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à taille haute, la démarche grave, et toute sa physionomie aurait aru sévère sí le rapport de sa bouche à ses yeux n'y imprimer plus-que-parfait) quelque chose de sardonique.

Il s'approcha de la cheminée, refuser (parf. def.) de s'asseoir, et entendre (parf. def.) le dialogue suivant, que j'ai fidèlement retenu : LE GÉNÉRAL. Monsieur, la note que vous me envoyer (parf. indéf.) st un véritable compte d'apothicaire, et...

L'HOMME NOIR. Monsieur, je ne être (ind. prés.) point apothicaire. LE GÉNÉRAL. Et que être (ind. prés.)- vous donc, monsieur? L'HOMME NOIR. Monsieur, je être (ind. prés.) pharmacien.

LE GÉNÉRAL. Eh bien! monsieur le pharmacien, votre garçon deoir (parf. indéf.) vous dire...

L'HOMME NOIR. Monsieur, je ne avoir (ind. prés.) point de garçon.
LE GÉNÉRAL. Qu'être (imparf.) donc ce jeune homme? .
L'HOMME NOIR. Monsieur, c'est un élève.

LE GÉNÉRAL. Je voulais dire, monsieur, que vos drogues...

L'HOMME NOIR. Monsieur, je ne vendre (ind. prés.) point de

rogues...

LE GÉNÉRAL. Que vendre (ind. prés.) - vous donc, monsieur? L'HOMME NOIR. Monsieur, je vendre (ind. prés.) 'des médicaments. Là finir (parf, déf.) la discussion; le général, honteux d'être si beu avancé dans la connaissance de la langue pharmaceutique, se roubla, oublier (parf, déf.) ce qu'il avoir (imparf.) à dire, et payer parf. déf.) tout ce qu'on vouloir (parf. déf.).

BRILLAT-SAVARIN.

172. -Exercices écrits. 1° Copier ou écrire sous la dictée les vers suivants en soulignant d'un trait les verbes de la 1 conjugaison, de deux traits les verbes de la 2 conjugaison, de trois ceux de la 3, de quatre ceux de la 4.2 Relever tous les verbes de la 1° conjugaison et faire une petite phrase avec chacun d'eux (même exercice sur les quatre conjugaisons). 3° Donner les noms dérivés des verbes pointait, sortait, étendait, lève.

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Exercice de mémoire.

Apprenez et récitez d'une manière expressive le morceau ci-dessous.

L'aube

L'aube pointait, la terre était humide et blanche;
La sève, en fermentant, sortait de chaque branche;
L'araignée étendait ses fils dans les sentiers,
Et ses toiles d'argent au-dessus des landiers.
Première heure du jour, lorsque, sur la colline,
La fleur lève vers toi sa tige verte et fine,
Que mille bruits confus se répandent dans l'air,
Et que vers l'orient le ciel devient plus clair;
Heure mélodieuse, odorante et vermeille,
Première heure du jour, tu n'as point ta pareille!

BRIZEUX. (Les Bretons, Lemeire, éditeur.)

SECTION IV

VERBES CONJUGUÉS SOUS LA FORME INTERROGATIVE

473. Pour conjuguer un verbe sous la forme interrogative, on met le pronom après le verbe dans les temps simples: Aiment-ils? Recevez-vous?

On met le pronom entre l'auxiliaire et le participe dans les temps composés: Ai-je aimé? Aurai-je reçu? 474. Quand le verbe est terminé par un e muet à la première personne du singulier, on remplace cet e muet par l'é fermé: Aimė-je? Puissé-je?

475. Quand à la troisième personne du singulier le verbe est terminé par une voyelle, on met un t entre le verbe et le pronom: Aime-t-il? A-t-il? Aimera-t-il ?

Pour l'origine de ce t euphonique voyez § 481.

476. Pour conjuguer les verbes dans la forme négative (avec la négation ne... pas, ne... point), il suffit d'intercaler ne entre le pronom et le verbe pour les temps simples (je ne veux pas, tu ne veux pas, etc.), et pour les temps composés, de compléter cette intercalation en plaçant le mot pas entre l'auxiliaire et le participe (je n'ai pas voulu, je n'aurais pas voulu, etc.).

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SECTION V

FORMATION DES TEMPS SIMPLES

477. Les temps simples se forment en ajoutant simplement une terminaison au radical du verbe.

478. Ils sont au nombre de 11, savoir: 4 pour l'indicatif (le présent, l'imparfait, le parfait défini, le futur), 1 pour le conditionnel (le conditionnel simple), 1 pour l'impératif (le présent), 2 pour le subjonctif (le présent, l'imparfait), 1 pour l'infinitif (le présent), et 2 pour le participe (le présent et le passé).

479. On divisait autrefois les temps des verbes en temps primitifs et en temps dérivés. L'infinitif présent, le participe présent, le participe passé, le présent de l'indicatif et le passé défini étaient les cinq temps primitifs d'où les autres temps étaient dérivés. Ce système de formation était purement artificiel, les temps simples français venant directement des temps latins, sauf une ou deux exceptions. La seule remarque générale qu'on puisse faire à ce sujet, c'est que le participe présent, le subjonctif présent, l'imparfait de l'indicatif et les trois personnes plurielles du présent de l'indicatif ont ordinairement le même radical. Ex.: « Rend-ant, que je rend-e, je rendais, nous rend-ons; écriv-ant, que j'écriv-é, j'écriv-ais, nous écriv

ons. »

REMARQUES SUR LES TEMPS SIMPLES.

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480. Présent de l'indicatif. Il faut remarquer qu'à la première personne les verbes en er n'ont pas de s (je chante), tandis que les autres conjugaisons ont s je finis, je rends).

