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laisser occuper cette ville par quatre bataillons Le due de Rivoli fit marcher dontre elle son premier aide de camp SainteCroix, qui n'éprouva pas une grande résistance, s'en empara et fit prisonnier tout ce qui s'y trouvait.

Le comte Oudinot cerna le château de Sachsengang que l'ennemi avait fortifié, fit capituler les neuf cents hommes qui le défendaient. Douze pièces de canon tombèrent entre ses mains. ema

L'empereur fit alors déployer toute l'agmée dans l'immense plaine d'Enzersdorf. Lo Les généraux autrichiens furent confondus d'abord par l'habileté des manoeuvres qui se terminaient, mais cette impression -passée, ils essayèrent de ressaisir quelques avantages sur ce nouveau champ de bataille. A cet effet, ils détachèrent plusieurs colonnes d'infanterie, un bon nombre de pièces d'artillerie et toute la cavalerie, tant deligne qu'insurgée, pour essayer de déborder la droite de l'armée française. En conséquence, l'ennemi vint occupar le village de Ruizendorf. L'empereur ordonna à l'intrépide Qudinot de faire enlever ce village, à la droite duquel il fit

passer le duc d'Auerstaedt, pour se diriger sur le quartier général du prince Charles, en marchant toujours de la droite à la gauche.wasa

Depuis midi jusqu'à neuf heures du soir, on manœuvra dans cette immense plaine: on y occupa tous les villages, et à mesure qu'on arrivait à la hauteur des camps retranchés de l'ennemi, ils tombaient d'eux-mêmes et par enchantement pour ainsi dire. Le duc de Rivoli les faisait occuper sans résistance. C'est ainsi que nos troupes s'emparèrent des ouvrages d'Ess ling et de Gros-Aspern, et qu'un travail de quarante jours se trouva paralysé pour l'ennemi. Il fit quelque résistance au village de Raschdorf, que le prince de PonteCorvo fit attaquer et enlever par les Saxons. L'ennemi fut partout mené battant et écrasé par la supériorité de notre few. →→→ Cet immense champ de bataille resta couvert de ses morts et du débris de ses ar

mes.

Effrayé des progrès de l'armée française et des résultats qu'elle avait déjà obtenus par ses belles manœuvres, dans cette suite d'affaires, 'chefs-d'œuvre de la straté

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gie, l'ennemi fit marcher toutes ses troupes; et, à six heures du soir, il occupa la position suivante sa droite de Stadelan à Gérasdorf, son centre de Gerasdorf à Wagram, et sa gauche de Wagram à Neusiedel. L'armée française avait sa gauche à Gros-Aspern, son centre à Raschdorf, et sa droite à Glinzendorf. Dans cette position la journée paraissait presque finie,et il fallait s'attendre à livrer le lendemain une grande bataille. Mais on l'évitait et on coupait la position de l'ennemi en l'empêchant de concevoir aucun système de défense ou d'attaque, si dans la nuit on s'emparait du village de Wagram. L'attaque eut lieu, et nos troupes emportèrent ce village; mais une colonne de Saxons et une colonne de Français se prirent, dans l'obscurité; pour des troupes ennemies aussitôt cette opération fut manquée.

On se prépara alors pour la grande bataille du lendemain.

-En effet, le 6 juillet, dès le point du jour; la canonnade s'engagea sur toute la ligne, et les dispositions de l'ennemi se développèrent de moment en moment.

Toute sa gauche se garnit d'artillerie. Le prince Charles fit des dispositions très-défectueuses, à ce point que, pendant un moment, au commencement de l'affaire, l'empereur a dû suspendre ses mouvemens et s'attacher à pénétrer ou à comprendre son ennemi. Ces dispositions défectueuses étaient sincères.Aussitôt que Napoléon en out la certitude, il les suivit avec une fière et noble joie, et il ordonna au duc de Ri voli de faire une attaque sur le village qu'occupait l'ennemi, et qui pressait un peu l'extrémité du centre de l'armée. Il ordonna au duc d'Auerstaedt de tourner la position de Neusiedel, et de pousser de là sur Wagram; et il fit former en colorine le duc de Raguse et le général Macdonald pour enlever Wagram au moment où déboucherait le duc d'Auerstaedt.

Sur ces entrefaites on vint prévenir que l'ennemi attaquait avec fureur le village qu'avait enlevé le duc de Rivoli, que notre gauche était débordée de trois mille toises, qu'une vive canonnade se faisait déjà entendre à Gross- Aspern, et que l'intervalle de Gross Aspern à Wagram paraissait couvert d'une immense ligne

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'artillerie. Il n'y eat plus à douter, l'en nemi commettait une énorme faute: Kem perens ordonna sur-le-champ au général Macdonald de disposer les divisions Broussier et Lamarque en colonne d'attaque. Il les fit soutenir par la division Nansonty, par la garde à cheval, et par une batterie de soixante pièces de la garde et de qua→ rante pièces des différens corps. Le général comte de Lauriston, à la fête de cette batterie de cent pièces d'artillerie,inarcha au trot à l'ennemi, s'avança sans tirer jusqu'à la demi - portée du canon; et là commença un feu prodigieux qui éteignit celui de l'ennemi, et porta la mort dans ses rangs. Le général Macdonald marcha alors au pas de charge il fut admirable.

Le général de division Reille, avee la brigade de fusiliers et de tirailleurs de la garde, soutenait le général Macdonald.

La garde avait fait un changement de front pour rendre cette attaque immanquable. Dans un clin d'oeil, le centre de l'ennemi perdit une lieue de terrain; sa droite épouvantée sentit le danger de la position où elle s'était placéo, et rétrograda en grande hâte. Le due de Rivali

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