Poésies nouvelles de Alfred de Musset 1836-1852

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G. Charpentier, 1883 - 324 pages
 

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Page 55 - Poète, c'est ainsi que font les grands poètes. Ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps ; Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes Ressemblent la plupart à ceux des pélicans. Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées, De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur, Ce n'est pas un concert à dilater le cœur. Leurs déclamations sont comme des épées ; Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant : Mais il y pend toujours quelque goutte de sang.
Page 54 - Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
Page 50 - Écoute! tout se tait ; songe à ta bien-aimée. Ce soir, sous les tilleuls, à la sombre ramée Le rayon du couchant laisse un adieu plus doux. Ce soir, tout va fleurir : l'immortelle nature Se remplit de parfums, d'amour et de murmure, Comme le lit joyeux de deux jeunes époux.
Page 129 - Je ne puis; — malgré moi l'infini me tourmente; Je n'y saurais songer sans crainte et sans espoir, Et, quoi qu'on en ait dit, ma raison s'épouvante De ne pas le comprendre et pourtant de le voir.
Page 16 - Cloîtres silencieux, voûtes des monastères, C'est vous, sombres caveaux, vous qui savez aimer! Ce sont vos froides nefs, vos pavés et vos pierres, Que jamais lèvre en feu n'a baisés sans pâmer. Oh! venez donc rouvrir vos profondes entrailles...
Page 1 - Regrettez-vous le temps où le ciel sur la terre Marchait et respirait dans un peuple de dieux? Où Vénus Astarté, fille de l'onde amère, Secouait, vierge encor, les larmes de sa mère, Et fécondait le monde en tordant ses cheveux?
Page 134 - Venez, rhéteurs païens, maîtres de la science, Chrétiens des temps passés et rêveurs d'aujourd'hui ; Croyez-moi, la prière est un cri d'espérance ! Pour que Dieu nous réponde, adressons-nous à lui.
Page 215 - J'ai vu ma seule amie, à jamais la plus chère, Devenue elle-même un sépulcre blanchi, Une tombe vivante où flottait la poussière De notre mort chéri, De notre pauvre amour, que, dans la nuit profonde, Nous avions sur nos cœurs si doucement bercé ! C'était plus qu'une vie, hélas ! c'était un monde Qui s'était effacé I Oui, jeune et belle encor, plus belle, osait-on dire, Je l'ai vue, et ses yeux brillaient comme autrefois.
Page 117 - Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve ; Je n'en puis comparer le lointain souvenir Qu'à ces brouillards légers que l'aurore soulève, Et qu'avec la rosée on voit s'évanouir.
Page 214 - Oui, les premiers baisers, oui, les premiers serments Que deux êtres mortels échangèrent sur terre, Ce fut au pied d'un arbre effeuillé par les vents, Sur un roc en poussière. Ils prirent à témoin de leur joie éphémère Un ciel toujours voilé qui change à tout moment, Et des astres sans nom que leur propre lumière Dévore incessamment. Tout mourait autour d'eux, l'oiseau dans le feuillage, La fleur entre leurs mains, l'insecte sous leurs piés La...

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