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Sa Majesté répondit affirmativement.

Le Roi reçut alors les insignes de l'Ordre des mains de Monsieur d'Argaiz, qui s'exprima ainsi :

« L'Ordre reçoit Votre Majesté dans son amiable compagnie; en signe de quoi, Sire, ce collier vous est posé. Dieu veuille que Votre Majesté le porte pendant longues années pour son honneur et sa gloire.

« Au nom du Père, du Fils et du St Esprit. »

Il fut dressé un procès-verbal de la cérémonie, lequel est déposé dans les archives de la chancellerie de l'Ordre.

Sa Majesté remercia la Reine d'Espagne par la lettre dont le texte suit :

Madame ma sœur et cousine, le chevalier d'Argaiz m'a remis la lettre par laquelle Votre Majesté a bien voulu me faire connaître, qu'afin d'effectuer mon admission dans l'amiable compagnie de l'Ordre illustre de la Toison d'Or, elle avait fait choix de son chargé d'affaires près de ma personne, pour me remettre les insignes dudit Ordre, selon les cérémonies accoutumées. Les formalités d'usage étant remplies, je m'empresse d'adresser à Votre Majesté l'expression de la vive gratitude avec laquelle j'ai reçu ce témoignage de son amitié, et c'est avec un véritable plaisir que je saisis une occasion aussi agréable pour renouveler à Votre Majesté les assurances de la haute estime et de l'inviolable attachement avec lesquels je suis,....

VI. Remise de la Rose d'Or. La Belgique occupant une place privilégiée dans le cœur paternel du Souverain Pontife, il ne serait pas impossible que dans l'avenir Sa Sainteté envoyât la Rose d'Or à l'une de nos princesses. Rappelons le cérémonial qui fut suivi à Lisbonne en pareille circonstance.

Le Pape Grégoire XVI ayant été parrain de l'infant Dom Joao, né le 16 mars 1842, et voulant donner un témoignage de sa haute considération pour Sa Majesté Très-Fidèle, résolut d'envoyer à la Reine Dona Maria le bouquet de roses d'or que les Pontifes romains, depuis le 8° siècle, sont dans l'usage de bénir et de consacrer le quatrième dimanche de carême, jour de Lætare.

Mgr Vizzarelli fut chargé de la remise de cette haute distinction. La cérémonie à laquelle le corps diplomatique et les autorités avaient été invités eut lieu le 24 avril, à neuf heures et demie du matin, dans la chapelle des Necessidades.

Les voitures de la Cour allèrent prendre Mer Vizzarelli à son hôtel.

Mgr Vizzarelli déposa le bouquet de roses dans un vase placé au milieu de l'autel; dès que la Cour et les invités furent arrivés S. E. commença la messe.

Après l'Ite missa est, Mgr Vizzarelli se retira du côté de l'épître, se tourna vers le trône de Leurs Majestés et un prêtre lut le bref pontifical.

Le bref étant lu, Mgr Vizzarelli prit le vase contenant la Rose d'Or, et la présenta à Sa Majesté qui la toucha de la main. La Rose fut ensuite placée sur une crédence qui se trouvait à côté du trône près la Reine. Ensuite Mgr Vizzarelli toujours devant la Reine lui adressa en latin l'allocution suivante :

Recevez, Madame, de nos mains la Rose que nous vous remettons par commission spéciale dont nous a investi le Souverain Pontife Grégoire, par la divine Providence, XVIe Pape de ce nom. Cette Rose exprime la joie de l'une et l'autre Jérusalem, c'est-à-dire l'Église triomphante et l'Église militante, joie qui se manifeste à tous les fidèles du Christ par cette belle fleur, symbole de la gloire de tous les saints. Recevez-la donc, Madame, vous qui dans le monde êtes noble, illustre, puissante et ornée de beaucoup de vertus, afin que semblable à la Rose qui croît près du courant des eaux vous soyez encore plus grande en qualités brillantes par Notre Seigneur Jésus-Christ : daigne, Madame, le Dieu triple et un qui vit dans tous les siècles, vous accorder cette grâce dans sa clémence. »

Sa Majesté répondit :

« Dans l'honorable et sainte distinction de la Rose d'Or que vous venez de m'offrir de la part du Saint Père Grégoire XVI, je reçois avec grande joie un indélébile témoignage de la bienveillante volonté de Sa Sainteté. Il est trèsagréable à mon cœur de voir renouveler cette preuve certaine de l'amitié réciproque et de la considération qui subsistent entre mon royaume et le Saint-Siége, comme elles ont existé entre nos augustes prédécesseurs et ceux du Saint Père. Ferme dans la croyance et dans les préceptes de la religion sainte de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et dans le désir de voir prospérer mes États, j'espère fermement, avec le secours du Ciel, que les actes de mon règne correspondront aux bienveillantes intentions de Sa Sainteté.»

Le Rose fut ensuite replacée sur l'autel et le célébrant acheva la

messe.

Après la cérémonie, le peuple fut admis à voir la Rose d'Or, qui est exposée sur l'autel les jours de grande solennité.

CHAPITRE II.

AUDIENCES DIPLOMATIQUES, DEUILS DE COUR, DÉCÈS ET FUNÉRAILLES DES AGENTS DIPLOMATIQUES ÉTRANGERS.

SECTION Ire.

AUDIENCES DIPLOMATIQUES.

