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On connaît maintenant les valeurs absolues, telles qu'elles résultent des renseignements les plus nouveaux, des productions annuelles de houille, fer, cuivre, plomb, étain et zinc, en France, en Angleterre et en Belgique. Il convient évidemment d'indiquer les valeurs relatives de ces productions, en considérant l'année 1859, la dernière des années pour lesquelles on possède les statistiques minérales des trois pays; ce but est atteint par les deux tableaux suivants :

MINERAI.

VALEUR.

SUBSTANCES

minérales.

Houille.

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Cuivre..

119.883 2.304.818

D

France. Angleterre Belgique. France. Angleterre Belgique.

q. m.

q. m.

fr.

fr.

fr.

q. m. 73.525.674 700.487.874 89.257.140 91.563.874 406.394.050 103.377.121 Fer..... 39.331.906 81.696.054 8.794.650 14.199.499 64.267.548 8.857.723

395.203 33.413.375

Plomb..

561.712

973.903

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Etain...

Zinc....

Argent..

Totaux....

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NOMS

des métaux.

POIDS.

VALEUR.

France. Angleterre Belgique. France. Angleterre Belgique.

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Les Mineral statistics renferment nécessairement beaucoup trop de détails inutiles au lecteur français, par exemple, la liste des houillères du Royaume-Uni et celle des mines métallifères (noms, nature et situation des exploitations, noms des propriétaires et des exploitants),

2 SÉRIE. T. XXXIII.

15 février 1862.

16

qui n'occupent pas moins de 60 pages, etc., pour que j'aie pu songer, tout en me restreignant ainsi que je l'ai dit dès le début, à donner une idée complète de cette utile publication. Toutefois, aux observations que j'ai eu l'occasion de présenter, chemin faisant, sur les diffé rences de forme des trois statistiques que je viens d'analyser, j'ajouterai encore qu'aucun chiffre relatif à l'emploi si considérable de la vapeur en Angleterre n'est fourni par M. Robert Hunt, même pour l'industrie minérale, tandis qu'il en est question dans les Documents statistiques belges et qu'un chapitre fort important y est consacré dans le Résumé français, où l'on trouvera des relevés circonstanciés concernant les appareils à vapeur de toute sorte. En somme, notre publication n'est pas seulement remarquable par la soigneuse clarté des tableaux, elle se recommande encore par l'abondance méthodique des renseignements qu'elle renferme. Tandis que les chiffres de la fabrication et des prix moyens du fer manquent complétement dans les Mineral statistics, notre Résumé, indépendamment des distinctions utiles que j'ai du reproduire dans mes extraits concernant cette industrie, mentionne explicitement les tôles, les fils de fer et les rails. On trouve dans le rapport ministériel des tableaux chronologiques de la production, de l'importation, de l'exportation et de la consommation des combustibles miné raux de 1787 à 1859 (p. XXXIV), de la production des fontes (p. LXXVI) et des fers (p. LXXXVI) depuis 1819, des aciers (p. xcı) depuis 1831, des principaux métaux autres que le fer (p. 11) depuis 1816; au premier de ces tableaux est annexée en note une revue des nombreuses phases par lesquelles a passé chez nous la fixation des droits d'entrée de la houille étrangère; il est bien regrettable que l'administration n'ait point agi de même à l'égard des métaux et particulièrement du fer, qui est, comme la houille, l'un des grands clamps de bataille des campagnes douanières. Au résumé, en laissant de côté la statistique belge, qui ne peut donner lieu qu'à des critiques peu importantes, les Mineral statistics et le Résumé français doivent se servir mutuellement de modèle; nos voisins d'outre-Manche feront bien d'étudier le mécanisme de nos tableaux, et nous aurons avantage à imiter leur ponctuelle régularité de publication.

P. S. Cet article était complétement imprimé lorsqu'a paru l'Exposé de la situation de l'Empire, dont un paragraphe est consacré à l'industrie minérale. Si je ne puis mettre à profit les chiffres tout récents que fournit ce document officiel, je dois du moins appeler sur eux l'attention des lecteurs, qui verront notamment que la production houillère de la France ne cesse de croître. - Voir la note 2 de la page 236.

