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ler au pic; mais on ne peut le conduire avec autant de précision, quand on est obligé de se servir de la poudre.

Outre l'économie du bois, la seule inspection de la pl. VI, fig. 1, fait voir combien on évite d'entailler de la roche, et combien on diminue la masse des déblais qu'il faut sortir. L'avantage est trop évident pour qu'il soit nécessaire d'insister sur cette observation et pour que l'on ne s'empresse pas d'adopter ce travail, toutes les fois que la roche le permet.

Quoiqu'il faille éviter autant que possible d'attaquer les couches, et surtout les filons, par le point qui se montre au sommet d'une montagne, il arrive quelquefois que l'on est forcé d'adopter ce genre d'attaque et de pratiquer un ouvrage sur la pente même de la couche ou du filon. Ce travail, qui se nomme, suivant le pays, rampe, bure, descenderie, fendue, etc., séduit ordinairement les personnes qui ne sont point versées dans l'art des mines, parce qu'elles trouvent assez agréable et même assez rassurant de travailler sur le gîte même, sur le combustible ou sur le minerai qui fait le sujet de la recherche; mais on ne tarde point à sentir les inconvéniens de ce mauvais travail, qui n'a ni les avantages du puits vertical, ni la commodité de la galerie horizontale.

La sortie des déblais, et surtout l'asséchement du travail, devient très-pénible et très

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coûteux moins l'inclinaison est grande, et plus il faut éviter la descenderie; mais plus elle est rapide, et moins il y a d'inconvénient à l'adopter: et en effet, plus l'inclinaison se rapproche de la verticale, et plus la descenderie s'approche elle-même du puits vertical, auquel on doit toujours donner la préférence, quand l'inclinaison est au-dessous de 45° à 50°.

Il y a cependant beaucoup de mines qui sont exploitées de cette manière, dans lesquelles on pénètre par des escaliers taillés dans la roche ou exécutés en bois, et d'où tout ce que l'on extrait est sorti à dos d'homme. Toutes les mines de lignite de la Provence sont dans ce cas.

Lorsqu'on est forcé de travailler en descenderie ou suivant l'inclinaison de la couche ou du filon, on doit au moins établir une machine d'extraction quelconque à son orifice, se servir de chariots ou chiens, et les faire rouler sur les montans d'une échelle couchée qui sert en même temps pour la descente et la sortie des mineurs. Un ruban de fer laminé ou feuillard cloué sur l'un et l'autre bras de l'échelle facilite infiniment le roulage des chiens sans augmenter beaucoup la dépense: et en effet un ruban de fer feuillard de 0,03 de large, de 0,004 d'épaisseur et de 100 pieds de long, ne pèse que 35 kil. Il faut seulement avoir soin que la tête des clous soit noyée dans un trou fraisé,

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afin que les roues ne les accrochent point. Comme on ne marche jamais debout dans une galerie d'inclinaison tant soit peu rapide, on peut fort bien ne lui donner que 1,33 de hauteur verticale. Si la couche est très-peu inclinée à l'horizon et qu'elle s'enfonce sous une montagne élevée, on devra l'attaquer par une galerie de direction qui sera sensiblement horizontale; mais si cette même couche s'étend sous une plaine, on ne devra pas balancer à l'attaquer par un puits vertical, qui la recoupera à une profondeur d'autant plus grande que l'on s'éloignera davantage du point où elle se montre au jour. C'est un triangle à tracer sur le papier ou un sinus à calculer; car si l'on a bien observé l'inclinaison d'une couche et qu'elle soit partout sensiblement la même, on sera maître de la recouper à 100, 200 ou 300 pieds ou plus, et de s'assurer ainsi un massif asséché plus ou moins considérable à exploiter.

Un puits de recherche que l'on projette d'enfoncer à 100 mètres, plus ou moins, doit avoir 9 pieds (3 mètres) de long, sur 6 pieds (2 mètres) de large, compris le boisage; ce qui réduit le vide à 8 pieds sur 5. Sí la roche est bonne et que l'on donne la préférence à un puits rond, 2 mètres de diamètre suffisent; mais je dois dire qu'un puits ovale est préférable à un puits rond, soit que l'on ne boise pas, soit que l'on soutienne la ro

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par un muraillement, et voici pourquoi : Comme il s'agit ici d'un puits de recherche, ce qui suppose qu'il n'y a point encore d'autre percément, il est plus que probable que l'on trouvera le mauvais air à une certaine profondeur, surtout pendant les jours orageux d'été: or, l'un des meilleurs moyens de s'en débarrasser est de pratiquer une cloison qui isole une petite portion de ce puits, et qui établisse un courant d'air entre les deux parties inégales de ce foncement. Rien n'est aussi facile à établir dans un puits carré long, ou dans un puits ovale; mais dans un puits rond, cela devient beaucoup moins aisé; en voici la raison :

C'est ordinairement dans la petite portion du puits que l'on établit les échelles et les corps de pompe, si l'on en fait usage; il est essentiel de pouvoir visiter la cloison d'un bout à l'autre, afin de calfater avec de la mousse ou de l'étoupe les parties qui se seraient déjointes, et pour cela, les échelles sont indispensables. Il faut des pontals ou des pièces de bois pour clouer et recevoir cette cloison; il faut au moins 18 pouces (0,50) de vide dans le puits d'échelle. Le pontal et la cloison prennent au moins 6 pouces (0,16), en sorte qu'il ne reste plus pour le service des tines qu'un segment de 6 pieds (2,00) dans un sens, sur 4 pieds (1,33) seulement dans l'autre, et cet espace n'est point suffisant pour le passage des tines. Dans un puits

carré, il leur reste un passage de 6 pieds de long sur 3 de large, et en les disposant suivant la diagonale, elles ne s'accrochent jamais il en est à peu près de même dans un puits ovale. (Pl. 24, fig. 1.)

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J'ai fait l'épreuve de ces trois sortes de foncemens, et je puis assurer que l'inconvénient que je signale ici est très-réel. Les petits puits jumeaux qui sont ronds et qui n'ont que 18 pouces de diamètre, ne sont faits que pour remplir le même but de la cloison, avec cette différence qu'ils coûtent infiniment plus et qu'ils ont le grave inconvénient de laisser perdre la portion de minerai qui les sépare. Ils ne sont plus employés que dans l'exploitation des minerais de fer d'alluvion, et c'est l'enfance de l'art dans toute son imperfection. Quelle que soit la forme du puits que l'on adoptera, il faudra toujours le terminer par un puisard dans lequel toutes les eaux viennent se rendre; mais quand elles sont très-abondantes, il faut qu'il puisse tenir toutes celles de quarante-huit heures, et alors il est plus économique et plus commode de le prolonger horizontalement en forme de galerie, que d'augmenter sa profondeur. Un plancher solide, garni d'une trappe, doit toujours le recouvir dans toute la surface du puits et pouvoir s'enlever et se replacer facilement pour le jeu des tines, si l'on en fait usage.

La sonde enfin est un moyen de recherche

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