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!respective sur chaque point, et dès lors mettant en état de devenir un de ces instruments tout effort qui se manifeste, toute maison colonaire jusqu'ici trop faible ou insuffisante. Mais le point capital c'est que le plan total de l'œuvre soit donné et qu'on s'applique à le faire suivre dans toute ses parties. Un ensemble de colonies officielles, qui marquerait fortement toutes les lignes de ce plan, qui donnerait une sorte de métropole à l'institution, siérait à notre manière française. Pour le succès de la chose autant que pour l'honneur des traditions, c'est peut-être ce qu'il vaut le mieux rechercher. Comme le but est éloigné, complexe et qu'il y faut plus d'un auxiliaire, tous les modes de la charité, toutes les inspirations du dévouement, l'esprit d'entreprise particulière sous bien des formes trouveraient encore largement à s'y employer. En tout cas, il n'y a plus un seul motif avouable pour que les premiers fondements de la colonie hospitalière ne soient pas jetés bientôt; le ministre qui en prendrait l'initiative aurait fait plus d'un acte moins utile à sa gloire.

HENRI DONIOL.

DES PRINCIPALES BRANCHES

DE L'INDUSTRIE MINÉRALE EN FRANCE

EN ANGLETERRE ET EN BELGIQUE
D'APRÈS LES DOCUMENTS OFFICIELS LES PLUS RÉCENTS

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HOUILLE. Ainsi que l'administration française, l'administration belge mentionne, à côté du nombre (290) de mines de houille concédées (264) ou même tolérées provisoirement (26), l'étendue de 128,027 hectares qu'elles occupaient dans le royaume au 31 décembre 1859. Cette considération a encore moins de valeur pour la Belgique que pour la France, attendu que, dans quelques parties du Hainaut (au Flénu notamment), un certain noinbre de concessions sont superposées, comme ayant pour objet des couches distinctes. Ce système, déplorable

(1) Voir la livraison de janvier 1862.

à tous égards, il n'est pas besoin de le dire, date du temps où l'institution des concessions de mines dépendait des seigneurs hauts-justiciers il n'existe pas chez nous, au moins pour une même substance. Quoi qu'il en soit, 195 concessions houillères, d'une étendue de 94,581 hectares, correspondant à 373 siéges en activité et 47 en construction, étaient en exploitation; 130 siéges se trouvaient en réserve.-La simple comparaison des chiffres français et belges viendra corroborer l'opinion que j'ai émise à l'égard de leur utilité douteuse. Tandis qu'en France, une concession a, en moyenne, 4,272 hectares, l'un d'eux correspondant moyennement à une extraction annuelle de 140 quintaux métriques de houille, en Belgique, les chiffres similaires, pour la concession et l'hectare sont respectivement 441 hectares et 968 quintaux métriques! Enfin une mine exploitée a une extraction annuelle moyenne de 254,800 quintaux métriques en France et de 469,749 en Belgique ! L'industrie houillère de la Belgique réclame la mise en mouvement des machines à vapeur dont le détail suit :

408 fortes de 18.112 chevaux pour l'extraction du charbon.

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Elle occupait 77.293 ouvriers ainsi répartis, quant au sexe, à la limite d'age de seize ans et à la nature des travaux :

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Le commerce houiller de la Belgique se résumait ainsi :

Production..... 91.607.020 q. m.

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Les prix de vente du quintal métrique, indiqués par les Documents statistiques de Belgique, varient naturellement suivant la partie du bassin d'où la houille est extraite, suivant la nature du combustible et la grosseur des fragments. Je me bornerai à citer, comme exemple, la houille grasse à longue flamme, dont la production est presque la moitié de celle du royaume : tandis que le gros coûte 2 fr. 07 dans le Hainaut, le menu gailleteux ne s'y vend que 4 fr. 07; les mêmes prix ne sont plus, dans la province de Liége, que 2 fr. 01 et 0 fr. 95. Ces prix ne sont point d'ailleurs le maximum et le minimum de l'année 1859, car le gros de la houille grasse maréchale du Hainaut est coté à 2 fr. 17 par l'administration belge et le menu gailleteux de la houille séche à courte flamme à 0 fr. 71 seulement; je laisse de côté la terre houille de la province de Namur, dont le quintal métrique ne se vend que 0 fr. 55, en raison de l'impureté que rappelle son nom. La moyenne générale de l'année considérée est de 4 fr. 14.

L'impôt spécial des mines s'établit ainsi :

Redevance proportionnelle (2 1/2 p. 100 du produit net).

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435.587 f. 29 c.

12.745 19

448.332 48

44.833 23

941.498 21

Soit en moyenne 0 fr. 0102 seulement par quintal métrique, alors que le chiffre analogue de 1858 était pour la France 0 fr. 0175.

MÉTAUX. Fer. 21 concessions du minerai de ce métal, seul ou associé à d'autres minerais, étaient instituées au 1er janvier 1859; elles avaient produit, avec les minières existant dans 112 communes, 8,830,310 quintaux métriques de minerai lavé, valant 8,215,956 fr.

368 usines, occupant ensemble 14,481 ouvriers, servaient au traitement et à la préparation de la fonte, du fer et de l'acier; elles produisaient :

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(1) 70 hauts-fourneaux, dont 29 au coke, étaient d'ailleurs en chômage, avec leurs 52 roues hydrauliques de 504 chevaux et leurs 16 machines à vapeur de 378; les hauts-fourneaux en feu correspondaient à une production de 3.091,706 quintaux métriques au coke à 8 fr. 42, et 96,290 au charbon de bois, à 15 fr. 24.