E. LAME FLEURY.

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Nous dirons d'abord quelques mots des mesures militaires qui nous paraissent le plus urgentes. Le lecteur a pu juger des fâcheuses conséquences des temps d'arrêt qu'avait éprouvés l'expédition; les opérations reprises avec vigueur par M. l'amiral Charner, lorsque la guerre de Chine fut terminée, nous ont livré en quelques mois la province de Saigon, où les Annamites ne conservent plus aujourd'hui que Bien-Hoa, qui ne peut tarder beaucoup à tomber en notre pouvoir. La chute de cette place, qui nous rendra maîtres des frontières naturelles de la province, en complétera la soumission, mais l'œuvre commencée sera encore loin d'être achevée, et il faudra, sous peine de se créer pour l'avenir des difficultés qui ne pourraient être surmontées que par de grands sacrifices, en poursuivre sans retard l'accomplissement. Loin de nous la pensée qu'il faille tenter immédiatement la conquête générale de l'empire; qe serait une entreprise ruineuse dont les résultats se feraient sans aucun doute longtemps attendre, car elle exigerait de tout sacrifier aux opérations militaires; mais il est de toute nécessité de s'emparer, sans retard, des points de la Cochinchine et du Tonkin offrant d'importants avantages à l'établissement de la domination française, et susceptibles d'un développement commercial immédiat. Il faut marcher droit au but et de suite, en acceptant sans hésitation les mesures même coûteuses que l'on croira nécessaires pour l'atteindre. L'expérience prouve, en effet, qu'il n'y a pas de plus faussses économies que les demi-mesures, presque toujours désastreuses en ce qu'elles ne mènent à aucun résultat. Plus on attendra et plus on trouvera de difficultés à vaincre les Annamites, aguerris par les leçons que nous leur aurons données, offriront plus de résistance et seront mieux armés; dans un an, peut-être, cent hommes seront nécessaires pour vaincre là où cinquante le font facilement aujourd'hui. Les commencements si pénibles de l'expédition sont là pour prouver l'exactitude de ce que nous avançons. Si, il y a trois ans, M. l'amiral Rigaud avait eu à sa disposition les moyens que l'on s'est décidé plus tard à envoyer, nous posséderions aujourd'hui des établissements en pleine voie de prospérité dans toutes les parties de l'empire d'Annam accessibles au commerce; bien des millions et bien des hommes auraient été épargnés! Une autre considération, non moins puissante que la précédente, doi engager le gouvernement à faire occuper de suite les points principaux de la Cochinchine et du Tonkin; notre établissement dans l'Indo-Chine a éveillé la mesquine et ombrageuse jalousie de l'Angleterre, qui s'inquiète de voir se fonder une puissante colonie française si près des Indes, et qui ne manquerait

(1) Voir la livraison de décembre 1861.

pas, si elle en voyait la possibilité, d'en gêner le développement en s'emparant de la partie de l'empire que nous aurions commis la faute de ne pas nous approprier.

Les moyens d'action, nécessaires pour atteindre ce résultat, doivent appeler la plus sérieuse attention du gouvernement. La grande étendue des côtes du pays, les voies navigables dont le Camboge et le Tonkin sont sillonnés, et la nécessité de faire presque toujours appuyer les opérations des troupes débarquées par des mouvements de bâtiments, de canonnières ou d'embarcations, donnent à la marine une importance considérable, qui justifie le choix que le gouvernement a fait d'un amiral comme commandant en chef de l'expédition; mais, à côté de cet amiral commandant en chef, qui combine les mouvements des deux éléments armée et marine, doit se trouver un officier général capable, de l'armée de terre, chargé du commandement des troupes et de la direction des divers services complétement étrangers à la marine.

