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Monsieur le ministre,

J'ai l'honneur d'informer Votre Excellence que le Roi, mon auguste souverain, a jugé convenable de donner une autre destination à M..... jusqu'à présent chargé d'affaires près le Gouvernement de Sa Majesté le...., et qui se trouve momentanément en Belgique, où des affaires de famille l'avaient rappelé. Forcé qu'il a été de quitter sa résidence avant de connaître les intentions de Sa Majesté, il ne pourra pas remplir en personne le dernier devoir de son ministère, celui de prendre congé de Votre Excellence. J'aime à penser que Monsieur . . . . aura réussi à se concilier, dans l'exercice de ses fonctions, la bienveillance de Sa Majesté. . . . et de son gouvernement : le témoignage que Votre Excellence pourrait être dans le cas de lui accorder à cet égard serait, sans doute, un sujet de satisfaction pour mon auguste souverain.

Je saisis avec empressement cette occasion de vous offrir, Monsieur le..., les assurances de la très-haute considération avec laquelle je suis................

Réponse aux lettres de rappel d'un chargé d'affaires ou d'un consul général chargé d'affaires.

Monsieur le ministre,

......

M. . . . . . . m'a remis la lettre que Votre Excellence m'a fait l'honneur de m'adresser, sous la date du . . . . . et par laquelle elle m'annonce que le gouvernement de Sa Majesté. s'est décidé à mettre fin à la mission que

.....

.....

ce diplomate remplissait à Bruxelles.

En quittant la Belgique, M. ... emporte le témoignage d'avoir contribué autant qu'il était en son pouvoir, à cultiver et à resserrer les rapports d'amitié et de bonne intelligence si heureusement établis entre les deux pays.

Je saisis avec empressement cette occasion d'offrir à Votre Excellence, les assurances de la très-haute considération avec laquelle je suis, . . .

Lorsqu'un agent est éloigné de son poste au moment où il est rappelé, ses lettres de rappel sont adressées par la poste, ou remises par son successeur. Il est d'usage, dans ce cas, les formules des lettres de rappel l'indiquent, que l'agent rappelé écrive, de son côté, suivant le grade dont il est revêtu, au chef de l'État auprès duquel il a été accrédité ou à son ministre des affaires étrangères; quelquefois il écrit à tous deux. Voici des formules de ce genre de lettres :

Sire,

Le Roi, mon auguste souverain, ayant apprécié les motifs qui me retiennent dans mon pays, je remplis un bien honorable devoir en venant

mettre aux pieds de Votre Majesté l'hommage de mon respect et l'expression de la vive reconnaissance dont je suis pénétré pour les bontés qu'elle a daigné avoir pour moi pendant le séjour que j'ai fait à sa Cour.

Je ne saurais trop vous exprimer, Sire, combien je m'estimerais heureux si Votre Majesté avait daigné s'apercevoir du soin que j'ai constamment apporté à mériter sa haute approbation.

Puisse la Providence, Sire, conserver longtemps à son peuple le souverain dont j'ai appris à connaître et à révérer les hautes qualités et la bonté paternelle.

Monsieur le ministre,

Le Roi, mon auguste souverain, ayant daigné m'assigner une nouvelle destination, je ne puis avoir l'honneur de prendre en personne congé de Votre Excellence. Je dois, à mon vif regret, me borner à lui offrir l'expression de ma reconnaissance pour l'accueil empressé que j'ai constamment reçu d'elle, et à manifester le vœu qu'elle soit bien persuadée que le souvenir des rapports qui ont existé entre nous me sera toujours précieux. Je prends la liberté de vous prier, Monsieur le . . . . . de déposer aux pieds du Roi et de la Reine, l'hommage de mon profond respect et de la gratitude que m'ont inspirée les témoignages de bonté que Leurs Majestés ont daigné me donner durant mon séjour à . . . . .

.......