Le nombre des moteurs employés était de 328 roues hydrauliques, d'une force totale de 3,436 chevaux, et de 291 machines à vapeur de 9,687 chevaux.

La quantité de minerai de fer exporté de Belgique (en France 932, 718, en Angleterre 11,460 et dans le Zollverein 35,410) s'élevait à 979,588 quintaux métriques.

L'exportation de métal même était de

367,114 q, m. de fonte en gueuse, fonte épurée et vieux fer.

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La Prusse, la Hollande, la France, l'Espagne, la Russie et les DeuxSiciles sont les principaux pays destinataires.

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Zinc. La Belgique produit ce métal concurremment avec la Grande-Bretagne et la Prusse. On y compte 30 concessions de minerais de zinc, seuls ou associés avec d'autres minerais, et elles fournissent 70,390 quintaux métriques de calamine ou de blende, valant 3,524,590 francs, et 414,360 quintaux métriques de métal représentant 22,732,970 francs; la province de Liége, où s'opère exclusivement la fabrication (dans 18 usines et avec 2,861 ouvriers), a exporté, en 1859, 139,121 quintaux métriques de zinc brut et 85,063 de zinc laminé en Hollande, en Angleterre, aux États-Unis, en France, etc., etc.

Plomb. 14 concessions, pour ne parler que de celles où ce métal est exclusivement considéré, avaient produit ensemble 69,930 quintaux métriques de minerai, valant 1,440,119 fr., tandis que 8 usines, employant 223 ouvriers, avaient fourni 47,360 quintaux métriques de plomb, représentant une valeur de 2,280,056 francs.

Cuivre. Le compte rendu officiel ne mentionne qu'une seule mine de cuivre, qui ne paraît pas avoir été exploitée; mais on y voit que 14 usines, occupant 257 ouvriers et alimentées par l'importation, ont livré au commerce 12,550 quintaux métriques de ce métal représentant une valeur de 3,790,200 francs.

Les mines métalliques comprenaient ensemble 1,588 siéges d'exploitation en activité (dont 106 à ciel ouvert et 1,282 souterrains), occupant 11,470 ouvriers et exigeant, pour l'extraction des minerais et l'épuisement des eaux, 96 machines à vapeur d'une force totale de 4,058 chevaux, 11 manéges à 1 cheval, 1 appareil hydraulique de 200 chevaux et 1,508 treuils auxquels étaient employés 1,588 hommes.

ANGLETERRE.

HOUILLE. Les propriétés du dessus et du dessous étant légalement confondues chez nos voisins d'outre-Manche, leur statistique minérale n'a point à mentionner de ces chiffres inutiles de superficie que nous rencontrons en France et en Belgique; mais elle fait connaître les nombres de mines, qui au fond n'ont pas non plus une grande signification, puisque la valeur de l'unité est particulièrement vague. Il en serait encore de même, et pour la même raison, du nombre de puits ou de galeries débouchant au jour, soit pour l'extraction des produits, soit pour l'épuisement des eaux (cette seconde catégorie de voies souterraines est spécialement mentionnée dans les documents de la statistique belge). Quoi qu'il en soit, par analogie à ce que j'ai fait pour les deux pays du continent, je dirai ici que le nombre total des houillères du RoyaumeUniest de 3,009 (Angleterre et Galles, 2,509,-Ecosse, 427,-Irlande, 73). Elles ont produit 853,033,384 quintaux métriques de houille, quantité à laquelle les Anglais peuvent appliquer à bon droit les épithètes de surprising et d'enormous. Jusqu'à présent, on avait l'habitude, quand on comparait les extractions houillères anglaise et française, de dire, en nombres ronds et en exagérant un peu notre infériorité, que la première était décuple de la seconde; maintenant cette manière de parler serait inexacte en sens contraire, même si l'on ne tient pas compte de 40,600,000 quintaux métriques extraits en pure perte, au sujet desquels je demande la permission de présenter une courte observation.

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...

Le 23 mai 1860, M. Dumas, comparant au Sénat les conditions de l'industrie houillère en Angleterre et en France, énumérait les causes de la cherté de notre combustible minéral. Après avoir cité en première ligne l'insuffisance des moyens de transport, il ajoutait : « Quand on a eu occasion d'étudier de près les houillères de l'Angleterre, on a vu qu'il s'y fait un triage et qu'il y a toujours, dans le voisinage d'une houillère, un grand nombre d'établissements qui consomment les houilles de qualité inférieure. . Au moyen d'une large consommation des menus sur place, le transport ne s'effectue plus que sur des houilles choisies. . .. En France, cette consommation sur place n'est pas assez développée; elle n'est point organisée. . . . . . Beaucoup d'industries s'exercent en Angleterre, sous une forme plus restreinte que dans notre pays, autour des houillères; elles consomment beaucoup de houille menue et laissent la houille triée à d'autres consommations plus exigeantes ou plus lointaines. » C'est sur cette question des menus que je voudrais appeler l'attention des lecteurs en montrant que l'existence, "autour des houillères, des industries locales qui en dévorent tous les

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