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Bourgoin avait acheté publiquement la maison qu'il vendit ensuite à Laroche, qu'alors la fabrique, suffisamment instruite, n'avait pas formé d'opposition, que de toutes ces circonstances il résultait que Laroche avait acquis de bonne foi, débouta la fabrique et la condamna aux dépens, le 8 mai 1846. Les frais s'élevèrent à la somme de 497 francs 90 centimes. La fabrique voulut aller en appel, mais elle en fut dissuadée par le préfet 1.

Le 27 octobre 1847, Marie-Jeanne Gauron, veuve de Jean-Pierre-Thomas Crétois, par son testament, reçu par Me Alexandre Mousset, notaire, légua à la fabrique une pièce de terre, située aux Vignes-Blanches, contenant, en mesure de renommée, 21 ares 10 centiares, à la charge de faire dire annuellement à son intention deux messes basses et deux libera pendant le temps de la Passion. Ce legs fut délivré à la fabrique le 4 février 1853, après la mort de la testatrice 2.

RÉVOLUTION DE 1848.

Le changement de régime politique n'émut pas sensiblement les habitants de la Ferté.

Au moment de l'établissement de la garde nationale, la Ferté fit partie d'un bataillon qui comprenait les cinq communes suivantes : le Mée, la Ferté, Charray, Romilly et Autheuil.

La garde nationale reçut alors un drapeau, que l'Assemblée Nationale offrait à toutes les communes qui consentaient à payer le transport. En 1853, le préfet ordonna de faire disparaître ces drapeaux, emblêmes d'un gouverne

1. Arch. de la Mairie.
2. Arch. de la Fabrique.

ment déchu. La municipalité de la Ferté demanda à << conserver de son drapeau la frange et la partie de l'étoffe ne portant aucune inscription 1».

I

APPENDICE

Les faits qui se sont déroulés depuis 1850 sont trop voisins de nous, pour que nous puissions nous y étendre longuement et les apprécier avec justice et impartialité. Nous nous contenterons de les énumérer, en nous réservant de donner plus de relief à ceux qui paraîtront plus importants.

En 1851, il y eut une enquête au sujet de l'établissement d'un bureau de poste à Verdes, auquel la Ferté devait être rattachée. Le Conseil municipal donna un avis défavorable 2.

L'hiver de 1854-55 fut célèbre par les grandes neiges qui survinrent dans nos contrées. Au moment du dégel, le maire de la Ferté, M. Mousset, prit un arrêté très sage, afin d'éviter l'inondation dont on était menacé : il enjoignit aux meuniers de tenir ouvertes les vannes de leurs moulins jusqu'à la fonte complète des neiges. Par là, il préserva la commune d'accidents inévitables 3.

1. Arch. de la Mairie.

2. Ibid. 3. Ibid.

Nos campagnes, à cette époque, jouissaient d'une prospérité inconnue auparavant. L'agriculture, protégée par les Pouvoirs publics, sentait ses ressources s'accroître de jour en jour. Le fermage des terres augmentait d'une manière considérable, les denrées se vendaient à un prix rémunérateur, et de toutes parts on voyait l'aisance prendre la place de la misère et de la pauvreté.

Le Bois Baillet, qui jusqu'alors, avec son épais rideau de feuillage, avait été l'ornement de la partie méridionale de la Ferté, fut la victime de cette augmentation de valeur des terres. M. Alphonse Chéramy, fermier de M. de Tarragon, espérant réaliser un bénéfice sérieux de la culture de ce terrain, obtint du propriétaire le défrichement du bois.

Plusieurs enfants de la Ferté prirent part aux guerres d'alors. Citons, pour la guerre de Crimée: Alexandre Gauchery, Auguste Laroche et Désiré Mondamert, qui y trouva la mort; pour la guerre d'Italie: Auguste Laroche, Léonard Genet, César Lépérenti et Adolphe Painchault. La période qui s'étend de 1860 à 1870 vit à la Ferté de nombreuses améliorations.

La construction de la route de Cloyes, dont le plan fut dressé en 1856, date de cette époque.

Le 10 juin de l'année 1866, le Conseil municipal, par une délibération fortement motivée, se basant principalement sur la construction de la ligne de chemin de fer de Paris à Tours, par Châteaudun, demanda la création. d'un bureau de poste à la Ferté 1.

Jusqu'alors la Ferté ne possédait ni mairie, ni salle d'école pour les garçons. Un local était loué périodiquement par la commune pour servir à cette destination.

1. Arch. de la Mairie.

Ce fut en 1866 que l'on construisit la mairie et la maison d'école, d'après les plans de M. Clément, architecte à Châteaudun. Les travaux montèrent à la somme de 9.647 fr. 62 c. 1

L'inauguration de la mairie et de l'école se fit en grande pompe, un dimanche du mois de septembre 1867. Vint d'abord la bénédiction solennelle des nouveaux bâtiments par le curé de la paroisse, M. Champieux, en présence de la municipalité et d'une foule considérable; le maire, M. Mousset, fit à cette occasion un discours très remarqué. Puis eut lieu un banquet dans la salle d'école, et à la suite un bal public.

Au point de vue religieux, cette époque mérite d'être signalée par les fréquentes missions données dans la paroisse et qui furent très suivies par la population.

L'église reçut de nombreux embellissements. Le 4 février 1866, au milieu d'une affluence extraordinaire, fut érigé solennellement le Chemin de la Croix, dont les 14 tableaux, coûtant 800 francs, furent payés par une souscription paroissiale 2.

Dans les années qui suivirent, M. Champieux fit construire, à ses frais et au moyen d'aumônes, la tribune et les deux autels de la sainte Vierge et de saint Gilles.

Il avait conçu le dessein de rétablir la voûte de l'église. Il fit, dans cette intention, dresser un devis par M. Laurent Gauguet, constructeur de voûtes à Orléans. Ce devis s'élevait à la somme de 5.456 francs. Malheureusement, la mort de M. Champieux et les événements de 1870 arrêtèrent ce projet si intéressant pour notre église. Il faut espérer qu'un jour, de généreux bienfaiteurs, inspirés par la mâle beauté de l'édifice, per

1. Arch. de la Mairie.

2. Arch. de la Fabrique.

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