Je saisis cette occasion pour renouveler à Votre Excellence les assurances de la très-haute considération avec laquelle je suis, . . .

Le ministre des affaires étrangères peut répondre à cette lettre dans les termes suivants :

Monsieur,

J'ai l'honneur de vous accuser la réception des lettres qui mettent fin à la mission que vous remplissiez à Bruxelles comme chargé d'affaires du gouvernement de Sa Majesté...

....

J'aurai soin, M. . . . ., de présenter à Sa Majesté vos hommages respectueux. Je vous remercie, des sentiments que vous voulez bien m'exprimer. Soyez persuadé que c'est avec un vif regret que je vois mettre un terme à des relations qu'il m'était si agréable de cultiver.

Recevez, Monsieur, avec cette assurance, l'expression de mes sentiments les plus distingués.

Le ministre des affaires étrangères,

TITRE IV.

CÉRÉMONIAL: REMISE DES LETTRES DE CRÉANCE ET DE RAPPEL; DÉCÈS DES AGENTS DIPLOMA

AUDIENCES;
TIQUES ÉTRANGERS.

DEUILS DE COUR;

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I. Avant la révolution de 1789, l'arrivée d'un ambassadeur sur le sol français était saluée à la frontière par des coups de canon. Le souverain envoyait à sa rencontre des officiers de sa Cour pour le complimenter et l'accompagner à son entrée dans la capitale 1.

Il est passé en principe aujourd'hui qu'un ambassadeur ne possède et ne déploie son caractère que lorsqu'il a été reçu par le Roi; jusque-là, il est couvert d'une sorte d'incognito qui ne comporte pas de solennités officielles.

■ Malgré la suppression des anciens honneurs rendus, à la frontière, aux diplomates du premier degré, il était néanmoins d'usage, sous la monarchie, que le préfet du département par lequel l'ambassadeur entrait en France, mit de l'empressement à lui offrir ses bons offices.

En Angleterre, les antiques traditions ont été maintenues et sont encore scrupuleusement observées. Un ambassadeur, à son entrée dans le port, est accueilli par des salves d'artillerie et complimenté par les autorités locales.

Cela est peut-être dû à l'état insulaire de l'Angleterre. Un ambassadeur arrive toujours sur un vaisseau au pavillon duquel le salut royal est fait.

Le prince de Ligne fut chargé de représenter le Roi au couronnement de Sa Majesté la reine Victoria.

A son arrivée à Douvres, Son Altesse fut l'objet de l'accueil déterminé par la coutume générale. Il fut reçu par le maire de la ville et le commandant de la garnison, au moment où il quitta sa chaloupe, et salué de treize coups de canon. Un détachement d'honneur stationna devant l'hôtel où il descendit, et quatre factionnaires y furent sous les armes.

Le premier soin de l'ambassadeur, à son arrivée dans la capitale, doit être de faire annoncer sa venue au ministre des affaires étrangères, soit par un des membres de l'ambassade en personne, soit par lettre, et de lui demander les jour et heure auxquels le ministre pourra le recevoir.

Ce dernier répond qu'il recevra Son Excellence immédiatement ou à une autre heure de la journée, autant que possible; la réception ne doit pas être ajournée plus loin que le lendemain.

Cette visite est faite et reçue en frac. Le diplomate y remet la copie ouverte de ses lettres de créance. Le ministre rend la visite à l'ambassadeur le jour même. L'empressement à rendre la visite est d'étiquette.

Il s'est vu souvent en France que la voiture du ministre était attelée avant la sortie de l'ambassadeur, et que le ministre français arrivait à l'ambassade peu d'instants après la rentrée de Son Excellence.

Le ministre prend les ordres du Roi pour le jour de la réception solennelle au palais.

Ce jour étant fixé, le ministre des affaires étrangères en informe le récipiendaire, qui est prévenu, d'un autre côté, par le maréchal de la Cour, qu'on ira le chercher à son hôtel tel jour, à telle heure.

