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Chaque fil se composant de plusieurs brins, et chaque brin étant formé par un tube cylindrique, il faut préparer ces brins de manière à ce qu'ils soient susceptibles de former des fils qui possèdent les qualités indiquées ci-dessus et exempts des defauts cités, il faut pour cela tâcher d'avoir des appareils qui ouvrent bien les brins, qui les divisent parfaitement pour faciliter leur mélange homogène; il faut aussi que ces appareils débarrassent la laine de toutes les matières étrangères qui pourraient s'y trouver. C'est pour obtenir ces résultats qu'on fait subir à la laine les opérations suivantes dans l'ordre où elles sont décrites.

Battage. Cette opération consiste à déchirer la laine, à l'ouvrir le plus possible et à rejeter tous les corps étrangers; pour cela, un cylindre armé de dents, fig. 3 et 4, qui tourne très

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rapidement enlève la laine qui lui est amenée par une toile sans fin, T, la laine se trouve déchirée par les dents, et la force centrifuge rejette les corps étrangers à l'extérieur, ils tombent dans l'enveloppe en toile métallique. La laine convenablement divisée s'échappe par l'ouverture I de cette machine qu'on nomme

Batterie.

Ausortir de cette machine, la laine a repris son élasticité qu'elle semblait avoir perdue auparavant par l'opération de la teinture;

elle

d'opaque, de noueuse et de dure au toucher qu'elle était, est devenue transparente, moelleuse et déliée, si l'opération a été bien faite.

୧ ୧୧ 。୧୧୧୧୧ ୧୧୧ ୧୧୧

Fig. 4.

Pour continuer le travail si bien commencé par la batterie, après avoir trié la laine à la main on la porte au Loup. Le loup est un appareil qui ne diffère de la batterie que par un bien plus grand nombre de dents que ne peut avoir la batterie, de crainte qu'elles ne s'encrassent trop facilement. Mais maintenant que la laine est débarrassée de la plus forte partie de matière étrangère, le grand nombre de dents et la grande vitesse (de six à huit cents tours à la minute), qu'on donne au loup facilitent et améliorent la préparation. - Toutes les parties du loup fatiguant considérablement, ont besoin d'être solidement établies et bien assujetties.

Après la première opération du louvetage, on soumet la laine à une seconde opération semblable; mais cette fois on mélange à la laine une certaine quantité d'huile qui est nécessaire pour la rendre plus douce et moins cassante au cardage et à la filature; cette huile est mélangée le plus intimement possible à la laine: on ne la met qu'avant le second louvetage, parce qu'au premier la laine pourrait encore renfermer du sable ou d'autres maières qui auraient absorbé de l'huile en pure perte. La quan

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tité d'huile pour l'ensemage de la laine varie de un quart à un cinquième, selon la qualité des laines et la saison dans laquelle se fait cette opération. La quantité d'huile variant avec les surfaces, il en faut, par conséquent, plus pour les laines fines que pour les grosses.

L'huile employée pour faciliter le travail du cardage et du filage ne reste pas imprégnée dans les draps; elle doit, au contraire, en être totalement extraite; et celle qui n'a pas disparu dans le courant des opérations, par l'évaporation naturelle, se trouve tellement délayée dans l'eau et la terre au dégraissage, qu'elle est entièrement perdue pour le fabricant. Cette huile dont on n'est pas encore parvenu à se passer, a d'autres inconvénients très graves : elle détermine souvent des accidents très ficheux, et un des plus ordinaires est la combustion des laines. Tout, en effet, concourt ici à produire cet accident; car l'huile se trouve, d'un côté, en contact avec une matière filamenteuse qui déjà a perdu de sa ténacité par la lubrification; d'un autre côté, elle se trouve très divisée, et pouvant, par conséquent, absorber plus facilement l'oxigène de l'air, et élever assez la température de la laine pour l'altérer ou pour lui faire prendre feu, Cet effet est souvent déterminé aussi par le tassement de la laine. Il faut tâcher, autant que possible, d'éloigner ces chances d'accidents en employant des huiles qui ne rancissent pas, et en évitant le tassement.

L'huile employée jusqu'à présent pour l'ensemage est l'huile d'olive; on a fait depuis quelque temps différents mélanges pour remplacer l'huile, et qui seraient plus économiques et moins dangereux. On a essayé un mélange d'huile, d'eau et potasse. On a aussi essayé de l'huile de rabette mélangée à de l'urine; il est à craindre que ces mélanges ne détériorent plus rapidement les rubans des cardes par l'oxidation.

de

Quoi qu'il en soit, l'expérience n'a pas encore suffisamment prononcé sur le résultat de ces essais pour pouvoir les recommander; il faut donc encore conserver l'ancien système jusqu'à ce que le mécanicien ait trouvé un moyen de faire des métiers avec lesquels on puisse se passer d'huile pour filer, ou jusqu'à ce que le chimiste ait indiqué une matière qui puisse être substituée à T'huile, et qui soit plus économique et moins dangereuse.

La laine, en sortant du loup pour la seconde fois, doit être convenablement préparée pour être soumise au cardage.

Cardage. L'action de la carde consiste à ouvrir encore la laine, à séparer les brins, les raccourcir, et les diriger en sens inverse, les étendre, les lier entre eux, et faire disparaître tous les noends pour obtenir en sortant de la carde des nappes de laine très homogène, et tout-à-fait débarrassée de matière étrangère. On parvient plus facilement à ce but en opérant progressivement comme on le fait en passant la laine successivement dans trois cardes qui composent ce qu'on nomme un assortiment. Ces cardes portent des noms différents qui désignent assez bien leur destination : la première se nomme briseuse, la deuxième repasseuse, et la troisième la finisseuse ou carde à loquette; elles ne different entre elles que par la finesse des dents, et que par un cylindre cannelé que possède la finisseuse, et qui fait qu'au lieu d'enlever la laine en nappes comme les deux premières, elle la rend en cylindres roulés ou loquettes. Quelquefois un assortiment ne se compose que de deux cardes; on supprime alors la repasseuse.

La description que nous allons donner d'une carde peut servir à faire comprendre les trois, sauf les légers changements que nous venons d'indiquer.

Une carde se compose, fig. 5 et 6, d'un bâti en bois de chêne ou en fonte A, fortement assemblé avec des boulons; d'un gros tamhour B,de 36 pouces (97 c.20) de long sur 33 (89 c. 10) de diamètre, garni de plaques ou de rubans de cardes. (La figure représente des plaques.) Ce tambour est, comme on le fait encore généralement, formé de douelles en bois de chêne bien sec ou en tôle, comme on en fait depuis quelque temps. L'axe de ce tambour porte la poulie Cetle pignon D; l'une des poulies est folle et l'autre fixe pour pouvoir engrener et dégrener la carde. Les cylindres E se nomment travailleurs; ils rendent la laine au gros cylindre. E, trois cylin dres pleins, en bois, ayant mème longueur que le gros tambour B, mais dont le diamètre n'est que de 6 pouces (16 c. 25); ils sont garnis de cardes, et sont soutenus, au-dessus et à la distance convenable du gros tambour, par des supports en fer F, dont on règle la position, à l'aide d'écrous et de contre-écrous, contre les deux demi-cercles G que porte le bâti sur le bout de chacun de ces

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cylindres; et dans le même plan vertical est un plateau en fonte de fer H, garni de dents, au moyen desquelles une chaîne d'en

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