Images de page
PDF
ePub

-

[ocr errors]

dre de Napoléon, par Madgett et Dutemps; -à la traduction de Strabon, également faite d'après les ordres de Napoléon, par MM. Laporte du Theil, Gosselin et Coray; -aux différens ouvrages grecs et latins non traduits, ou dont il n'existe que des traductions surannées; aux libertés de l'Église gallicane, et à la déclaration du clergé de France de 1682; à la Constitution civile du clergé; - à des exemples d'empereurs qui auraient suspendu ou déposé des papes; à l'imprimeur Bodoni; à l'Iconographie de Visconti ;-à la tiare et à son origine; aux manuscrits relatifs aux procès des Templiers;- aux piè ces originales du procès de Galilée. Ce fut en 1810 que les pièces de ce procès, qui se trouvaient à Rome dans les archives pontificales, furent transportées à Paris. M. Barbier fut chargé de les examiner et de les traduire; et, sur la proposition qu'il en avait faite à Napoléon, ce procès devait être rendu public. Mais, en 1814, Pie VII ayant redemandé ces précieux originaux, ils lui furent rendus.

M. Barbier remplit aussi simultanément, auprès de l'impératrice Joséphine

et de l'impératrice Marie-Louise les fonctions de bibliothécaire; et, d'après les or dres qui lui furent donnés, il continua son emploi auprès de la première jusqu'en 1814.

C'est au milieu de ces divers travaux " et lorsqu'il était occupé par le service de deux bibliothèques, celle de l'empereur et celle du conseil-d'état, que M. Barbier créa, par ordre de Napoléon, les bibliothèques des châteaux des Tuileries, de Fontainebleau, de Compiègne, de SaintCloud, de Trianon, de Rambouillet, et plus tard celle du Louvre, riche de cent mille volumes.

L'empereur expliquant ses bourrades à Sainte-Hélène, disait : « On a redouté » mes bourrades; mais on savait aussi que » j'écoutais volontiers, que j'étais juste. »Il était peu de ces bourrades qui ne tins» sent à un calcul; c'était souvent ma » seule occasion de tâter un homme, de » prendre au vol ses nuances de caractère ; j'avais peu de momens à donner aux informations, c'était une de mes épreuves.

[ocr errors]

« En brusquant tout d'abord mon homme, je sais, par la manière dont il ré

pond, à quoi m'en tenir sur son compte. » Je sais à quel unisson est monté son »âme; car frappez un bronze avec un gant, il ne rend aucun son; mais, frappez-le d'un marteau, il retentit, etc. » Et il a terminé en disant: « Et puis un » autre m motif, c'est que j'avais été dans » l'obligation de me créer une auréole de >> crainte; autrement, surgi, comme je l'a» vais fait, du milieu de la multitude, un

>>

grand nombre m'eussent mangé dans la » main ou frappé sur l'épaule. Nous som»mes fort enclins, de notre nature, à la >> familiarité. »

Napoléon était très-aimable dans son intérieur; son caractère impérieux s'y cffaçait à moins qu'on ne l'irritât; alors, il appuyait sa jambe sur le mollet gauche (c'est une remarque faite souvent par les siens; elle est dans tous les mémoires). II parlait énergiquement, mais cela passait aussitôt. Jamais il n'a gardé rancune. Lorsqu'il avait rompu, son éloignement était irrévocable.

Il était gai et aimant, et une fois en

2

[merged small][ocr errors][ocr errors]

fermé dans ses appartemens, il y était de l'accès le plus facile; il aimait à tirer les oreilles, à pincer les joues, à causer avec les plus intéressans de ses pages, avec les vieux grenadiers qui le gardaient. Ses intimes, malgré quelques éclats passagers, pouvaient compter sur une bienveillance inépuisable de sa part. Je citerai ce fait, il y en a mille de plus significatifs que celui-ci.

-Napoléon accueillait particulièrement bien ceux qu'il avait connus dans șa jeunesse, et conservait même avec eux, son ancienne familiarité. Le jour qu'il fut nommé premier consul, il envoya un courrier à Saint-Denis porter une lettre à Rulhières, qui avait été en même tems que lui sous-lieutenant dans le régiment de La Fère, pour lui annoncer qu'il l'avait choisi pour son secrétaire. Il le nomma ensuite secrétaire-général de la commission du gouvernement qu'il venait d'établir en Piémont; il lui donna la préfecture d'Aix-la-Chapelle, puis ce jeune Rulhières, homme plein de mérite et d'a venir, mourut presqu'aussitôt. Le consul le regretta vivement. Je ne cite là qu'u

fait, et les mémoires en renferment un

grand nombre.

C'est sur Napoléon même que j'arrêterai encore l'attention.

[ocr errors]

L'embonpoint que Napoléon acquit avec l'âge, fit paraître sa figure plus arrondie, sa peau plus blanche; ses yeux prirent. plus d'éclat, sa physionomie de la noblesse et beaucoup d'expression.

Pendant les trois premiers mois qui suivirent son mariage, l'empereur passa auprès de l'impératrice les jours et les nuits; les affaires les plus urgentes pouvaient à peine l'en arracher quelques -instans. Lui, qui aimait passionnément le travail, qui s'occupait avec ses ministres lhuit ou dix heures de suite, et qui lassait successivement plusieurs secrétaires, ne présidait plus exactement son conseil, et n'arrivait plus qu'au milieu des débats. Ses audiences particulières étaient devenues courtes et rares. On était surpris d'un tel changement; les ministres jetaient les hauts cris, et il en riait; cela ne devait pas durer La jeune impératrice seule, ne doutait pas de la continuation de ce sentiment qu'elle

« PrécédentContinuer »