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les grands vassaux de l'empereur, se rendirent à Paris. Les souverains de la Saxe, de la Bavière, du Wurtemberg, de la Wesphalie, de la Hollande, de Naples, des Deux-Siciles y furent appelés : ils Ꭹ parurent comme de nouveaux trophées.Il semblait que tous ces potentats étaient appelés à être les témoins du grand acte politique qui devait bientôt avoir lieu; acté qui allait briser l'un des plus doux, des premiers liens de famille de l'empereur. - Nous ne sommes pas encore arrivés à ce fait.

Deux grands événemens venaient de s'accomplir; malgré leur importance l'Europe s'en occupait à peine.-Chaque grand état était attaché par la question de ses intérêts directs, ces deux événemens étaient la révolution de la Suède, l'incorporation de Rome à l'empire français.

L'alliance que Gustave-Adolphe fit avee Jes Anglais, lui aliéna le cœur des Suédois; ce déplorable roi servait les Anglais en toute circonstance, et leur sacrifiait les revenus de l'état. -Ses conseillers lui firent un jour de vives représentations à ce sujet, il s'emporta aussitôt, tira son épée,

et voulut faire un exemple sur ses plus fidèles sujets. On lui retira cette épée des mains; il fut déposé immédiatement, et il eût unanimité en plein conseil pour cette déposition pas un bras ne se leva pour

y

lui dans toute la Suède.

Le trône fut déclaré vacant: un oncle de Gustave le remplaça, et Bernadotte l'un des premiers lieutenans de l'empereur, fut élu prince héréditaire, par les suffrages libres du pays. Les Suédois avaient eru plaire à Napoléon en faisant ce choix.

L'empereur le ratifia. Bernadotte avait épousé la sœur de la femme du prince Joseph, cette circonstance ou plutôt, selon le témoignage de Napoléon lui-même, l'élection libre de Bernadotte le décida à donner pleine adhésion à cette élection. Le prince de Ponte-Corvo courut chercher cette adhésion à Saint-Cloud.

-Napoléon eut bientôt à se repentir de l'avoir donnée. En effet, Bernadotte fut à peine arrivé en Suède qu'il se plaça dans le système de ses ennemis, de ceux du nord, et qu'il fallut le surveiller et même le craindre. Bernadotte fut en 1811, 1812 et 1813, une des causes actives des désas

aux

tres de nos armées; c'est cet ancien maréchal Français qui donna aux Russes, Allemands la clé de notre politique. En tems opportun, il leur fit connaître nos forces, la tactique des armées, leur montra les chemins qui devaient les conduire à Paris. Malheureux! qui,malgré son másque républicain de brumaire, n'a aimé ni la république ni la France, mais sa seule ambition! Vainement dira-t-il aujourd'hui qu'en acceptant le trône de Suède, il a dû se faire Suédois, il ne s'est pas montré d'abord franc et énergique Suédois.

En effet, si cet ancien général Français avait eu l'esprit et l'âme à la hauteur de sa position nouvelle, et s'il eût été de prime abord tel, bon Suédois, il eût profité de la guerre de Russie pour rétablir le lustre de sa nouvelle patrie et reprendre la riche Finlande il fût arrivé à Pétersbourg avant que Napoléon n'eût atteint Moscou.

Mais il a préferé céder à des ressentimens de vicille rivalité; rivalité qui était une prétention vraiment insoutenable! On a dit qu'il était jaloux de l'empereur et que plusieurs fois il s'était eru de taille

à jouer son grand rôle.-Nous rapportons te fait, il est partout, nous ne l'affirmions point pour l'honneur de M. le prince de Ponte-Corvo qui aurait pu trouver dans l'armée des officiers, ses égaux.

Masséna, par exemple, l'écrasait; il avait, il est vrai, moins d'esprit et de finesse, mais qu'est-ce là ?Mais la fortune humaine l'avait voulu et Bernadotte s'assit au pied du trône des Wasa, des Gustave-Adolphe.

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Le second grand événement fut la réunion de Rome à l'Empire Français. Cet événement fut opéré par un sénatus-consulte du 17 février 1810, qui fixa en même tems ce qui était relatif au temporel des papes avec l'empereur. L'origine de ce vif dissentiment qui dura si longtems remonte, et nous l'avons dit précédemment, à 1805. Pie VII quitta la France quelques mois après le couronnement et partit avec du dépit; il n'avait pas obtenu du nouveau souverain les faveurs qu'il avait espérées en venant à Paris: cependant il n'y avait encore naucum mécontentement visible. L'empereur ne pouvait sacrifier les intérêts de son jeune état à l'acquit de quelque

que

gratitude personnelle; d'ailleurs sa fierté rejettait des conditions et ne lui permettait pas de laisser croire qu'il avait acheté la présence du Saint Père au sacre; aussi dès Pie VII fut de retour dans ses états, les intrigans qui affluent toujours à Rome, et nos ennemis profitèrent de son méconil fut bientôt tentement pour le séduire; gagné et changea entièrement. and sant. el Ce n'était plus le doux Chiaramonti, cet évêque d'Imola qui ressemblait à un apôtre et qui s'était montré digne des lumières de son siècle : tout était changé dans sa conduite, et sa signature n'était plus apposée que sur des actes qui respiraient l'esprit des Grégoire et des Boniface. Rome devint dès lors un foyer d'intrigues factieuses contre l'empire. L'empereur essaya vainement de le rapar la raison: il n'était plus possible d'arriver jusqu'à ses sentimens. Les torts du pontife devinrent tels, les insultes si repréhensibles, que l'empereur eût a agir fermement aussitôt pour se faire respecter: il se saisit en conséquence des forteresses des états Romains, s'empara de plusieurs provinces et fit occuper Rome,

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