I. Lorsqu'un agent d'un gouvernement étranger, accrédité en Belgique, désire être reçu par Sa Majesté, il doit en exprimer le désir au ministre des affaires étrangères, en lui faisant connaître le but de l'audience, s'il est officiel,

Le ministre des affaires étrangères prend les ordres du Roi, par l'intermédiaire du maréchal de la Cour 1.

L'heure de l'audience fixée, l'agent étranger s'y rend en uniforme, à moins qu'on ne l'ait invité à aller au palais en frac.

Les audiences officielles peuvent avoir pour but la remise de lettres de créance, la remise de lettres de notification, la remise de lettres de rappel ou autres lettres de cabinet.

Il est d'usage d'annoncer, par la voie du Moniteur, les réceptions officielles par le Roi des ministres étrangers et d'indiquer sommairement l'objet des audiences.

Le Journal officiel fait également savoir au public le sujet des lettres de notification que le Roi reçoit des souverains étrangers. Si ces lettres font part des décès, le Moniteur annonce, en même temps, que Sa Majesté prendra le deuil, et il en indique la durée.

II. Voici des formules d'annonces au Moniteur belge des divers cas ordinaires d'audience qui peuvent se présenter.

Si l'audience avait un but secret, il va de soi qu'on ne l'annoncerait pas. Il en serait de même, si son objet était étranger aux affaires du pays.

Lorsque des belges, fonctionnaires ou autres, doivent être admis à l'honneur d'offrir leurs hommages à S. M., ils doivent adresser leurs demandes d'audience à l'officier d'ordonnance du Roi de service au palais.

Remise de lettres de créance et de rappel.

Le 4 de ce mois (4 septembre 1850), monseigneur Gonella, archevêque de Néocésarée, a remis au Roi, en audience solennelle, les lettres du saint Père, qui l'accréditent en qualité de nonce apostolique auprès de Sa Majesté.

Monseigneur Gonella, accompagné des personnes attachées à la nonciature, a été conduit au palais avec le cérémonial d'usage. M. le ministre des affaires étrangères était auprès de Sa Majesté pendant cette réception.

Au sortir de l'audience royale, monseigneur Gonella a été reçu successivement par la Reine et par Leurs Altesses Royales les princes et princesse de la famille royale.

Les voitures de la Cour, qui avaient été chercher monseigneur le nonce, l'ont ensuite reconduit à son hôtel.

Le..... à... heures (hier à... heures), M. le..... a remis au Roi, en audience solennelle, les lettres qui l'accréditent auprès de Sa Majesté, en qualité d'envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le Roi de........... (de ministre résident de Sa Majesté...).

M. de..... a été présenté au Roi par M. le ministre des affaires étrangères. (Son Excellence a été présentée au Roi, en l'absence de M. le ministre des affaires étrangères, par M. le ministre de.....)

Les voitures de la Cour ont conduit M..... au palais et l'ont ramené à son hôtel, à l'issue de la réception royale.

Le 31 octobre 1848, S. Ex. M. le comte de Woyna a présenté au Roi, en audience particulière, les lettres par lesquelles LL. MM. l'empereur Ferdinand et l'empereur François-Joseph notifient, l'un son abdication, et l'autre son avènement au trône impérial.

M. le comte de Woyna a remis, en même temps, à Sa Majesté les lettres qui le réaccréditent, comme envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de Sa Majesté Impériale et Royale apostolique.

M. le comte de Randwyck, chargé par S. M. le roi des Pays-Bas d'une mission extraordinaire, à l'occasion du décès de S. M. Guillaume II et de l'avèneinent de S. M. Guillaume III, a été reçu dimanche (8 avril 1849) par le Roi. Son Excellence a été présentée au Roi par M. le ministre des affaires étrangères.

Les voitures de la Cour ont conduit M. le comte de Randwyck au palais et l'ont ramené à son hôtel à l'issue de l'audience royale.

M..... a remis hier à M. le ministre des affaires étrangères les lettres qui l'accréditent en qualité de chargé d'affaires du gouvernemeut de S. M. le Roi de..... près le gouvernement belge.

Son Excellence M. le chambellan et conseiller intime de légation de Sydow, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le roi de Prusse, a présenté à M. le ministre des affaires étrangères M. le comte de HenckelDonnersmarck, en qualité de chargé d'affaires de Prusse ad interim près le gouvernement belge.

Le 18 de ce mois, monseigneur de St Marsan, archevêque d'Éphèse et nonce apostolique, a remis au Roi les lettres qui mettent fin à la mission que Son Excellence remplissait auprès de Sa Majesté.

Les voitures de la Cour ont conduit monseigneur l'archevêque d'Éphèse au palais et l'ont ramené à son hôtel à l'issue de l'audience royale (1).

Le... de ce mois..., à... heures, M. le......, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le Roi de..... a remis au Roi, les lettres qui mettent fin à la mission que Son Excellence remplissait à Bruxelles.

Si l'agent rappelé se trouve éloigné de Bruxelles au moment de son rappel:

Le Roi a reçu de..... des lettres qui mettent fin à la mission que M..... remplissait auprès de Sa Majesté, en qualité d'envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de.....

Autres lettres de notification.

Le Roi a reçu de S. M..... des lettres en notification de l'heureuse délivrance de S. A. R....., épouse de S. A. R..... et de la naissance d'un prince (d'une princesse).

Le Roi a reçu de Sa Majesté........... une lettre en notification de la naissance d'un prince de.....

(1) Pour les nonces on fait exception à la règle en vertu de laquelle les voitures de la Cour ne vont pas chercher les agents pour les conduire à l'audience dans laquelle ils remettent leurs lettres de rappel.

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