paraissait en troupe, le corps de ville marchoit dans le centre des deux compagnies, par lesquelles il était pris et reconduit à l'hôtel commun. Il y avait une compagnie de l'arquebuse qui obtint des lettrespatentes au mois de février 1576, et un arrêt du cinq août 1715 en maintenue de ses priviléges contestés alors par le gouverneur de l'Ile-de-France. : Elle avait pour enseigne un cochon dans une cage, d'où est venu le sobriquet des gens de Crépy. L'uniforme était hausse-col aux.. armes du duc d'Orléans; habit bleu de roi bordé d'un galon d'argent, doublure écarlate; revers et paremens de velours ponceau; boutons d'argent; deux épaulettes aussi d'argent; retroussis de l'habit garni de quatre fleurs de lis en or; veste et culotte écarlates; jarretières d'argent; bas de soie blancs; chapeau uni à plumet blanc, bouton et gance d'argent. Les armes de la ville étaient d'or, à un tigre de sable. Lorsque Philippe-le-hardi donna le Valois en apanage, on ajouta en chef trois fleurs de lys d'or en champ d'azur. Celles de Valois étaient, pour le comté : semé de France à la bordure de gueule ; pour l'ancien duché-pairie : au lambel chargé d'un croissant d'azur à chacun des trois pendans; et pour le moderne duché-pairie : au lambel d'argent comme Orléans. On cite parmi les hommes distingués sortis de Crépy Albin des Avenelles, chantre de la collégiale Saint-Thomas en › 1509, l'un des poètes de la cour de Louis XII. On connaît de lui, une traduction en vers français de l'Art d'aimer, d'Ovide;-le Chief d'amour; les sept arts libéraux. On ignore la date de sa naissance et celle de sa mort; - Philippe des Avenelles qui publia en 1560 une traduction française de l'Histoire ibérique d'Annibal par Appin Alexandrin. C'était d'ailleurs un habile avocat attaché à la cause royale pendant la ligue; Bouchel (Laurent) jurisconsulte célèbre. Il naquit le premier mars 1588 de Claude Bouchel receveur ordinaire du duché de Valois. Il fut mis à la bastille d'où le crédit du premier président Nicolas Le Jay le fit sortir. Il était regardé comme un des plus savans hommes de son tems et jouissait d'une haute considération. On a de lui: Decretorum Ecclesiæ Gallicana, libri octo, in-f°, 1609; une édition de Grégoire de Tours, in-8°, 1610; Joannis Monachi historia Gaudefridi Ducis Normannorum cum no tis, 1610; Trésor da droit français, 2 vol. in-f.o, 1615; deuxième édition en 1629; troisième en trois volumes, 1666; quatrième édition en deux volumes, en 1689;-In leges Ciceronis de jure público Commentaria, 1615; - Curiosités où sont contenues les résolutions de plusieurs belles questions, touchant la création du monde jusqu'au jugement, :616; Enchiridion christiani jurisconsulti, 1618; Statuts des Libraires de Paris, in-4°, 1620;Traité de la Justice criminelle de France, in-4°, 1621; Code historial de France, sans date; Grandes Conférences des Ordonnances de Pierre Guénois, 1678; Les Coutumes générales des Bailliages de Senlis, comté de Clermont en Beauvoisis et Duché de Valois, 1631, ouvrage très estimé publié après la mort de l'auteur; il est précédé d'une notice sur le Valois par Bergeron. Bouchel avait été élu de Crépy; il mourut le dix-neuf avril 1629; 1 Lescelin deuxième abbé de Saint-Arnoult de Crépy. Il est auteur d'une Vie de saint Arnoul en quatre livres, en vers, et de T'histoire de la Translation des reliques de saint Arnoul au château de Crépy. Lescelin mourut en 1031. La ville proprement dite présente du sud-est au nord-ouest une longueur rectiligne d'environ huit cent cinquante mètres, non compris l'enclos de Brisebêche, situé au-delà des murs dans la vallée, et une étendue transversale moyenne de quatre cents mètres. On a conservé vers l'ouest et vers le nord, c'est-à-dire sur l'escarpement des vallées qui cernent la ville, les restes des murailles qui furent construites selon le plan tracé au onzième siècle par Gauthier-le-blanc, qu'on rétablit après le siége de 1431, et que l'on restaura pour la dernière fois sous Henri IV. La première enceinte de la ville, qui était celle du château, était comprise entre les