Rouville, un monument celtique de l'espèce des pierres fichées ou posées. C'est un bloc de grès qui affecte une figure grossièrement pyramidale à trois pans; il a plus de trente mètres de tour à la base, et s'élève à cinq mètres environ, dépassant ainsi le taillis de chêne qui l'environne. On vient de tout tems, et surtout du village de Lévignen qui est peu éloigné, signer des contrats de mariage à une place choisie sur cette masse énorme. Elle est appelée la pierre Sortière ou Chortière, ce qui veut dire, selon les versions, la pierre qui sort de terre, ou bien la pierre au sort. J. On y a pratiqué une sorte de cheminée, en élargissant une fissure naturelle. La route départementale de Nanteuil à Crépy passe à l'ouest de Rouville; celle de Compiègne à Meaux forme une partie de la limite orientale. La commune n'a pas de propriétés bâties. Elle possède cinquante-trois hectares de friches mises à l'état de culture, partagés en viager, et trente-sept hectares de pâtures sablonneuses........ Le cimetière qui circonvient l'église est entouré de murs. Les travaux agricoles forment la seule ressource de la population. - Contenance: Terres labourables, 548 h. 55,20. - Jardins, 2 h. 10,55. Bois, 83 h. 70. Prés, 3 h. 61,95. 08,50. Places, rues, chemins, 15 h. 95,10. ties, 1 h. 55,75. Total: 699 hect. 57,05. Friches, 44 hi Distance de Crépy, 4 kil. De Senlis, 2 myr, 5 kil. - De Beauvais, 8 myr. 1 kil. Marchés ; Crépy-en-Valois, Nanteuil-le-Haudouin.Bureau de poste, Crépy-en-Valois, - Population, 191. Nombre de maisons, 48. Revenus communaux, 227 fr. RUSSY-MONTIGNY, Roissi, Roissy en 1286 (Rossiacam, Russiacum), entre Vaumoise à l'est, Vez, Bonneuil au nord-est, Fresnoy-la-rivière au nord-ouest, Feigneux à l'ouest, Crépy au sudouest, Gondreville du canton de Betz au sud. Commune de médiocre étendue, à territoire horizontal trapéziforme, ayant deux côtés limités par des rameaux de la vallée d'Autonne, et le côté méridional appuyé aux collines qui portent le bois de Tillet. Il y a deux sections principales depuis qu'on a réuni à Russy, par ordonnance royale du cinq octobre 1825, la commune de Besmont cette réunion, comprenait aussi la commune de Vaumoise qui a recouvré en 1852 son indépendance municipale.. Russy proprement dit se composait en outre de deux sections ou agglomérations distinctes. La principale, Montigny-le-sec, Montegni (Montigniacum siccum, Montiniacum en 1210, Montegniacus en 1241), occupait la plaine orientale; le village et le château étaient situés sur la butte qui a conservé le nom du pays. La seigneurie qui relevait du Plessisaux-bois était possédée en 1544 par Jean le Cirier, conseiller au parlement; une alliance la transféra à la famille Gourdin de Labory, originaire de Périgord, qui avait aussi dans le dix-huitième siècle Gillocourt et Bellival. L'église était une cure dédiée à saint Martin à laquelle nommait l'évêque de Soissons. Le village fut abandonné par la population, sans que la cause de son déplacement soit maintenant connue. Il ne restait en 1740 que le château et l'église. Depuis tout a disparu, sauf la carcasse de ce dernier édifice qui domine encore le plateau de la butte. Russy était alors un simple hameau de la paroisse de Montigny; la cure conserva son nom primitif quoique l'exercice du culte eût été transporté dans la chapelle de Russy, laquelle était dédiée à saint Maur. Le village forme deux groupes séparés par un ravin qui descend vers la vallée d'Autonne. Il est compris dans la succursale de Vaumoise. La chapelle de Saint-Maur n'existe plus depuis 1834. Haudrival, Audrival, Holdrival, Oldrival (Haudrivallis, Hodrivallis), fief distinct situé près de Montigny, appartenait à l'abbaye de Lieu-Restauré; il ne reste plus rien des bâtimens. Besmont, Baimont, Beufmont-les-Valois, Bœufmont, Bémont Bæmons, Boemont (Bovismons, Bonismons, Bonimons, Bomons), au nord de Russy, est situé sur la crête du plateau vis-à-vis LieuRestauré, dans le prolongement de la vallée qui descend de Vez. C'est un village de vingt-cinq feux, La seigneurie