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Pour exprimer la considération dans la forme des lettres, il faut avoir égard aux points suivants :

L'inscription; - Le traitement;

tion;

--

La courtoisie; - La souscrip-
La suscription.

La date; La réclame; Inscription.-L'inscription sert à désigner le titre de la personne à laquelle on écrit, si elle en a un, comme Sire, Monseigneur, Monsieur le ministre, Monsieur le comte, Monsieur le général, Monsieur, s'il n'y a aucune qualité à y ajouter 1.

L'inscription se met en vedette, en ligne ou dans la ligne.

L'inscription est en vedette quand elle est détachée du corps de la lettre; c'est la seule forme respectueuse. L'inscription est en ligne quand elle commence la première ligne; elle est dans la ligne quand elle est placée après quelques mots. Dans le protocole belge, l'inscription est toujours en vedette, excepté dans les lettres écrites par le Roi, pour lesquelles elle est en ligne.

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Traitement. On doit donner à chacun le traitement qui est dû à sa naissance, à son rang, à sa dignité. Il consiste, suivant les diverses circonstances, à donner la Sainteté au Pape, la Majesté aux empereurs et aux rois, etc.

L'Altesse Impériale appartient aux princes et princesses des familles des souverains portant le titre d'empereur; l'Altesse Impériale et royale est donnée aux princes de la Maison d'Autriche. Les princes et princesses de la Maison d'Autriche portent le titre d'Archiduc et d'Archiduchesse; les princes de la famille impériale de France, appelés éventuellement à l'hérédité et leurs descendants portent le titre de princes français; le fils aîné de l'empereur porte le titre de prince impérial 2; les princes et princesses de la famille impériale de Russie prennent le titre de grand duc et de grande duchesse.

L'Altesse Royale 3 est en usage pour les princes et princesses des maisons royales, de même, que pour les grands-ducs et les princes héréditaires de ceux-ci; l'Électeur de Hesse, les ducs de Modène, de Parme et de Saxe obtiennent le même traitement. Les fils puinés

1 Dans les lettres adressées aux dames, on ne se sert que de l'expression Madame; leurs titres et leurs qualités sont seulement exprimés dans la réclame et dans la suscription. On fait mention Ju titre quand on leur écrit en billet et à la troisième personne; alors il n'y a pas de réclame. 2 Art. 6 du sénatus consulte du 25 décembre 1852.

3 Toutes les Cours de l'Europe ont emprunté des Italiens le titre d'Altesse. Celui d'Altesse royale n'a commencé à être en usage qu'en 1633, lors du passage en Italie du Cardinal Infant, qui se rendait dans les Pays-Bas. Ce prince voulut se distinguer par là de la foule des petits princes italiens qui prenaient l'Altesse. Gaston de France, duc d'Orléans, frère de Louis XIII, se trouvant à Bruxelles en même temps que le Cardinal Infant, ne voulut pas souffrir qu'il y eut de différence dans le traitement entre le prince espagnol et lui; il prit la même qualification, qui fut ainsi introduite cu France.

des rois d'Espagne reçoivent la qualification d'Infant; les princesses sont nommées Infantes '.

L'Altesse Sérénissime s'emploie à l'égard des princes souverains d'un moindre rang, et, enfin, l'Altesse simple pour les princes cadets de quelques familles régnantes et pour les princes médiatisés. Le protocole allemand comprend deux titres, hoheit et durchlaucht, qu'en français on rend par le mot Altesse et qui pourtant ont une valeur toute différente. Le titre de hoheit est donné à un grand nombre de princes membres de la confédération germanique; celui de durchlaucht ne s'emploie qu'envers des princes souverains d'États peu étendus et certains hommes d'État que leurs souverains ont honorés du titre de prince. On dit Koniglike hoheit et non Kæniglike durchlaucht pour rendre en allemand l'expression Altesse Royale. En Allemagne, le titre d'Altesse est donc, dans certains cas, supérieur à celui d'Altesse Sérénissime.

L'Éminence se donne aux cardinaux.

Le titre d'Excellence n'est dù à personne en Belgique; le ministre des affaires étrangères l'accorde aux ministres des affaires étrangères des souverains, aux ambassadeurs et aux envoyés du second ordre. Les ministres et le corps diplomatiques étrangers le donnent aux ministres du Roi.

Le titre de Grandeur est inhérent à la dignité d'archevêque ou d'évêque. Cependant, dans leurs rapports officiels avec l'épiscopat, les fonctionnaires belges n'emploient ni la Grandeur, ni la qualification de Monseigneur : Ils disent, Monsieur, vous.

A l'égard des personnes qui n'ont aucune qualification spéciale, ou emploie la locution vous.

On ne se sert de l'expression honneur qu'à l'égard des personnes tenant un certain rang; quand on répond à une personne de la classe inférieure, on manquerait au protocole, en accusant réception de la lettre qu'elle a fait l'honneur d'écrire.