murailles encore apparentes et une ligne au sud passant par la poterne, la place du Pilori, la rue de la Cloche, et de là au nord à travers le quartier de la Couture, jusqu'à la rencontre de la route actuelle de Compiègne. Il y avait deux portes, celles de Compiègne et des Pourceaux. Le quartier appelé le Donjon s'étendait au sud du château depuis la poterne jusqu'à la montagne Sainte-Agathe. Philippe d'Alsace y fit percer une troisième porte qu'on voyait, il y a peu d'années, sur la place du Paon. Ces deux parties de la ville furent comprises dans la nouvelle enceinte établie par le duc d'Orléans en 1394, laquelle embrassa aussi ce qu'on nommait le bourg, en passant par la rue Bergeron et le cours Charpentier. On ne voit plus de ce côté de vestiges des remparts. Le périmètre général figurait au dix septième siècle un penta gone irrégulier ayant un grand côté vers le nord-ouest, un autre au midi, un côté moyen à l'ouest, un semblable à l'est-nord-est, et un petit côté vers l'est. Il comprenait environ treize hectares cinquante-quatre centiares. On y comptait huit portes dites de Paris, de Saint-Ladre, des Capucins, de Sainte-Agathe, du GuayJumey, la poterne Saint-Arnoult et les trois mentionnées plus haut. Il y avait dix tours outre celles qui défendaient les entrées, les tours du Pourceau, de Dromart, du Puène au nord-est, la tour du Limosin à l'est, les tours Sainte-Agathe, au Lierre et du Murde-Ville vers le sud, celle de Pontdron vers l'ouest, celles de Sainte-Catherine et de la Cave au nord-ouest. Il ne subsista plus tard que les portes de Paris, Sainte-Agathe, Saint-Lazare et Compiègne. Cette dernière a été démolie; les piliers des autres sont encore debout. Il n'y a point de rue qui traverse complètement la masse des habitations. La principale voie commence à la place du Paon, monte au nord par la rue des Couteliers, la Grande-Rue qui est fort large, et la place de la Couture, pour descendre vers l'abreuvoir par la route de Compiègne. Le reste des communications est formé, dans l'ancienne ville, de lignes la plupart tortueuses et étroites, entre lesquelles trois sont dirigées plus ou moins de l'est à l'ouest, savoir la rue de la porte aux Oinctiers, se continuant par celle des Ursulines jusqu'à la Poterne, la rue de la Souris, prolongée jusqu'à l'église par celle du Chef-Saint-Denis et la rue Goland, allant de la rue des Couteliers à la porte de la montagne Sainte-Agathe. Les autres voies, courtes et dans diverses directions, sont les rues: Gaston, encore à l'état d'impasse, aux Fromages, - des Marmousets, de la Cloche, de la Belle-Image, de la Cou- du Trou-Jourdain, des Martelets, du Lion, du Four, de Saint-Arnoult, de la Justice qui est une impasse : ce qui forme en tout vingt communications. ture, Celles des faubourgs, larges et bien alignées, indiquent par cela même leur création plus récente. Ce sont les rues dites: de Paris, -de Vez, des Béguines, de Soissons, continuée par la rue Saint-Lazare, de l'Hospice, du Cloître-Saint-Thomas, Delahante, de Dunkerque, -- Bergeron, le cours Damainville ci-devant Charpentier, le cours d'Elincourt et le cours Minet; ces trois derniers sont des promenades plantées. L'ensemble des habitations est divisé en vingt-six polygones. Il n'y a que deux places proprement dites, celle de la Couture, et celle formée par la réunion des places du Pilori et de la Croix-au-Bourg; toutes deux sont plantées. Néanmoins on appelle aussi place du Paon le carrefour des rues de Soissons et de Paris. et place Saint-Arnoult la rue qui communique de la ruelle du même nom à la Poterne. Les murailles des anciennes portes de Paris, de Saint-Lazare de Sainte-Agathe ont été conservées. Le cours neuf ou chemin vert est une rue projetée à l'est de la ville. Le chemin dit des Vaches, placé sur le terrain des ancien fossés borde les remparts à l'ouest. Les lieux dits Brise- Bêche, Fond-Marais, le Clos-Sainte-Agathe, touchent à cette voirie. La Fonderie, autre lieu bâti dans la vallée au nord, tient à l'en clos de Saint-Arnoult. Toutes les constructions sont en pierre d'appareil. La