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adressées dans ce sens à l'Ambassadeur de France à Londres, et j'ai l'honneur de vous en transmettre ci-joint copie (1).

C. DE FREYcinet.

N° 6.

M. LÉON SAY, Ambassadeur de la République française à Londres, à M. DE FREYCINET, Ministre des Affaires étrangères.

Londres, le 10 mai 1880.

Aussitôt après avoir reçu votre dépêche du 8 mai, j'ai eu avec Lord Granville un entretien dans lequel je lui ai communiqué vos observations; et je l'ai pressé de prendre une initiative prochaine pour la formation et la convocation de la Commission chargée de délimiter les frontières grecques.

Lord Granville m'a répondu qu'il partageait votre opinion et qu'il croyait que, pour arriver à une convocation très prompte, c'est-à-dire pour le 15 juin, il y aurait lieu pour les Puissances de choisir comme Commissaires les Ambassadeurs résidant dans la ville que l'on désignerait, sauf à leur adjoindre d'autres Commissaires techniques et spéciaux. Il lui paraîtrait que l'on pourrait désigner Paris ou Berlin comme lieu de la réunion.

J'ai dit que vous étiez prêt à accepter toute désignation de ville, pourvu que ce ne fût ni Constantinople, ni Athènes. Je vous prie de me faire savoir s'il y a lieu de dire à Lord Granville que vous acceptez Paris ou Berlin.

(1) Voir la lettre précédente.

DOCUMENTS DIPLOMATIQUES.

· Grèce.

LÉON SAY.

N° 7.

M. DE FREYCINET, Ministre des Affaires étrangères,

à M. LÉON SAY, Ambassadeur de la République française à Londres.

Paris, le 10 mai 1880.

Le choix de Paris ou celui de Berlin pour siège de la Commission des frontières grecques me paraît excellent, et nous acceptons très volontiers l'une ou l'autre combinaison.

C. DE FREYCINET.

N° 8.

M. DE FREYCINET, Ministre des Affaires étrangères,

au Comte DE SAINT-VALLIER, Ambassadeur de la République Française à Berlin.

Paris, le 11 mai 1880.

Lord Granville, en réponse à ma dépêche du 8 mai, a dit à M. Léon Say, qu'en vue de hâter la réunion de la Commission des frontières grecques, il croyait avantageux de la convoquer dans une ville où résideraient des Ambassadeurs, qui pourraient être désignés comme commissaires, avec adjonction de délégués techniques. Lord Granville a indiqué Paris ou Berlin. Je réponds que nous accepterons volontiers l'un ou l'autre choix. Celui de Berlin rattacherait directement la Commission au Congrès de 1878, dont elle serait chargée de réaliser le vœu. Faites-moi savoir ce que vous pourriez apprendre de l'impression de M. de Bismarck à ce sujet.

C. DE FREYCINET.

N° 9.

Le Comte DE SAINT-VALLIER, Ambassadeur de la République française à Berlin,

à M. DE FREYCINET, Ministre des Affaires étrangères.

Berlin, le 13 mai 1880.

Le Prince de Bismarck, pressenti à la fois par Lord Granville et par moi, a donné son assentiment au choix de Berlin comme lieu de réunion de la Commission appelée à statuer sur la rectification des frontières de la Grèce. Au moment même où je m'informais de votre part des vues du Prince-Chancelier, il a reçu du Comte de Münster un télégramme lui annonçant que Lord Granville, faisant valoir les avantages qu'offrirait Berlin comme siège du Congrès dont il s'agit d'exécuter une des dispositions, avait insisté pour que le Gouverne ment allemand ne fit pas d'objection à cette désignation.

Le Chancelier donne donc son assentiment au choix de Berlin, et il l'a fait savoir à Lord Granville, en même temps qu'à moi; mais il lui paraît que l'initiative de la proposition à adresser aux autres Cabinets appartient à la France ou à l'Angleterre; c'est l'Angleterre, en effet, qui a suggéré l'idée d'une Commission; c'est la France qui a spécifié que cette Commission devrait se réunir dans une capitale européenne, à l'exclusion de Constantinople et d'Athènes, capitales des deux parties intéressées. Il croit donc devoir attendre des communications ultérieures des Cabinets de Paris et de Londres; aussitôt qu'il aura reçu de tous deux, ou de celui des deux qui se sera chargé de faire la proposition aux autres Gouvernements, l'avis qu'elle est acceptée à Vienne, à Rome et à Pétersbourg, comme à Paris, à Londres et à Berlin, il adressera aux divers Cabinets des invitations au nom de l'Allemagne, ainsi qu'il l'avait fait il y a deux ans pour le Congrès. Tel est le résumé

H

des indications que le Prince de Hohenlohe m'a données hier soir, et qu'il a également fait transmettre à Londres par le Comte de Münster.

SAINT-VALLIER.

N° 10.

Le Comte DE SAINT-VALLIER, Ambassadeur de la République française à Berlin,

à M. de FreycineT, Ministre des Affaires étrangères.

Berlin, le 13 mai 1880.

Le Prince de Hohenhobe, après avoir différé quelques jours de répondre à la circulaire anglaise sur l'exécution du Traité de Berlin ("), a fait connaître hier à Lord Odo Russell l'appréciation de la Chancellerie Impériale sur les ouvertures de son Gouvernement.

Le Prince a déclaré à l'Ambassadeur d'Angleterre que le Gouvernement allemand, désireux de concourir à l'exécution des clauses du Traité de Berlin qui n'ont pas encore reçu de solution, ne pouvait qu'adhérer en principe aux propositions indiquées dans la circulaire de Lord Granville, et qu'il était prêt à agir dans ce but de concert avec les autres Puissances signataires de l'acte du 13 juillet 1878. En ce qui concerne la Grèce, le Cabinet de Berlin n'avait jamais cessé de témoigner de son bon vouloir en s'associant aux vœux et aux démarches du Gouvernement français, et il était toujours animé des mêmes dispositions.

SAINT-VALLIER.

a; Cette dépêche a été publiée dans le 1" volume des documents diplomatiques relatifs aux affaires du Monténégro, page 175.

N° 11.

M. DE FREYCINET, Ministre des Affaires étrangères,

aux Agents diplomatiques de la République française à Vienne, Berlin, Saint-Pétersbourg et Rome.

Paris, le 14 mai 1880.

J'ai l'honneur de vous transmettre ci-jointe, à titre de document, la traduction d'une circulaire de Lord Granville, relative à la question des frontières de la Grèce, qui vient de m'être communiquée par Lord Lyons.

C. DE FREYCinet.

ANNEXE À LA DÉPÊCHE DE M. DE FREYCINET DU 14 MAI 1880.

Le Comte GRANVILLE, Principal Secrétaire d'État pour les Affaires étrangères,

à Lord LYONS, Ambassadeur d'Angleterre à Paris.

(TRADUCTION.)

Londres, le 11 mai 1880.

Mylord, le Gouvernement de la Reine a pris en considération la dépêche en date du 28 du mois dernier, par laquelle vous lui appreniez que, d'après l'opinion exprimée par M. de Freycinet, si la Porte faisait des difficultés. pour admettre la Commission de délimitation des frontières grecques siégeât sur son territoire, cette Commission pourrait fort bien, au moins pour ses premiers travaux, se réunir dans un autre pays.

que

Il semble au Gouvernement de la Reine qu'il y aurait un grand avantage, en portant cette proposition à la connaissance de la Porte, à la lui présenter comme une alternative; et il a, en conséquence, donné des instructions à ses Représentants pour qu'ils suggèrent aux Puissances d'agir ainsi et d'intro

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