298 INTRODUCTION A LA VIE DEVOTE 6/81 PAR SAIN T DE GENEVE, de Sainte MARIE. Meffe, de Maximes & Prati- Abregé de la Vie du même Saint. Your Edit. Tours Alfred Home BRUSSELLE... MDCCXXVIII. AVERTISSEMENT Sur l'Edition nouvelle de ce Livre. G'ON voioit avec douleur perir presque entre les mains des Fidelles le seul Livre de pieté, qui a été composé en notre langue par un Saint de notre païs, L'INTRODUCTION A LA Vie Devote ouvrage qui depuis près d'un siecle a été également cher & utile à toute la France. L'estime s'en est conservée jusqu'à nos tems, & deux choses y ont contribué ; le zele prudent des Directeurs, qui en ont toûjours conseillé la lecture & l'approbation universelle des personnes avancées en âge , qui en avoient pris une haute idée dès leurs premieres années. Mais si nous considerons les Fidelles, qui sont entre deux âges; nous ne trouverons parmi eux que l'estime de ce Livre, fans presque aucun usage: & à l'égard de ce que l'on peut appeller le jeune monde de l'un & de l'autre . fexe, à peine de même y est-il connu. y C'eft us malheureux effet de la delicateffc de notre fiécle sur les Livres de devotion , qui ne sont pas raisonnablement bien écrits , & par consequent fur ceux, auxquels les grands changemens de la langue ont fait perdre cet agrement : il est vrai, & l'on peut ajoûter, que cette delicateffe fert à beau. coup de gens, pour excuser leur inde- ; yotion. Cependant il ne faut blâmer ni la delicatesle du fiécle, ni fon indevotion par cet endroit-là. D'autant que la raison de ne rebuter la pieté de perfonne, par le degoût d'un mauvais stilc; & principalement de ne pas mettre entre les mains de la jeunesse , des livres qui puissent lui apprendre à parler mal François , aura coûjours son poids: &t fon autorité, Quoi qu'il en soit on étoit dans la necessité, ou de laisserpe=; rir cet excellent Livre, ou de l'accommoder aux usagés presens de la langues pour condescendre à la delicateffe du fiecle, & ne laisser aucune excufe à fon indevotion. 3 t eo et ûuHe ni VOjela on0;& en Hé pourquoi souffrir patiemment, que cet admirable ouvrage nous devierne inutile ? pourquoi nous priver d'un bien, que la divine Providence nous a voulu rendre propre ? pourquoi les Nations étrangeres, riches de notre bien par la traduction de ce saing Livre en leurs langues, nous reprocheront-elles notre negligence à le faire valoir pour nous-mêmes ? pourquoi la Pieté recevra-t-elle avec plaisir tant de traductions des livres étrangers , renouvelléęs & retouchées à proportion des changemens considerables de notre langue , & n'osera-t-on toucher à celui-ci ? L'on dira peut-être que le respect qu'on doit à l'Ouvrage d'un Saint, demande qu'on n'y touche pas plus qu'à ses Reliques : mais je repond à cela : le respect infini qu'on doit à la fainte Ecriture , empêche-t-il qu'on ne la donne en François aux Fidelles pour s'en édifier ; & qu'on n'en renouvelle les anciennes traductions ? pechera-t-on plus contre la veneration dûö à faint François de Sales , en changeant quelques termes & expreslions de fon Introduction, qu'on la traduisant en unc livres parler poids oit on serpe Accomanguej ceste du fe à for |