Deux voitures gala de la cour attelées de six chevaux, précédées d'un piqueur, et ayant chacune deux valets de pied du Roi, tous en grande livrée, se rendent à l'hôtel qu'habite l'ambassadeur, une demi hemi-heure avant l'heure fixée pour la réception.

Un aide de camp du Roi est dans la première voiture. Il y fait monter l'ambassadeur et se place sur le devant. Les autres membres de l'ambassade occupent la deuxième voiture.

L'équipage de l'ambassadeur avec ses gens en livrée suit à vide les voitures de la cour.

L'ambassadeur est reçu au haut de l'escalier du palais par les premiers officiers de la maison du Roi. Il est conduit, précédé par eux, vers le salon de réception.

Le Roi s'y trouve, en uniforme, entouré des princes et de ses officiers.

Le ministre des affaires étrangères, aussi en uniforme, assiste à cette cérémonie, et, s'il y a lieu, présente au Roi l'agent étranger.

En remettant ses lettres de créance au souverain, l'agent étranger lui adresse quelques paroles exprimant les sentiments

d'amitié de la Cour qu'il représente, ses sentiments personnels et le but de sa mission. Voici quelques formules:

Sire, j'ai l'honneur de remettre à V. M. les lettres par lesquelles, le Roi mon Auguste Souverain, m'accrédite auprès d'Elle en qualité de......

Je suis heureux d'avoir en cette occasion à offrir (à renouveler) à V. M. les assurances de la constante amitié du Roi et l'expression de ses vœux sincères pour le bonheur personnel de V. M., celui de sa famille et la prospérité de ses États.

J'ose espérer, Sire, que mes soins respectueux me rendront digne de l'auguste bienveillance de V. M. Je trouverai dans cette bienveillance un puissant encouragement pour poursuivre le but de ma mission qui est de maintenir et d'accroître encore, s'il est possible, les rapports d'amitié et d'intérêt communs qui subsistent si heureusement entre...... et la Belgique.

J'ai l'honneur de présenter à V. M. les lettres qui m'accréditent auprès de son auguste personne en qualité de......

Permettez-moi, Sire, d'être en même temps auprès de V. M. l'interprête des sentiments d'estime et de sympathie que mon Souverain professe à un si haut degré pour la personne de V. M. et les vœux qu'il fait pour la félicité de votre famille et pour la prospérité de vos peuples.

A l'expression de ces sentiments, daignez, Sire, me permettre d'ajouter l'hommage de mon profond respect. Pendant le cours de la mission que je vais commencer, je ferai tout ce qui dépendra de moi pour mériter la bienveillance de V. M.; je me trouverai heureux si j'y réussis et si mes constants efforts contribuent à resserrer encore les liens d'amitié et d'intérêt qui unissent déjà si étroitement les deux peuples.

Le Souverain adresse à l'agent étranger quelques paroles bienveillantes pour la Cour qui l'envoie et pour l'agent même.

Je reçois avec un véritable plaisir les assurances que vous venez de me donner au nom de......, des sentiments qui l'animent pour ma personne et de ses vœux pour la félicité de ma famille royale et de mes sujets.

Extrêmement sensible à ce témoignage du vif intérêt, je vous demande de vouloir bien assurer Sa Majesté que j'emploierai tous mes efforts pour y correspondre et pour resserrer de plus en plus les liens d'amitié qui existent si heureusement entre les deux pays.

Quant à vous, M. le Ministre, je me plais à vous annoncer que le choix de votre personne par S. M. . . . . . . ne peut pas manquer de m'être agréable et d'être pour vous une garantie de ma bienveillance. Ou bien: « Je suis trèssensible la preuve (nouvelle preuve) d'amitié que me donne S. M. le Roi des Belges en accréditant un.............. auprès de ma personne, et il m'est fort agréable, Monsieur, que son choix se soit fixé sur vous. »

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