déjà constaté que le charbon enlevait aux liquides l'iodure de potassium, la chaux, les sous-sels métalliques, non l'acide arsénieux et les sels neutres. Plusieurs fois nous avons décoloré le vin iodé par le charbon, ce qui a lien en quelques minutes, et la liqueur filtrée offrait les réactions de l'iode. Cependant ces faits doivent restreindre l'emploi du charbon comme décolorant. Peutêtre tirera-t-on parti de ce corps pour séparer certains poisons des liquides organiques.

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Poisons acides. Tous sont absorbés à l'état de dilution ou concentrés, M. Orfila, cependant, dans ses expériences sur les chiens, n'a pu les déceler dans le foie, la rate, les reins, et les a constatés au contraire dans les urines..

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ACIDE AZOTIQUE. Si les procédés ordinaires ou par le chlore sont insuffisants, M. Orfila conseille de distiller les liqueurs, les décoctés avec quelques grammes d'acide sulfurique pur. produit distille rougit le sulfate de narcotine, brunit le protosulfate de fer, et, quelques gouttes de ce sel ainsi coloré, versées sur l'acide sulfurique concentré, le colorent en rose violet. M. Orfila considère avec raison ces deux réactions comme insuffisantes pour affirmer qu'il y a de l'acide azotique, il faut en outre que le produit saturé par la potasse fuse sur les charbons ardents, donne des vapeurs nitreuses par l'acide sulfurique et la limaille de cuivre, Par ce procédé il a constaté l'acide azo

tique dans les urines. Les urines normales rougissent le sulfate de narcotine, brunissent le sulfate de fer; mais distillées avec de l'acide sulfurique, le produit n'offre pas ces réactions. M. Orfila préfère le sulfate de narcotine à la morphine comme réactif plus délicat, ainsi qu'à la brucine parce que celle-ci serait au contraire trop sensible. Par ce procédé on n' procédé on n'évite pas plus les causes d'erreurs que par les deux autres, puisque l'acide sulfurique décompose les nitrates.

ACIDE CHLORHYDRIQUE. Avant de soumettre les liqueurs, les décoctés à la distillation, M. 'Orfila précipite la matière organique par le tannin, filtre et distille jusqu'à siccité au bain d'huile. Par cette modification on obtient, dit-il, plus facilement ce poison. Les urines traitées par le nitrate d'argent donnent un dépôt qui, chauffé avec de l'acide azotique, laisse quatre ou six fois plus de chlorure d'argent que les urines normales.

ACIDE ACÉTIQUE. Par le procédé de la distillation les résultats ont été négatifs ou douteux avec le foie, la rate, les urines des chiens intoxiqués. (Orfila.)

ACIDE OXALIQUE. L'alcool à 44° aréo. ayant la propriété de dissoudre l'acide oxalique, non les oxalates, pour reconnaître un empoisonnement par cet acide, éviter les erreurs que nous avons signalées, M. Orfila évapore les liqueurs organiques à siccité, épuise à froid le résidu par l'alcool à 44°, filtre, et, par évaporation jusqu'à pellicule, obtient cet acide cristallisé. Le résidu indissous par l'alcool, traité par l'eau, donnerait de l'oxalate de potasse si les matières en contenaient ou si c'était un empoisonnement mixte par ce sel et l'acide oxalique. Les urines déposent et précipitent en blanc par l'oxalate d'ammoniaque; les dépôts traités par l'acide acétique pour dissoudre le phosphate de chaux, laissent pour résidu un oxalate de cette base, quatre à six fois plus abondant qu'avec les urines normales.

Poisons alcalins. M. Orfila, dans ses expériences sur les chiens, a constaté la présence de ces poisons dans le foie, la rate, les reins, les urines.

POTASSE. Afin d'éviter les erreurs auxquelles exposent les

procédés indiqués, se fondant sur ce que l'alcool à 44° dissout la potasse, non les sels, M. Orfila propose d'épuiser les matières des vomissements, le tube intestinal, le foie, la rate, etc., par l'eau, d'évaporer les liqueurs à siccité, de traiter à plusieurs reprises le résidu par l'alcool à 44° bouillant, de filtrer à chaud, d'évaporer immédiatement l'alcool, de carboniser le résidu jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus de fumée, et d'incinérer le charbon dans un creuset d'argent. Les cendres traitées d'abord par l'alcool, puis par l'eau, donnent deux liqueurs qui, filtrées, évaporées, offrent les réactions de la potasse. Ce procédé ne prévient pas toutes les causes d'erreur, puisque l'alcool dissout l'acétate, le tartrate neutre de potasse.