Courtoisie. On appelle courtoisie, le compliment qui se met à la fin des lettres, et qui contient l'expression des assurances de respect, de considération, d'estime, d'attachement, etc. On joint ordinairement à chacun de ces mots diverses épithètes qui leur donnent plus de valeur, profond respect, haute et respectueuse considération. Le choix de la courtoisie dépend du rang, de la dignité des personnes auxquelles on écrit et aussi de la position de celui qui écrit. On dit indistinctement l'assurance ou les assurances.

Envers les dames on doit toujours user d'une grande politesse. Ainsi, on donne la respectueuse considération aux dames d'un haut

1 Sous l'ancienne monarchie française (ordonnance de 1356), le fils aîné du Roi portait le titre de Dauphin. Cette qualification qui apparteuait aux princes du Viennois et du Dauphiné, passa aux rois de France, en 1219, avec la cession du Dauphiné.

rang, et pour celles de toutes les conditions, on emploie un protocole plein d'expressions bienveillantes.

Un long usage peut faire croire qu'on ne doit point exiger aujourd'hui que les agents à l'étranger se servent d'expressions respectueuses en écrivant au ministre des affaires étrangères : il est néanmoins incontestable que cette formule est pour eux un devoir. Les expressions de très-haute ou la plus haute considération ne peuvent être considérées comme équivalentes à celles du respect que des subordonnés doivent au ministre dont ils reçoivent les ordres.

Des motifs de délicatesse ont pu seuls faire négliger ce point d'étiquette par les ministres personnellement intéressés.

Souscription. La souscription ou signature peut être précédée de la formule Votre très-humble et très-obéissant serviteur, ou être apposée au-dessous de la courtoisie. On se sert de la première méthode pour des circonstances d'apparat; dans la correspondance courante, la seconde est généralement suivie.

La première méthode s'appelle, écrire en dépêche; la seconde, écrire en billet. Il y a une autre manière d'écrire en billet, c'est lorsqu'on adresse un simple avis, sans signature, à la troisième personne.

Date. La date doit toujours être précédée de la désignation du lieu d'où l'on écrit. Il y a deux manières de la placer : au haut de la page et à la fin de la lettre, vis-à-vis de la signature. Placée à la fin, elle indique plus d'égards et de déférence. Dans les correspondances ordinaires, il convient de placer la date au haut de la première page, pour faciliter l'examen et le classement des papiers. Réclame. La réclame est l'indication, placée au bas de la première page 1, du nom et de la qualité de la personne à laquelle on écrit; dans les lettres adressées au Roi, ou aux souverains, la réclame se met au-dessus du traitement.

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Comme les dépêches ou les lettres sont toujours sous enveloppe il pourrait y avoir incertitude, après un certain temps, sur le point de savoir à qui elles ont été adressées. C'est pour prévenir cet inconvénient que l'on fait usage de la réclame, qui a encore l'avantage de faire éviter les méprises dans les expéditions.

On ne met point de réclame dans les billets sans signatures, parce

Les allemands placent la réclame à la fin des lettres.

que le nom de la personne à laquelle on écrit se trouve placé dans le corps du billet. Inutile dès lors de le rappeler une seconde fois. Suscription. La suscription ou l'adresse est la reproduction de la réclame sur l'enveloppe de la lettre.

La suscription doit être conforme, pour les titres et qualités, à ceux qui sont exprimés dans la réclame.

Quelquefois, la personne qui écrit, complète la suscription en signant au bas, à gauche.

Voici le protocole des lettres à adresser au Roi, aux souverains ou aux princes étrangers, ainsi que les formules à suivre pour la correspondance avec les agents belges du service extérieur et les agents étrangers en Belgique.

Au Roi :

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sire,

(On écrit quelques lignes seulement au bas de la première page.)

Je suis, avec le plus profond respect,

Sire,

De Votre Majesté,

Le très-humble, très-obéissant et très-fidèle serviteur,

(Sans indication du lieu de la résidence.)

Au Pape, à un Empereur, à un Roi ou à un Prince souverain.

Très-Saint Père, Sire, Monseigneur,

Sainteté ou Béatitude, Majesté..., Altesse....

Je suis, avec le plus profond respect,

Très-Saint-Père, Sire, Monseigneur,

De Votre Sainteté, de Votre Majesté..., de Votre Altesse...,
Le très-humble et très-obéissant serviteur,

Bruxelles, le

(Suscription):

A notre Très-Saint-Père le Pape, à Sa Majesté..., à Son Altesse...

Aux Princes de moins d'importance :

Monseigneur,

Altesse (Altesse Sérénissime),

Je prie Votre Altesse d'agréer les assurances de la respectueuse considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être,

Monseigneur,

De Votre Altesse (de Votre Altesse Sérénissime),

Le très-humble et très-obéissant serviteur,

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