Cette exception est un vestige de notre vieille langue; dans l'ancien français, la première personne n'avait jamais de son disait: j'aime, je voi, je rend: vers la fin du moyen âge on ajouta un s, par analogie avec le s de la 2 personne (tu chantes, tu lis, tu vois); mais la première conjugaison échappa à cette assimilation, et même pour les autres conjugaisons les forines sans s persistèrent longtemps après chez les poètes. On trouve encore au dix-septième siècle je voi, je li, je croi, dans La Fontaine, Molière et Corneille; au dix-huitième siècle, Voltaire dit encore dans Alzire: La mort a respecté les jours que je te doi. »>

A l'origine de la langue, le français n'avait pas de s, parce que la première personne n'avait jamais de s en latin amo, j'aime, credo, je croi, reddo, je rend, tandis que cet s servait de caractère

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distinctif à la seconde personne amas, tu aimes.

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crois, reddis, tu rends, etc. On voit que notre s final moderne est contraire à l'étymologie.

481. A la 3° personne, toutes les conjugaisons, à l'exception de la première (il aim e), ont un t (il finit, il romp t).

A la 4 conjugaison, les verbes tels que rendre, vendre, etc., laissent tomber ce t à cause du d contenu dans le radical, et disent il rend, il vend, au lieu de il rendt, il vendt. A la 1re conjugaison, le vieux français avait un t et disait il aime t, comme nous disons il finit, il rompt. Naturellement et dans il aim et était muet, comme ent dans ils aim ent. Quand on prenait la forme interrogative (aiment-ils?), il aimet devenait aimet-il?

Plus tard le t de il aimet disparut (parce qu'il était muet) et la forme se réduisit à il aime mais t persista dans la forme interrogative (parce qu'il était dans ce cas sonore et euphonique); seulement on ne tarda pas à oublier l'origine et la raison d'être de cette lettre on la sépara par un tiret du corps du mot dont elle faisait partie, et au lieu de la vieille forme aimet-il? on écrivit des le seizième siècle aime-t-il? C'est cette confusion qui a donné naissance à notre t euphonique.

Let était en latin la lettre caractéristique de la troisième personne videt, il voit, legit, il lit, et par conséquent amat, il aimet; on voit que ce t du vieux français était régulier et fondé sur l'étymologie.

482. Les trois conjugaisons forment toutes leur pluriel de même: ons, ez, ent. Il faut y joindre cette remarque, que la conjugaison en ir place devant ces terminaisons la particule iss (fin-iss-ons, fin-iss-ez, fin-iss-ent).

483. Imparfait. L'imparfait est le même pour toutes les conjugaisons (ais, ais, ait, ions, iez, aient), toujours avec cette remarque, que la conjugaison en ir intercale la particule iss entre le radical et la terminaison je fin-iss-ais, tu fin-iss-ais, etc.

Autrefois l'imparfait s'écrivait toujours par ois (j'aimois, je chantois), au lieu de ais. C'est Voltaire qui le premier écrivit chant ais, trouv ais, etc. Cette orthographe ne fut adoptée par l'Académie qu'en 1835. Un siècle avant Voltaire, en 1675, un avocat, Nicolas Bérain, avait déjà demandé cette réforme.

484. Parfait défini. Le parfait définî a un t à la troisième personne, sauf dans la 1re conjugaison: il aima. Ce t reparaît, comme au présent de l'indicatif, dans la forme interrogative: aima-t-il? Il y a toujours un

accent circonflexe sur la première et la deuxième personne du pluriel: nous aimâmes, vous aimâtes.

485. Futur. Dans toutes les conjugaisons, le futur se forme de la même manière, c'est-à-dire en ajoutant à l'infinitif du verbe le présent de l'indicatif du verbe avoir (ai, as, a, etc.). Je chanter ai équivaut donc littéralement à j'ai à chanter.

Mais au pluriel on retranche av : aimer (av)ons, aimer (av)ez, etc.

On voit qu'à proprement parler le futur n'est pas un temps simple, c'est-à-dire venant directement d'un temps latin correspondant, mais bien un temps composé d'un verbe et d'un auxiliaire.

Dans les verbes de la 3o conjugaison, on retranche oi: devoir, je devrai; recevoir, je recevrai.

Les verbes avoir et savoir font j'aurai, je saurai, par le change'ment de v en u.

486. Conditionnel simple. Le conditionnel se forme (comme le futur) d'une manière identique pour toutes les conjugaisons, c'est-à-dire en ajoutant ais, ais, ait, ions, iez, aient à l'infinitif du verbe.

A l'infinitif du verbe, le conditionnel résulte de l'adjonction de l'imparfait avais, avait, etc., à l'infinitif (en supprimant av).

487. Impératif. Toutes les personnes de l'impératif ont la même forme que les personnes correspondantes du présent de l'indicatif.

Il n'y a qu'une exception pour la première conjugaison, qui dit chant e sans s, tandis que finis, romp s, reçois, ont l's de l'indicatif (tu finis, lu romp s).

Mais l's de chante se retrouve exprimé et reparaît lorsque l'impératif est placé devant un mot commençant par une voyelle, tel que y ou en chantes-en une partie; vas-y voir, etc.

L'impératif n'a point de première personne, parce que, lorsqu'on se commande à soi-même, on se dédouble pour ainsi dire. Quand on s'écrie dans un monologue Arrête-toi, malheureux! on s'envisage à ce moment comme une deuxième personne à laquelle on parle.. 488. Présent du subjonctif. L'ancien français pouvait distinguer l'imparfait de l'indicatif chantions du subjonctif chantions, parce que le premier comptait pour trois syllabes, tandis que le subjonctif ne comptait que pour deux.

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