plupart des maisons sont composées d'un rez-de-chaussée et d'un étage Quelques-unes sont placées entre cour et jardin; un plus grand nombre est accompagné seulement d'un jardin. Les unes et les au tres appartiennent presqu'exclusivement aux anciens quartiers di château et du donjon. Les toits sont couverts de tuiles. On regrette de voir encor quelques chaumières dans le quartier de l'ancien faubourg. Les ruines de l'église Saint-Thomas forment le monument le plus considérable de la ville. Ces restes comprennent seulement la façade et une partie de la première travée. Le grand portail est ouvert en ogive à cinq rentrans dont les colonnettes grêles ont de petits chapiteaux à double rangée de feuilles. Il est accompagné de fenêtres latérales ogives simples. Plus haut est pratiquée une grand rose encadrée de feuilles, percée d'une lancette; quatre autre petites roses festonnées occupent les coins de l'ordre, et une séri de quatre feuilles court au-dessus et au-dessous de la rosace prin cipale. A droite du portail est une grosse tour carrée, ornée même su ses contreforts d'arcades ogives simulées, étroites, à colonnettes celles pratiquées sur les éperons sont couronnées de frontons. A deuxième ordre et sur chaque face on voit une rose entourée d' cordon de fleurs et de feuilles entablées. La tour du côté opposé, massive, montre deux fenêtres ogive superposées dont la supérieure porte un cordon de fleurs autour & la tête. Les ouïes sont formées de deux ogives sous-divisées pa une colonnette intermédiaire. Les angles sont pourvus de gargou les. De cette tour s'élève une pyramide octogone, lourde, gard de crochets, à revêtemens figurés en écailles de poisson. Au tie inférieur et sur chaque face, il y a une fenêtre ou baie étroite tête curviligne, portant un fronton pointu dont la saillie vue de loin fait paraître la pyramide renflée. L'escalier est couvert, à l'angle nord-est, par un clocheton à toit pyramidał également garni d'écailles et de crochets. Les côtés de la pyramide sont percés de jours alternativement arrondis et rectangulaires. Il y a à droite un portail latéral pareil à l'entrée principale, et à gauche après le clocher une petite porte en ogive trilobée dont les colonnettes sont annelées. La tour de droite montre entre les deux contreforts angulaires extérieurs un encorbellement comprenant deux rangées de têtes et un obscena. Les voûtes sont appuyées sur des piliers chargés de longues colonnes engagées, à chapiteaux pourvus de crosses. Les arcs doubleaux sont anguleux et munis d'un écusson central. Cet édifice très-élevé et à grandes proportions est d'une architecture magnifique: La pyramide est tout ce qui reste des constructions ajoutées à l'église à la fin du quatorzième siècle. Les autres parties représentent la nef que Philippe d'Alsace fit commencer vers 1160 et qui était à peine terminée lors de la dédicace solennelle en 1182. Plasieurs sculptures semblent même postérieures à cette dernière époque. Ces ruines importantes à tous égards ont été achetées par M. Delahante pour conserver le seul clocher qui fût demeuré debout à Crépy. L'église Saint-Denis dans laquelle s'exerce maintenant le service religieux, est un grand édifice dont le plan primitif était cruciforme, avec un choeur polygone. La façade et la nef paraissent modernes, parce qu'elles ont subi de grosses réparations; les baies de leurs fenêtres sont ogivales; mais on remarque à l'extérieur les fenêtres primitives de la nef romane, longues, simples, ouvertes près du comble, et une corniche à modillons. On voit sur le latéral sud la base du vieux clocher; c'est une tour carrée n'atteignant pas le comble du chœur actuel, percée sur chaque face de deux fenêtres en lancettes accouplées sous-divisées par des colonnettes intermédiaires dont les chapiteaux sont pourvus de volutes. La nef comprend six travées dont cinq sont modernes ou retouchées, ainsi que le lambris, et la sixième a ses arches accompagnées de tores, des colonnes groupées engagées, et des chapiteaux à feuilles très-fouillées dans le goût de la transition. |