Au lieu de carboniser les matières suspectes par l'acide sufurique (page 244), nous proposons d'agir sur le résidu des décoctés. On calcine fortement le charbon et on traite les cendres par l'acide hydrochlorique. On évapore à siccité et on reprend par l'eau, etc.

SOUDE. Par le même procédé que pour la potasse, M. Orfila a obtenu les mêmes résultats. La soude précipite en blanc par l'acide antimonique, non la potasse. (Fremy.)

HYPO-CHLORITES ALCALINS. Lorsque les procédés indiqués sont insuffisants, M. Orfila traite les matières suspectes par l'ean froide, et distille les liqueurs avec quelques gram. d'acide acétique. Il se dégage, dans le récipient, du gaz chlore qui colore en bleu le papier amidonné imprégné d'iodure de potassium. Le résidu soumis au même procédé que la potasse donne cet alcali. Il a ainsi décelé ce poison dans le foie, la rate, les urines. Il ne faut pas oublier que les vapeurs nitriques, sulfuriques, colorent aussi en bleu le papier d'amidon iodé.

SULFURES ALCALINS. Si les procédés indiqués sont insuffisants, si les matières suspectes ne colorent pas en noir le papier d'acétate de plomb, épuisez-les par l'eau froide et distillez les liqueurs avec de l'acide acétique. Il se dégage du gaz hydrogène sulfuré qui précipite en noir l'acétate plombique, il se dépose de l'hydrate de soufre, et les liqueurs filtrées, traitées comme pour la potasse, donnent cet alcali. M. Orfila, par ce

procédé, a constaté les sulfures alcalins dans les aliments, le sang, le foie, la rate, les réins, les urines, même quatre ou cinq jours après l'intoxication. Rappelons que les matières putréfiées donnent du gaz sulfhydriqué.

ALUN. M. Orfila fait bouillir les matières suspectes dans l'eau aiguisée d'acide sulfurique, évapore à siccité, carbonise le résidu par cet acide, traite le charbon par l'eau, filtre, évapore et obtient de l'alun cristallisé ou un produit qui, par l'ammoniaque, dépose de l'alumine soluble dans la potasse. Il a constaté ainsi l'alun dans le foie, la rate.

PRÉPARATIONS DE BARYTE. En carbonisant le tube intestinal, le foie, la rate, les reins, par l'acide azotique, calcinant fortement le charbon, traitant les cendres par l'acide azotique étendu, évaporant à siccité et calcinant de nouveau, M. Orfila a retiré la baryte de ces organes.

PRÉPARATIONS AMMONIACALES. Par la distillation à une douce température, M. Orfila a retiré de l'ammoniaque des matières suspectes, du foie, de la rate, des reins, des urines des animaux empoisonnés par cet alcali et son sesqui-carbonate. Quant à l'hydrochlorate d'ammoniaque, il traite ces organes par l'eau, évaporée à siccité, met à macérer le résidu dans l'alcool à 44° pendant une heure, évapore la liqueur alcoolique à pellicule, et obtient ce sel cristallisé, ou un résidu qui dégage de l'ammoniaque par la potasse à l'alcool.

MERCURIAUX. Pour déceler le sublimé dans le foie et autres matières suspectes, MM. Flandin et Danger adoptent le procédé de carbonisation par l'acide sulfurique (p. 550). Mais, afin de ne pas volatiliser le mercure, ils opèrent à la température de 100° et jusqu'à solution de la' matière, laissent refroidir, saturent la liqueur par le chlorure de calcium, épuisent le mélange par l'alcool, filtrent, évaporent le soluté alcoolique, reprennent le résidu par l'eau, et afin d'éviter les erreurs auxquelles expose la pile Smithson, font tomber le soluté goutte à goutte sur l'extrémité des fils conducteurs en or, communiquant avec un élément de la pile de Bunzen. Le fil s'argente. On le coupé, et, par sublimation, on en retire le mercure.

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