et les dimes appartenaient de toute ancienneté à l'évêché de Senlis ; on disait que l'église était la chambre de l'évêque de même que celle de Bouillant était appelée sa chapelle. Cette église avait quelques priviléges. On voyait dans le village un manoir dit l'hôtel de l'évêché. '' ` L'évêque nommait à la cure placée sous l'invocation de saint Laurent. Il y a une maladrerie près du village. L'église présente une façade moderne accompagnée d'une grosse tour latérale carrée du tems de la renaissance, et d'une tourelle cylindrique à toit conique de pierre; le toit en batière a ses pignons garnis de crochets; on remarque des griffons au sommet des contreforts. Cette tour a vingt-cinq mètres d'élévation. J Le côté sud, divisé en deux pignons, est éclairé par une fenêtre géminée en plein-cintre du seizième siècle, et une deuxième ogivale tripartite à ogivettes tréflées. Le chœur, à pans coupés, a de pareilles fenêtres. Celles du côté nord sont des ogives géminées à têtes trilobées, accompagnées de roses à festons; leurs moulures sont plates. L'aspect intérieur a de la lourdeur, le sol ayant été exhaussé, ce qui diminue l'élancement des piliers. Les voûtes de la nef et du latéral à gauche sont garnies de nervures à tores triples portant sur des fûts engagés annelés à chapiteaux symétriques. Les voûtes du chœur et d'une chapelle latérale appartiennent au tems des pendentifs. La grande arcade centrale paraît dater du treizième siècle. Les habitans se partagèrent des marais en 1794. Prégnonval est un hameau de quatre maisons dans la vallée. L'école tenue dans une maison particulière est à Besmont, ainsi que le cimetière; les enfans de Russy vont à l'école de Vaumoise. Il y a un four à chaux près de Besmont dans la vallée. La population est exclusivement agricole; le territoire est morcellé. Contenance: Terres labourables, 785 h. 23,95.-Jardins, 3 h. 55,10.-Vergers et pépinières, o h. 14,90.-Bois, 27 h. 08,65. -Prés, 10 h. 29,40.-Prés plantés, 22 h. 12,05. — Pâtures, o h. 21,55. — Friches, 61 h. 59,10.- Friches plantées, 10 h. 91,80. Marais, 24 h. 16,75. — Places, rues, chemins, 15 h. 09.40.-Eaux, 10 h. 99,89.- Propriétés bâties, 3 h. 04,40. Total: 974 hect. 46,85. Distance de Crépy, 6 kil.-De Senlis, 3 myr. 1 kil. -De Beauvais, 8 myr. 6 kil. —Marché, Crépy-en-Valois. —Bureau de poste, Crépy-en-Valois. - Population, 284.-Nombre de maisons, 52. Revenus communaux, 482 fr. SAINTINES, Saint-Ines, Saint-Ynes, Sainclines en 1238, Scintines, Saint-Yves par erreur, Saint-Ygnes, Saint-Isle, Saint-Aisnes (Sintina en 1220, Sanctine), à la limite nord, entre Néry au sud, Béthisy-Saint-Martin au nord-est, Saint-Sauveur du canton de Compiègne au nord, Verberie du canton de Pont-Sainte-Maxence au nord-ouest, St-Vaast-de-Longmont du même canton à l'ouest. Le territoire affecte une figure triangulaire, dont un côté est limité par le cours de l'Autonne, et dont l'angle opposé forme un prolongement aigu dans l'étendue de la plaine de Longmont. Le chef-lieu placé dans la vallée, constitue une longue rue étroite, sinueuse, inégale, accompagnée d'une ruelle transverse dirigée au nord-vers Saint-Sauveur. Le territoire de Saintines fut dans l'origine une dépendance considérable du palais royal de Verberie, comprenant une partie de Néry, Saints Sauveur et Villeneuve-sur-Verberie; il appartint ensuite au premier domaine de Crépy, d'où il fut détaché, avec nombre d'autres lieux, pour former le fief du donjon qui devint la part de la maison de Nanteuil-le-Haudouin. Adam fils de Thibaud I de Nanteuil, reçut en apanage la terre de Saintines et y bâtit, vers le milieu du onzième siècle, un manoir entouré d'eau; de là son surnom d'Adam de l'Isle. Thibaud III petit fils d'Adam, obtint en 1177 de Louis-lejeune, pour ses hôtes de Saintines et de Néry, le droit de prendre dans la forêt de Cuise les bois de construction et de chauffage. ,。 