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GÉRONTE.

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Cher Valère,

Nous avons, je le vois, la tête un peu légère,
Et je sens que Paris ne t'a pas mal gâté :
Mais nous te guérirons de ta frivolité.

Ma nièce est raisonnable, et ton amour pour
Va rendre à ton esprit sa forme naturelle.

VALÈRE.

elle

C'est moi, sans me flatter, qui vous corrigerai
De n'être au fait de rien, et je vous conterai...

Je t'en dispense.

GÉRONTE.

VALÈRE.

On peut vous rendre un homme aimable,

Mettre votre maison sur un ton convenable,

Vous donner l'air du monde au lieu des vieilles mœurs.

On ne vit qu'à Paris, et l'on végète ailleurs.

Bas, à Valère. Bas, à Géronte.

CLÉON.

Ferme!... Il est singulier.

GÉRONTE.

Mais c'est de la folie.

Il faut qu'il ait...

VALÈRE.

La nièce est-elle encor jolie?

llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

GÉRONTE.

Comment encor! je crois qu'il a perdu l'esprit;
Elle est dans son printemps, chaque jour l'embellit.

Elle était assez bien.

VALÈRE.

CLÉON, bas à Géronte.

L'éloge est assez mince.

VALÈRE.

Elle avait de beaux yeux pour des yeux de province.

GÉRONTE.

Sais-tu que je commence à m'impatienter,
Et qu'avec nous ici c'est très-mal débuter?

୪୪୪୪୪

Au lieu de témoigner l'ardeur de voir ma nièce,
Et d'en parler du ton qu'inspire la tendresse...

VALÈRE.

Vous voulez des fadeurs, de l'adoration?

Je ne me pique pas de belle passion.

Je l'aime... sensément.

GÉRONTE.

Comment donc?

VALÈRE.

Comme on aime...

Sans

que

la tête tourne... Elle en fera de même.

Je réserve au contrat toute ma liberté ;

Nous vivrons bons amis, chacun de son côté.

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Est tout à fait touchant, et donne grande envie...

VALÈRE.

Je veux d'abord...

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GÉRONTE.

D'abord il faut changer de ton.

CLÉON, bas, à Valère.

Dites, pour l'achever, du mal de la maison.

GÉRONTE.

Or,

écoute...

VALÈRE.

Attendez, il me vient une idée.

Il se promène au fond du théâtre, regardant de côté et d'autre, sans

écouter Géronte.

GÉRONTE, à Cléon.

Quelle tête! Oh! ma foi! la noce est retardée.
Je ferais à ma nièce un fort joli présent!
Je lui veux un mari sensible, complaisant ;
Et s'il veut l'obtenir (car je sens que je l'aime)
Il faut sur mes avis qu'il change son système.
Mais qu'examine-t-il ?

VALÈRE.

Pas mal... cette façon...

llllllllllllllllllllllllllllllllll

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GÉRONTE.

Tu trouves bien, je crois, le goût de la maison?

Elle est belle, en bon air; enfin c'est mon ouvrage ;
Il faut bien embellir son petit ermitage:

J'ai de quoi te montrer pendant huit jours ici.
Mais quoi?

VALÈRE.

Je suis à vous... En abattant ceci...

CLÉON, à Géronte.

Que parle-t-il d'abattre?

VALÈRE.

Oh! rien.

GÉRONTE.

Mais je l'espère.

Sachons ce qui l'occupe est-ce donc un mystère?

VALÈRE.

Non, c'est que je prenais quelques dimensions

Pour des ajustements, des augmentations.

GÉRONTE.

En voici bien d'une autre! eh! dis-moi, je te prie,

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