Souvenirs d'un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine, Volume 1

Couverture
Plon-Nourrit et cie, 1925
 

Pages sélectionnées

Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 2 - A cette époque il était encore magnifique; les montagnes étaient couronnées de belles forêts, les tentes mongoles étaient disséminées ça et là dans le fond des vallées parmi de gras pâturages. Pour un prix très-modique, les Chinois obtinrent la permission de défricher le désert. Peu à peu la culture fit des progrès; les Tartares furent obligés d'émigrer, et de pousser ailleurs leurs troupeaux. Dès lors le pays changea bientôt de face. Tous les arbres furent arrachés , les forêts...
Page 104 - ... précieuses, enfin tout ce dont il pourra avoir besoin dans une autre vie. Ces enterrements monstrueux coûtent quelquefois la vie à un grand nombre d'esclaves ; on prend des enfants de l'un et d,e l'autre sexe, remarquables par leur beauté, et on leur fait avaler du mercure jusqu'à ce qu'ils...
Page 3 - Quelquefois le ciel se brise et s'ouvre brusquement, en laissant échapper tout à coup, comme une immense cascade, toute l'eau dont il était chargé ; bientôt les champs et les moissons disparaissent sous une mer boueuse, dont les énormes vagues suivent la pente des vallées, et entraînent tout sur leur passage. Le torrent s'écoule avec vitesse, et quelques heures suffisent pour que le sol reparaisse. Mais plus de moissons, presque plus même de terres végétales.
Page xi - Quand le divin Timour habitait sous nos tentes, la nation mongole était redoutable et guerrière; ses mouvements faisaient pencher la terre ; d'un regard elle glaçait d'effroi les dix mille peuples que le soleil éclaire. 0 divin Timour , ta grande âme renaîtra-t-elle bientôt ? Reviens, reviens, nous t'attendons, ô Timour...
Page 123 - Madame, vous ne savez pas ce que vous dites: il y en a de bons, il y en a de mauvais, et l'on compterait peut-être plus de bons valets que de bons maîtres. LE MAÎTRE Jacques, vous ne vous observez pas; et vous commettez précisément la même indiscrétion qui vous a choqué.
Page 3 - Dès lors le pays changea bientôt de face. Tous les arbres furent arrachés, les forêts disparurent du sommet des montagnes... et les nouveaux cultivateurs se hâtèrent d'épuiser la fécondité de cette terre. « Maintenant ces contrées ont été presque entièrement envahies par les Chinois et c'est peut-être à leur système de dévastation qu'on doit attribuer cette grande irrégularité des saisons qui désole ce malheureux pays. Les sécheresses y sont fréquentes, presque chaque année,...
Page 58 - L'odeur qu'on respire dans l'intérieur des tentes mongoles est rebutante et presque insupportable, quand on n'y est pas accoutumé. Cette odeur forte, et capable quelquefois de faire bondir le cœur, provient de la graisse et du beurre dont sont imprégnés les habits et les objets qui sont à l'usage des Tartares. A cause de cette saleté habituelle, ils ont été nommés Tsao-Ta-Dzc (Tartares puants) par les Chinois, qui eux-mêmes ne sont pas inodores, ni très-scrupuleux en fait de propreté.
Page 52 - L'aspect des prairies de la Mongolie n'excite ni la joie ni la tristesse, mais plutôt un mélange de l'une et de l'autre, un sentiment mélancolique et religieux, qui peu à peu élève l'âme, sans lui faire perdre entièrement de vue les choses d'ici-bas : sentiment qui tient plus du ciel que de la terre, et qui paraît bien conforme à la nature d'une intelligence servie par des organes.
Page 85 - Tartarie, et surtout dans le pays des Khalkhas, la froidure est si affreuse, que, pendant la plus grande partie de l'hiver, le thermomètre ne peut plus marquer, à cause de la congélation du mercure. Souvent toute la terre est couverte de neige ; et si le vent du nord-ouest vient à souffler, la plaine ressemble aussitôt à une mer bouleversée jusque dans ses fondements. Le vent soulève la neige par vagues immenses, et pousse devant lui ces gigantesques avalanches. Alors les Tartares volent...

Informations bibliographiques