L'expédition exige une force navale considérable dont il est essentiel de bien approprier la composition aux lieux et aux circonstances dans lesquels elle doit agir. Quelques grands bâtiments de guerre, frégates on corvettes, sont suffisants; mais on ne saurait trop multiplier les canonnières et les petits bateaux à vapeur, et apporter trop de soin à l'organisation et à l'armement des flottilles de guerre et de transport, dont l'utilité ressort de l'importance des cours d'eau, les seules voies de communication aujourd'hui praticables dans le pays. Les bâtiments, destinés à transporter les troupes et à approvisionner l'expédition, ont été jusqu'ici, à part quelques-uns, assez mal choisis; la plupart de ces navires, excellents pour de longues traversées, ont des machines trop faibles pour rendre de bons services dans les mers de Chine, où ils ne peuvent marcher contre les moussons, et où, par conséquent, ils deviennent souvent inutiles; aussi a-t-il été nécessaire, pendant la dernière campagne, de louer plusieurs navires au commerce, à un prix fort élevé, tandis que les transports se trouvaient condamnés à l'inaction. Des vapeurs plus petits, de 700 à 800 tonneaux au plus, et munis de machines assez fortes pour leur permettre de remonter contre le vent, eussent rendu infiniment plus de services. Pour que la conquête se fasse rapidement, et que l'occupation soit efficace, il faut que le corps expéditionnaire soit largement muni de tous les moyens de transport qui lui sont nécessaires pour s'enfoncer dans le pays. Sa première qualité, la plus essentielle de toutes, doit être la mobilité, et il n'est possible de la lui donner, dans un pays où les chaleurs rendent les marches fort pénibles, et où la force physique de l'homme est inférieure à ce qu'elle est en Europe, qu'en ayant à la suite de chaque compagnie un nombre de coolies, chevaux ou mulets, suffisant pour porter tous les bagages, de façon à ce que le soldat ne soit chargé que de ses armes et de ses munitions. La cavalerie doit entrer dans une proportion considérable dans la composition du corps expéditionnaire: son utilité dans les grandes plaines que l'on trouve dans le Camboge, aux environs de Ilué, et sur les rives du Song-Ka dans le Tonkin, n'a pas besoin d'être démontrée. Les chevaux sont peu nombreux dans le pays, et leur petite taille ne permet guère de les employer autrement qu'au transport des bagages; il est donc urgent d'en importer le plus tôt possible une quantité considérable des Indes ou de l'Australie dans nos établissements.

L'effectif du corps expéditionnaire devrait être d'environ 16,000 hommes, savoir:

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Ainsi composé, le corps expéditionnaire nous paraîtrait répondre à tous les besoins des deux expéditions de Hué et du Tonkin, de l'occupation des territoires nécessaires à nos établissements, et de leur défense, en cas de besoin, contre les attaques qui, dans un cas de guerre européenne, pourraient être dirigées contre eux. Chacun y serait employé selon sa spécialité; les opérations militaires seraient faites par des soldats exercés à la marche, aux mancuvres, à la vie des camps, et commandées par des officiers connaissant le maniement des troupes; les matelots, n'étant pas constamment éloignés de leurs navires, pour faire à terre un métier qui n'est pas le leur, resteraient à leurs bords, et les bâtiments de guerre, grands et petits, conserveraient cette forte organisation militaire qui fait toute leur valeur.

A ces forces viendraient s'ajouter, au fur et à mesure que se développerait la colonie, les troupes indigènes, à la formation desquelles on devra apporter le plus grand soin. Il est acquis aujourd'hui que les Annamites peuvent faire d'excellents soldats, lorsqu'ils sont commandés et guidés par des officiers et des sous-officiers européens: une compagnie, organisée à Saigon, a marché à l'assaut sans la moindre hésitation lors de l'attaque des forts de QuiHoa. La formation de troupes indigènes a donné en Algérie et au Sénégal les plus heureux résultats. On ne saurait donc trop s'empresser d'organiser dans notre nouvelle colonie une armée annamite, qui ponrrait prêter, à l'occasion, un concours efficace à la garnison française, et dont l'entretien serait peu dispendieux. Les chrétiens, fort nombreux dans le Tonkin, fourniraient, au début, les principaux éléments de cette armée, sur laquelle on pourrait, par leur intermédiaire, exercer une active surveillance. C'est avec des Indiens que les Anglais ont pu achever la conquête des Indes, et qu'ils étendent encore chaque année leur domination sur les régions qui les avoisinent; la France doit suivre leur exemple dans l'empire d'Annam, dont la soumission complète ne pourra être entreprise un jour qu'avec des troupes indigènes.

L'hygiène des troupes et les soins particuliers qu'elles réclament dans ces climats, où la santé des Européens est exposée à des dangers réels, demandent une attention particulière; nous avons signalé plus haut les précautions auxquelles ils doivent s'astreindre pour se mettre à l'abri des maladies occasionnées par l'action débilitante de la chaleur et les influences paludéennes ; ces précautions sont encore bien plus nécessaires au soldat appelé à faire campagne : l'humanité et l'intérêt bien entendu des deniers de l'Etat exigent impérieusement de ne rien négliger, et de ne reculer devant aucune dépense pour assurer à nos troupes coloniales le bien-être qui leur est nécessaire. Le gouvernement ne saurait apporter trop de sollicitude à leur nourriture, leur

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