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Te prennent-ils souvent, tes accès de folie?

VALÈRE.

Parlons raison, mon oncle; oubliez un moment
Que vous avez tout fait, et point d'aveuglement :
Avouez, la maison est maussade, odieuse;

Je trouve tout ici d'une vieillesse affreuse :

Vous voyez...

lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

GÉRONTE.

Que tu n'as qu'un babil importun;

De l'esprit, si l'on veut, mais pas le sens commun.

VALERE.

Oui... vous avez raison; il serait inutile

D'ajuster, d'embellir.....

GÉRONTE, à Cléon.

Il devient plus docile;

Il change de langage.

VALÈRE.

Écoutez, faisons mieux :

En me donnant Chloé, l'objet de tous mes vœux,

Vous lui donnez vos biens, la maison?

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Vraiment, c'est tout ce qu'on désire,

Mon cher oncle; or voici mon projet sur cela :

Un bien qu'on doit avoir est comme un bien qu'on a.
La maison est à nous, on ne peut rien en faire;
Un jour je l'abattrais donc il est nécessaire,
Pour jouir tout à l'heure et pour en voir la fin,
Qu'aujourd'hui marié, je bâtisse demain.

J'aurai soin...

GÉRONTE.

De partir ce n'était pas la peine

De venir m'ennuyer.

CLÉON, bas, à Géronte.

Sa folie est certaine.

lllllllllllllllllllllllllllllllll

GÉRONTE.

Et quant à vos beaux plans et vos dimensions,
Faites bâtir pour vous aux Petites-Maisons.

VALÈRE.

Parce que pour nos biens je prends quelques mesures,

Mon cher oncle se fâche, et me dit des injures!

GÉRONTE.

Oui, va, je t'en réponds, mon cher oncle! oh! parbleu,
La peste emporterait jusqu'au dernier neveu,

Je ne te prendrais pas pour rétablir l'espèce.

VALÈRE, à Cléon.

Par malheur j'ai du goût; l'air maussade me blesse ;
Et monsieur ne veut rien changer dans sa façon !
Sous prétexte qu'il est maître de la maison,

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A Cléon.

VALÈRE.

Mais, monsieur, je ne prétends pas l'être.

Faites ici ma paix; je ferai ce qu'il faut......
Arrangez tout, je vais faire ma cour là-haut.

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A-t-on vu quelque part un fonds d'impertinences

De cette force-là?

CLÉON.

Si sur les

apparences...

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GÉRONTE.

Où diable preniez-vous qu'il avait de l'esprit?
C'est un original qui ne sait ce qu'il dit,

Un de ces merveilleux gâtés par des caillettes,
Ni goût, ni jugement, un tissu de sornettes,
Et monsieur celui-ci, madame celle-là,

Des riens, des airs, du vent, en trois mots le voilà.
Ma foi, sauf votre avis...

CLÉON.

Je m'en rapporte au vôtre;

Vous vous y connaissez tout aussi bien qu'un autre :
Prenez qu'on m'a surpris et que je n'ai rien dit ;

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Après tout je n'ai fait que rendre le récit

De gens qu'il voit beaucoup; moi, qui ne le vois guère
Qu'en passant, j'ignorais le fond du caractère.

GÉRONTE.

Oh! sur parole ainsi ne louons point les gens :
Avant que de louer j'examine longtemps;

Avant que de blâmer, même cérémonie :

Aussi connais-je bien mon monde; et je défie,

Quand j'ai toisé mes gens, qu'on m'en impose en rien.
Autrefois j'ai tant vu, soit en mal, soit en bien,
De réputations contraires aux personnes,
Que je n'en admets plus ni mauvaises ni bonnes;
Il faut y voir soi-même; et, par exemple, vous,
Si je les en croyais, ne disent-ils pas tous
Que vous êtes méchant? ce langage m'assomme :
Je vous ai bien suivi, je vous trouve bon homme.

CLÉON.

Vous avez dit le mot; et la méchanceté

N'est qu'un nom odieux par les sots inventé;
C'est là, pour se venger, leur formule ordinaire :
Dès qu'on est au-dessus de leur petite sphère,
Que, de peur d'être absurde, on fronde leur avis,
Et qu'on ne rampe pas comme eux; fâchés, aigris,

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