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NOTES.

(Extrait du Mémorial de Sainte-Hélène.)

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<«< Rien ne nous était sacré, et Votre Majesté suppose bien qu'elle-même et l'impératrice n'étaient pas épargnés.-Ah! je le crois bien, répondit l'empereur; mais n'importe, racontez toujours. Eh bien ! Sire, on disait qu'un jour Votre Majesté, fort mécontente à la lecture d'une dépêche de Vienne, avait dit à l'impératrice dans sa colère et sa mauvaise humeur : votre père est une ganache. Marie-Louise, qui ignorait beaucoup de termes français s'adressant au premier courtisan qui lui tomba sous la main : « l'empereur me dit que mon père est une ganache; que veut dire cela?» A cette interpellation inattendue, le courtisan, dans son embarras, balbutia que cela voulait dire un homme sage, de poids, de bon conseil. » A quel

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ques jours de là, et la mémoire encorc toute fraîche de sa nouvelle acquisition, l'impératrice présidant le conseil-d'état, et voyant la discussion plus animée qu'elle ne voulait, interpella, pour y mettre fin, Cambacérès qui, à ses côtés, baillait tant soit peu aux corneilles : « C'est à vous à nous mettre d'accord dans cette occasion importante, lui dit-elle, vous serez notre oracle, car je vous tiens pour la première, la meilleure ganache de l'empire. » A ces paroles de mon récit, l'empereur riait à s'en tenir les côtés. « Ah! quel dommage, disait-il, que cela ne soit véritable ! Voyezvous bien l'ensemble du tableau : l'empesure compromise de Cambacérès, l'hilarité de tout le conseil, et l'embarras de la pauvre Marie-Louise épouvantée de tout son succès. » (Edition in-18, à quinze sous le volume.)

FIN DU QUARANTIÈME VOLUME.

RD 1 162 340

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