Images de page
PDF
ePub

XI. Je fuis & ferai, & veux être à jamais à la mercy de la Providence de Dieu, fans que je veuille que ma volonté y tienne rang que de fuivante.

XII. Dieu ne fe plaît que dans les cœurs approfondis dans l'humilité, avilis par la fimplicité, élargis par la charité.

XIII. Je n'aime point qu'on dit ; il faut faire ceçi ou cela, parce qu'il y a plus de merite il faut tout faire pour la gloire de Dieu.

XIV. En l'exercice des tentations, il ne fe faut point effaroucher; mais demeurer dans une grave & douce refignation à la volonté de Dieu.

XV. Le grand profit de l'ame en lavertu, ne confifte pas à beaucoup penfer à Dieu, mais à le beaucoup aimer.

[ocr errors]

XVI. Confiderez fouvent que Dieu vous regarde de fon œil d'amour parmi vos plus grandes incommoditez, pour voir comme vous vous comporterez felon fa volonté. Faites donc agreablement la pratique de fon amour en ces occafions.

Envers le prochain.

I. L'ambien & du mal. Il eft défendu d'y 'Ame de notre prochain eft l'arbre toucher, pour en juger, fous peine d'être chatié, parce que Dieu s'eft refervé le jus gement.

II. C'eft une injuftice fpirituelle de vouloir favoir l'interieur d'autrui, & ne vou loir rien dire du nôtre..

III Quand nous exhortons le prochain à faire ce que nous ne failons pas, il faut parler en qualité d'Ambaffadeur envoié de la part de Dieu.

IV. Regardons notre prochain d'un œil fimple & affectionné, fans éplucher ce qu'il fait, ni ce qu'il deviendra.

V. Faifons comme les abeilles, façons le miel de toutes les fleurs : c'eft-à dire, voions les belles qualitez de notre prochain, excitons en nous un defir de les imiter.

VI. Si nous y connoiffons quelques défauts, compatiffons charitablement & defirors ardanment de les corriger.

VII. Il faut que l'amitié que l'on porte à fon prochain, foit fondée fur le folide fondement de la charité, car elle fera bien plus ferme & conflante que celle qui a fon fondement en la chair, au fang, & au refpe&t humain.

VIII. Il nous faut aimer les uns les autres ici-bas fur la terre, comme nous nous aimerons dans le Ciel.

IX. Les Payens aiment ceux qui les aiment; mais les Chrétiens doivent exercer leur amitié à l'endroit de ceux qui ne les aiment pas.

X. Nous ne pouvons trop aimer notre prochain, ni exceder les termes de la raifon; mais quant au témoignage de cet amour, nous pourrons exceder.

XI. Nous ne devons pas aimer notre prochain par inclination, ou parce qu'il est vertueux ou par efperance que nous

avons qu'il le deviendra, mais principalement, parce que telle eft la volonté de Dieu.

XII Le fupport des imperfections du prochain, eft un des principaux points de l'amour que nous lui devons.

XIE Notre Seigneur repandant fon Sang en la Croix, a fait un ciment facré, duquel il a voulu cimenter, unir, confondre, & attacher toutes les pierres de fon Eglife (qui font les Fideles) les uns avec

les autres.

XIV. Il faut aimer notre prochain jufqu'à ce point, de le preferer toûjours à nous en toutes chofes dans l'ordre de la fainte charité, & ne lui jamais rien refufer que nous puiffions contribuer à son utilité, excepté de nous damner.

XV. Il faut témoigner que l'on aime fon prochain, pourveu que la fainteté accompagne toûjours les témoignages de l'amour. XVI. Celui qui préviendra fon prochain en benediction de douceur, fera le plus parfait imitateur de notre Sauveur.

I.

C Elmi

Envers fai-même.

Elui qui mortifie davantage fes inclinations naturelles; attire davantage les infpirations furnaturelles.

IL. Pour donner un bon maintien à notre ame, il lui faut faire faire toutes fes actions en la prefence de notre Seigneur. III. Il faut vivre en ce monde, comme

fi nous avions l'efprit au Ciel, le corps au tombeau.

IV. Si quelqu'un veut être content en fa mediocrité, qu'il ne confidere pas ceux qui ont plus mais feulement ceux qui ont moins que lui.

V. Quand on a commis quelque faute il faut s'humilier devant Dieu, fe relever à l'inftant, & n'y penfer qu'en lui confeffant fon peché.

VI. Celui qui eft vraiment humble, ne penfe jamais qu'on lui faffe tort.

VII. Nous ne devons pas nous depouiller de nous-même, afin de demeurer nuds; mais afin de nous revêtir de Jefus-Chrift crucifié.

;

VIII. Il nous fant bien reconnoître notre neant, mais il n'y faut pas demeurer; car nous ne devons jamais nous aneantir fi non pour nous unir à notre tout, qui` eft Dieu.

IX. Il ne faut jamais être prevenu de foi même, felon le jugement des hommes; d'autant que pour l'ordinaire, il eft flateur.

X. Ne regardez jamais vos croix, qu'à travers de la croix du divin Sauveur, & vous les trouverez fi douces, ou du moins fi agreables, que vous en aimerez plus la fouffrance, que la jouiffance de toutes les confolations du monde.

XI. Quand il arrive quelque notable difficulté, ne remuez rien, que vous n'aiez premierement regardé l'éternité, & que Vous ne vous foiez mis en l'indifference.

XII. En la maifon du jufte tout y travaille il n'y a rien d'inutile, il n'y a rien de pareffeux.

XIII. Les tentations tuelles qu'elles foient nous troublent, parce que nous y penfons trop, & que nous les craignons trop ; les tentations ne fauroient troubler un efprit qui ne les aime pas.

XIV. Soiez bien aifes que le monde ne tienne compte de vous: s'il vous cftime, mocquez-vous en joieufement, & riez de fon jugement & de votre mifere; s'il ne vous estime pas, confolez-vous avec joie.

XV. Il faut hair nos défauts, mais d'u ne haine tranquille & quiette, non point d'une haine defectueufe & troublée.

XVI. Regardez fouvent à la durée de l'éternité, & vous vous ne troublerez point des accidens de la vie mortelle.

Souve

ORAISON,

A la glorieufe Vierge Marie.

Ouvenez-vous tres-pieufe Vierge Marie, Mere de confolation qu'il ne fut jamais dit ni oüi perfonne avoir été refufée ou delaiffée, laquelle parmi fes afflictions & neceffitez a eu recours à votre aide, & demandé l'affiftance de vos prieres & de votre credit envers votre cher Fils Jefus. En cette grande confiance, pauvre ame pechereffe que je fuis, je viens à vous Mere des Vierges! je m'y adreffe de tout mon cœur, en

« PrécédentContinuer »