Philippe de Nanteuil fils aîné de Thibaud, l'un des chevaliers de la forteresse de Béthisy, donna en 1183 le château de Saintines et la plus grande partie de la terre à Guillaume son cinquième fils. Guy successeur de celui-ci, fut grand bouteiller de France. Thibaud de Nanteuil évêque de Beauvais, autre fils de Philippe, possédait à Saintines un fief dont il fit présent à son chapitre. Carlier (tom. 1, p. 450) fait remarquer qu'on a toujours distingué le château de Saintines du reste de la terre, ce qui explique la division du domaine en plusieurs fiefs; le château relevait de Néry, tandis que la terre dépendait de Béthisy; cette différence de relief provenait de ce que le roi Henri I donna à Thibaud I de Nanteuil la propriété du château, en sé réservant celle des autres parties du territoire. ༞, Renaud de Nanteuil, devenu en 1266 évêque de Beauvais, avait hérité d'une autre portion de la terre de Saintines, dont il avait fait donation dès 1251 à la cathédrale. Le chapitre agrandit ce domaine en y réunissant les autres parts, et le vendit ainsi reconstitué, au mois de novembre 1311, à Guillaume de Cuignières, chevalier, originaire du Beauvaisis, en échange de la terre de Lieuvillers que celui-ci céda aux chanoines. Pierre de Cuignières frère de Guillaume, lui succéda en 1319 dans la propriété du château de Saintines; cet homme illustre (1) qui fut allié à la maison de Néry, y fixa sa résidence habituelle. Philippe-de-Valois renouvela en sá faveur, par lettres du neuf septembre 1330, les priviléges de la terre, et en concéda de nouveaux en 1342. Pierre étant mort vers 1355 au château, fut inhumé dans une chapelle de sa fondation. (1) Voir le canton de Saint-Just. Ꮮ Jean de Cuignières son fils, obtint en 1357 la confirmation de toutes les grâces qui avaient été accordées à la seigneurie de Saintines. A sa mort, la terre éprouva quelques démembremens. Marie de Sermoise sa nièce ayant épousé vers 1385 Guillaume le Bouteiller de Senlis, lui apporta en dot le château, et celui-ci ajouta aussitôt à ses autres titres la qualité de seigneur de Saintines; il devint conseiller-chambellan du roi Charles VI, et laissa ce domaine à son deuxième fils Guillaume, chambellan du duc d'Orléans, par le crédit duquel il obtint en 1423, de Charles VII, le renouvellement des priviléges concédés aux Cuignières. Guillaume donna la terre de Saintines, en dot, à Jeanne sa sœur, mariée à Jean de Vaux. Françoise de Vaux, l'une des descendantes de Jean, épousa vers 1562, Jean de Vieuxpont, chevalier de l'ordre du roi, originaire de Normandie, qui devint par-là seigneur de Saintines. Son fils Jean II, baron de Vieuxpont, allié à la maison de Beauffremont, ligueur d'abord, fut ensuite l'un des fidèles serviteurs de Henri IV; c'est à lui que le roi fit cette répartie si connue, lorsque lui rendant visite, Jean l'avertissait de prendre garde en passant sur un pont délabré : je suis ferme sur ce vieux pont, paroles que seigneurs de Saintines firent graver sur les portes du château et sur les meubles. les Henri de Vieuxpont, fils de Jean, s'intitulait baron de Saintines en 1646; son petit- fils Guillaume - Alexandre fut lieutenantgénéral des armées du roi; comme il décéda sans postérité en 1728, Saintines vint à Jean Aubery, proche parent de sa mère, et passa en 1738 à Félix Aubery de Vatan, conseiller d'état, prévôt des marchands de Paris, dont le deuxième fils hérità de la terre qu'il embellit.... Celui-ci qu'on appelait le chevalier de Vatan, étant mort en 1757, le marquis de Vatan prit possession du château de Saintines; mais ayant été tué dans la guerre de 1761 à la tête de son régiment, la seigneurie vint au marquis de Forbin-Janson son beau-frère dont les descendans l'ont conservée. Saintines constituait l'une des quatre baronnies du duché de Valois. Le château était une forteresse importante pendant les guerres du moyen-âge. Il avait été rebâti au commencement du quatorzième siècle par Pierre de Guignières. Il résista facilement à la Jacquerie de 1358. Il tint long-tems contre les Bourguignons pendant les premières années du quinzième siècle; mais il se rendit en 1420 ainsi que Béthisy au roi d'Angleterre après la capitulation de Pierrefonds. |