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mariée, c'est que le cannelé tourne trop lentement; lorsque la loquette est plus forte à une extrémité qu'à l'autre, c'est une preuve que la laine a été mal chargée sur la briseuse, et que le matelas n'était pas d'une épaisseur égale partout.

Une femme suffit pour surveiller le service d'un assortiment de trois cardes; chaque carde peut travailler 40 kilog. de laine par jour; il faut pour faire ce travail une force motrice de 25 kilogramètres, ou un tiers de cheval environ par chaque carde, ce qui fait un cheval par assortiment.

Filature. La laine, en tombant des cardes sous forme de rubans cylindriques, est reçue par deux ou trois enfants, qui les disposent sur un métier nommé beylier; il est destiné à donner une première filature à la laine, à filer en gros. Ces métiers sont représentés, fig. 7 et 8: la machine A est immobile, B est le chariot, qui a un mouvement de va et vient qui opère la filature; le bâti est en bois de chène assemblé avec des boulons ; le côté droit porte la roue motrice c, dans laquelle est pratiquée une gorge pour recevoir la corde de commande; d manivelle servant à lui donner le mouvement; F poulie verticale à plusieurs gorges angulaires de différents diamètres; elle est maintenue dans le plan vertical de la roue motrice par deux collets à coulisse, qui permettent, suivant qu'il est nécessaire, de lui faire changer de place dans le sens horizontal; elle reçoit, par le moyen d'une corde croisée, le mouvement de la roue motrice, et le transmet à son tour, et également par une corde, mais non croisée, à la poulie G, montée sur l'axe du tambour qui fait tourner les broches; H poulie de renvoi située dans le même plan vertical que les deux précédentes, sur laquelle vient passer la corde après avoir enveloppé d'un seul tour la poulie G; I poulie à courroie, montée sur l'axe et auprès du moyeu de la roue motrice, qui l'entraîne dans son mouvement lorsqu'elle y est jointe, mais qui la laisse en repos lorsqu'elle en est éloignée; K poulies intermédiaires, montées sur un axe particulier, qui reçoivent et transmettent le mouvement aux poulies L, de plusieurs diamètres, fixées sur l'axe du cylindre inférieur distributeur M; N cylindre de pression d'un très petit diamètre et placé librement par-dessus : il est en ferblanc.

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Fig. 7.

Les boudins de laine, conten us dans des paniers ou des post de ferblanc pla cés derrière la machine, sont fournis d'une manière convenable à la filature par les deux cylindres N N, entre lesquels ils passent. Le mouvement de ces boudins le long du plan inc liné P, est favorisé par une toile sans fin qui embrasse et que fait mouvoir le cylindre inférieur M; de là, passant dans la serre Q, dont la partie supérieure seule est mobile dans le sens vertical, ils sont retenus ou lâchés à propos par l'effet inê me du chariot B. Comme il sera expliqué ci-après, la partie

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Fig. 8.

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supérieure de la serre appuyant de tout son poids sur l'infe rieure, et étant toutes deux à rainures et à languettes qui se pé nètrent réciproquement, les boudins se trouvent maintenus ct pressés comme dans un étau.

Le chariot B est monté sur quatre roues en cuivre ayant des gorges à leur circonférence comme des poulies; elles roulent sur deux barres de fer R posées de champ, et parallèlement entre elles, contre deux patins en bois faisant partie du bâti de la machine ; pour que ce chariot, dans son mouvement, observe le parallélisme, chaque broche, posée sur le devant du chariot, dans un plan incliné vers la machine, tourne sur une crapaudine et dans un collet en cuivre, par le moyen d'une corde en coton

qui embrasse à la fois le tambour X et la poulie de cette même broche.

Y barre en bois tournant sur elle-même autour de deux tourillons plantés dans ses deux bouts; un support à collet la soutient vers son milieu. Les deux extrémités de la barre portent chacune un levier V arc-bouté, et qui sert à tendre de l'un à l'autre un fil de laiton au moyen duquel le fileur fait envider sur la broche, à la fois et à la même hauteur, tous les fils de laine. Un contre-poids U la ramène toujours dans une position où, ne gênant pas le service des broches, elle se trouve prête à agir de nouveau. W autre fil de laiton également tendu de l'un à l'autre bout du chariot; passant par dessous les fils de laine, il les soutient, en cédant toutefois lorsqu'on vient les presser avec le fil de la barre Y.

La machine étant complétement garnie, c'est-à-dire chaque broche ayant son boudin passé vis-à-vis d'elle dans la serre Q, et les fils étant attachés à chaque broche, le fileur pousse le chariot jusqu'au heurtoir. Dans ce mouvement, le chariot soulève, à l'aide des plans inclinés a qu'il porte, et des roulettes b, la partie supérieure de la serre; il fait en même temps, par le moyen de renvois de mouvement et de tringles c d e f, approcher le moyeu de la roue motrice de la poulie à courroie I, qui alors lui est adhérente et se meut nécessairement avec elle. Dans cet état de choses, le fileur tournant la roue motrice en sens inverse, et tirant à lui le chariot avec une vitesse proportionnée à celle qu'il donne à la roue motrice, les boudins sont amenés en avant de la serre Q d'une certaine quantité, qu'on règle à volonté par la pose d'une détente que le chariot en passant fait partir, et qui remet le tout dans la première situation. Cela fait, le fileur continue à tirer le chariot à lui jusqu'à ce qu'il soit arrivé au bout de sa course. Les boudins passés en . avant de la serre se trouveront par cette opération transformés en mèches ou en fils plus ou moins fins, auxquels on donne le degré de tors convenable par le moyen de la roue motrice. L'aiguillée ainsi formée, le fileur la renvide sur les broches en repoussant le chariot vers sa première position, et dirigeant en même temps les fils à l'aide de la barre Y.

Fig. 9.

Le métier à filer en fin ne diffère que très peu de celui á filer en gros, ainsi qu'on le voit fig. 9. Le chariot est absolument le même, excepté qu'il porte un nombre double de broches; celles-ci sont plus fines.

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